Tayeb : "Je crois qu’on part comme outsider"

  • Pro D2 - Philippe Tayeb (Bayonne)
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PRO D2 - À l'aube de la finale de Pro D2 qui verra Bayonne affronter le Stade montois, le président du conseil d'administration de l’Aviron bayonnais, Philippe Tayeb, revient sur l’année que vient de vivre son club et affirme que son équipe est prête à retrouver le Top 14 si elle parvient à battre Mont-de-Marsan, ce dimanche (17h45).

Philippe, il y a un an, vous quittiez le Top 14 après le match d’accession perdu face à Biarritz. Pensez-vous souvent à cette date-là ?

Non, c’est du passé. Aujourd’hui, je ne regarde que devant, l’avenir et les beaux moments que nous vivons actuellement. J’espère que nous pourrons en vivre dans les huit ou quinze prochains jours.

Après avoir accroché une demi-finale à domicile, l’Aviron jouera, dimanche prochain, une finale de Pro D2. Les objectifs annoncés ont été atteints. Êtes-vous un président heureux ?

Oui, tout à fait. L’année a été difficile, elle nous a obligés à nous remettre tous en question. Ça a été bien fait par l’ensemble du club. Je parle, là, du staff, des joueurs et de toute la partie administrative. Tout le monde est venu se soutenir dans des moments peut-être compliqués. Les objectifs sont atteints, après, une finale reste une finale. Je crois qu’on part comme outsider. Ça me paraît normal. Le Stade montois a dominé ce Pro D2. C’est à nous d’être au rendez-vous de cette finale.

Quel regard portez-vous sur la saison sportive qui vient de s’écouler ?

Je ne peux que m’en satisfaire. Elle a été dure, le Pro D2 m’a surpris et a surpris beaucoup de gens. Le niveau des joueurs, des équipes et de la compétition me paraît plus élevé qu’il y a quatre ans. On s’était fixé comme objectif d’être dans les deux premiers et de jouer une demi-finale à domicile. Après, bien entendu, on rêve tous d’être champion et de remonter, mais aujourd’hui, le club est satisfait du travail qui a été fait au niveau sportif. Nous sommes tous heureux de ce que nous vivons.

Avec du recul, diriez-vous que le fait d’avoir annoncé, dès l’été dernier, que l’Aviron devait terminer parmi les deux premiers a mis trop de pression aux joueurs et a pu desservir l’équipe ?

Je ne crois pas. Le fait d’annoncer nos ambitions tôt avec les moyens qu’on avait mis autour du club me paraissait être quelque chose d’attractif pour les gens qui viennent au stade. Dire "on va jouer la qualification" avec tout ce qu’on avait pu mettre en place n’aurait pas été honnête. Les objectifs ont été fixés de bonne heure parce que c’était l’ambition du club. Aujourd’hui, la finale appartient aux deux acteurs de dimanche, mais ça sera un match particulier.

Ce qui est certain, c'est que le demi de mêlée montois était bien réveillé ce dimanche après-midi ! ?https://t.co/38vR7uvNXn

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 29, 2022

Ce sera une finale basco-landaise. Est-ce l’opposition rêvée ?

C’est une belle finale avec deux belles équipes. L’année a été magnifique pour les deux clubs. Mon associé (Thomas Castaignède, NDLR) étant un pur landais, on peut se chambrer, mais le plus important est que ça va être la fête du rugby.

Vous avez perdu deux fois contre le Stade montois pendant la phase régulière. Qu’est-ce qui vous pousse à croire que Bayonne pourrait l’emporter, dimanche ?

Si on y va avec les deux résultats précédents dans la tête, c’est sûr qu’il ne faut pas se présenter. Aujourd’hui, les deux équipes repartent à zéro. Nous allons essayer de remplir nos objectifs et faire de cette journée une belle fête pour notre club. Mont-de-Marsan a dominé le Pro D2. C’est à nous d’essayer de nous mettre à leur niveau pour essayer de, peut-être, gagner la troisième rencontre.

À votre arrivée au club lors de la saison 2018-2019, vous aviez directement connu une finale de Pro D2. En quoi celle-ci est-elle différente ?

Cette finale a été cochée, annoncée dès le début puisque c’était l’objectif du club. La première année, nous avions annoncé que nous voulions nous qualifier. Nous étions dans un début de projet. La finale avait été vécue différemment avec, peut-être, un peu plus de légèreté. Celle-là, c’est sûr qu’elle va compter. Au niveau de la préparation, on rencontre beaucoup de problèmes de logistique. Montpellier est difficilement accessible. Il y a trois ans, à Pau, c’était plus facile puisque nous étions à une heure de chez nous. Depuis lundi matin, sous sommes sur ces problèmes d’affrètement et de transport pour pouvoir amener toute notre communauté et tout le peuple bayonnais à Montpellier, mais ce n’est pas évident.

Comment va s’articuler la logistique autour de cet événement ?

Ce matin (l’entretien a été réalisé lundi, NDLR), nous avons fait une réunion avec nos associations de supporters pour voir le nombre de personnes partantes sur ce match. On est un peu embêté pour avoir un certain nombre de bus. Il va y avoir beaucoup de départs en voiture et on essaye de mettre un maximum de moyens logistiques pour amener tous les gens qui veulent venir. Ce n’est pas évident, en plein week-end de Pentecôte, d’affréter des bus ou des avions.

La finale basco-landaise va opposer Mont-de-Marsan et Bayonne. Si cela ne fait aucune surprise, tant les deux équipes étaient performantes pendant la saison, leurs parcours pour y arriver n'a pas du tout été comparable.?https://t.co/XUkuxdKHJu

— RUGBYRAMA (@RugbyramaFR) May 30, 2022

Aujourd’hui, le stade Jean Dauger est en pleine mutation. En quoi une accession en Top 14, dès dimanche prochain, serait-elle importante ?

Revenir dans le haut niveau serait un accélérateur. Les affiches et le fait de jouer le week-end, devant un stade régulièrement plein en Top 14 sont des accélérateurs du projet. Mais il faut être prêt à pouvoir remonter sur cette division. Je trouve le Top 14 très, très dur. Son niveau est très élevé, les effectifs sont complets. Dix matchs s’enchaînent de septembre à début novembre. Il faut donc être prêt de suite. Dans le projet, si on peut monter cette année, ce sera très bien. Sinon, je me dis qu’on aura ce qu’on mérite.

Vous rappelez que, pour monter en Top 14, il faut être prêt. L’Aviron l’est-il ?

Oui, je crois que l’Aviron est prêt à remonter. Au niveau des infrastructures, la première phase d’AB Campus pour les professionnels sera finie mi-août, la tribune pour la réception du grand public fin septembre et la dernière phase d’AB Campus - les réceptifs et vestiaires - sera terminée à la fin de l’année. Je crois qu’on a construit un modèle structurel et économique qui va nous permettre, d’abord, d’être dans les budgets nécessaires pour exister dans le Top 14. Mais ce n’est pas suffisant. Il va falloir être, très vite, dans le bain du recrutement si nous montons. Nous avons déjà anticipé, mais, malgré ça, on voit que les équipes qui montent ont beaucoup de mal à se maintenir. J’ai déjà abordé ces sujets et je trouve que le modèle de la montée non-directe pénalise, aujourd’hui, les clubs de Pro D2.

Pour vous, l’autre gros chantier de la saison concernait la gestion de l’effectif, avec vingt joueurs en fin de contrat. Cela vous a-t-il perturbé ?

Non, je ne crois pas, puisque l’équipe est au rendez-vous. Les garçons qui partent ont vraiment joué le jeu. Ils n’ont pas regardé s’ils étaient là la saison prochaine. Ils ont rempli leur mission, ils ont été très respectueux du club et du challenge qui leur avait été proposé. Tout le monde a été des plus honnêtes avec le club. Je tiens à les remercier et à les féliciter pour ça. Les joueurs ont été prévenus tôt dans la saison. Les choses ont été faites correctement avec le respect de toutes les personnes concernées.

Qu’avez-vous prévu dimanche, en cas de victoire ?

Le programme n’est pas encore établi. La seule chose que je sais est qu’en cas de victoire, il y aura une réception à la mairie lundi après-midi.

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