Estebanez : "Gagner et espérer un scénario magnifique…"

  • Pro D2 - Fabrice Estebanez, manager de Bourg-en-Bresse
    Pro D2 - Fabrice Estebanez, manager de Bourg-en-Bresse
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PRO D2 - Avec sa nette victoire sur Colomiers la semaine passée, Bourg-en-Bresse s’est donné le droit de rêver du maintien avant la dernière journée de saison régulière de Pro D2. Un duel à distance, qui s’annonce tendu avec Rouen, mais pour lequel le manager Fabrice Estebanez croit dur comme fer. En tous cas, il n y’a plus de question à se poser pour l’US Bressane.

Fabrice, c’est donc un véritable duel à distance qui s’annonce avec Rouen pour le maintien. Un sacré scénario pour finir une saison ?

Ça c’est sûr ! Tous les afficionados de rugby aiment les matchs couperets de phases-finales ou les matchs à enjeu et à suspens de fin de championnat. Et bien cette année on est servi, avec un scénario qui peut être magnifique ! Avoir la possibilité de jouer ce match, qui peut nous permettre de rester dans cette division, c’est quelque chose d’extraordinaire. Surtout pour ce club qui n’a jamais réussi à se maintenir en Pro D2 jusqu’à présent. Ce club, ce peuple violet, ces joueurs, tous le méritent vraiment au vu de la saison.

Mais pour entretenir l’espoir il faut impérativement l’emporter à Grenoble. Comment avez-vous préparé cette rencontre ?

Depuis notre rencontre face à Oyonnax, nos contenus de matchs sont intéressants et plutôt satisfaisants. On n’a pas été récompensé pour ramener des points de ce match, ou contre Bayonne et Nevers, qui étaient aussi des matchs de qualité. Alors on s’est mis dans l’idée de disputer un quart de finale contre Béziers, puis une demi-finale contre Colomiers, avec en plus le point de bonus, qui je l’espère va compter dans ce dernier duel à distance. Pour le moment je n’ai pas ressenti d’appréhension dans la préparation de ce dernier match. Les joueurs sont conscients mais déterminés et je sens plutôt de la maîtrise depuis le début de la semaine. C’est aussi à nous, le staff, de faire en sorte d’enlever toute forme de pression négative et de tous se focaliser sur les choses positives qui peuvent nous arriver jeudi après le match.

À Grenoble, il faut se jeter dans la bataille sans arrière-pensée

Grenoble qui ne joue plus rien, quand dans le même temps Rouen affronte Bayonne, qui doit défendre sa deuxième place. C’est un facteur important à prendre en compte ?

On va se focaliser avant tout sur nous même, car si la victoire n’est pas là, il n’y aura rien à espérer. Je pense que la notion de derby n’entrera pas vraiment en compte pour une fois, car les enjeux sont tout autres qu’une simple suprématie régionale. Jouer une équipe qui n’a plus rien à jouer officiellement ne change rien en soi. Ces équipes-là jouent plus libérées, et veulent bien finir la saison, surtout quand elles évoluent à domicile. Ce sont des équipes qui sont donc très difficile à jouer, et il faudra donc qu’on soit dans la précision et dans la maîtrise de ce qu’on sait faire face à cette équipe de Grenoble."

Ne pas avoir à faire de calcul, c’est finalement le meilleur moyen d’éviter de trembler au moment d’entrer sur la pelouse ?

Il faut se jeter dans la bataille sans arrière-pensée ! Une bataille qui sera rude, car je connais le contexte grenoblois. Ils ont fait un très beau match la semaine passée à Mont-de-Marsan, et possèdent de très bons joueurs, dont certains ont même le niveau au-dessus d’ailleurs… On s’attend donc à un très gros combat, mais notre peuple bressan va venir en nombre au stade des Alpes, car on sait qu’on ne nous fera pas de cadeau et que ce sera à nous d’aller chercher la victoire.

D’ailleurs est-ce que vous allez vous tenir informer de ce qu’il se passe au Pays basque en cours de match ?

Bien sûr, c’est quelque chose de naturel de s’intéresser à ce qu’il va se passer là-bas en cours de match. Mais les joueurs seront avant tout focalisés sur leur match, car sans victoire il n’y aura pas d’intérêt à s’informer. Même si Bayonne a besoin de points également sur cette dernière journée, on sait que Rouen est capable de réaliser une grande performance au Pays basque.

J’ai senti le potentiel de l’équipe et je n’ai jamais douté de sa capacité à se maintenir

A votre arrivée en début d’année Bourg était déjà 15e et comptait 4 points de retard sur le premier non-relégable. Aviez-vous établi un tableau de marche pour vous sauver ?

J’avais fait quelques calculs et je me doutais que le maintien se jouerait autour de 51 points, ce que j’avais dit à mes joueurs. Mais je ne suis pas venu pour jouer les comptables et je souhaitais avant tout aider l’équipe à retrouver du contenu de qualité sur 80 minutes. J’ai naturellement amené des choses sur le plan technique et stratégique, mais le plus gros de mon travail a été d’aider le groupe à passer aussi un cap mentalement, pour aider les joueurs à avoir plus de confiance en eux et sur l’engagement dont il faisait preuve. Mon travail a donc été aussi axé sur le plan mental, pour que le groupe ne subisse pas ce championnat de Pro D2, mais au contraire, puisse profiter pleinement de cette expérience et agir à ce niveau.

Vous l’avez-dit à plusieurs reprises, vous sentiez que quelque chose se passait, que votre groupe était capable de réussir son maintien. Vous n’avez jamais douté, malgré la série de 6 défaites de suite ?

Avant même d’accepter la mission qui m’a été confiée, je suivais les performances du club, dont je n’ai pas peur de dire que j’étais supporter. J’ai des attaches familiales et un véritable amour pour ce club, qui me fait penser à Brive ou La Rochelle où je suis passé avant. Quand il existe une telle passion, comme c’est le cas ici, tu es naturellement attiré. J’ai toujours senti le potentiel qu’il y a dans cette équipe et je n’ai en effet jamais douté sur sa capacité à se maintenir. Même pendant cette série de 6 défaites, je voyais la qualité du contenu qui était proposé et je savais que cela finirait par tourner dans notre sens. Maintenant j’espère plus que tout que cela va payer jusqu’au bout…

Pour votre première expérience à la tête d’un club, jouer le maintien c’est quelque chose de formateur ?

Le côté formateur, on est en plein dedans ! Je crois même qu’on peut parler d’une formation en accéléré… Je suis bien entouré, j’ai des présidents qui ont confiance en moi, un staff qui travaille bien et des joueurs qui sont à l’écoute. Je me suis aussi appuyé sur mon réseau et mes connaissances. J’ai discuté avec Ugo Mola, Pierre Mignoni et Philippe Saint-André. Après, on a fait aussi intervenir William Servat et Karim Ghezzal, avec la volonté de puiser dans l’excellence. Tous ces managers ont du succès dans leur travail et les attaches amicales qui me lient à eux, m’ont donné la possibilité de me conforter dans mon choix d’accepter et d’accompagner ce projet et la passion qui entoure ce club.

Avec l’envie de poursuivre cette belle aventure, quel que soit le résultat à l’issue de cette 30e journée ?

Je suis absolument catégorique sur cette question ! Je sais que je suis parti sur un projet de trois ans, pour maintenir ce club à ce niveau. Quoiqu’il arrive jeudi soir, je serais encore là, ou pour continuer à développer cette équipe, pour l’assoir et la maintenir dans cette division, ou pour faire en sorte de revenir vite et cette fois-ci de s’inscrire dans la durée à ce niveau. Mais j’ai confiance en mes joueurs et je suis déterminé à ce qu’on livre tous ensemble un gros combat jeudi soir pour obtenir ce maintien.

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