"Ce serait présomptueux d’attendre des résultats immédiatemment" explique Gengenbacher

  • Fabien Gengenbacher autour de ses joueurs du FC Grenoble
    Fabien Gengenbacher autour de ses joueurs du FC Grenoble
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PRO D2 – Alors que le FC Grenoble reçoit Béziers, ce vendredi (20h45) au Stade des Alpes, Fabien Gengenbacher s’est confié à Rugbyrama sur le début de saison de l’équipe iséroise, mais aussi sur son nouveau rôle de manager de la formation alpine et sur son envie avec ce groupe.

Rugbyrama : Pour débuter, après 6 journées, peut-on dire que le bilan du FCG (9e, 14 points avec 3 victoires pour 3 défaites) est plutôt conforme aux attentes ?

Fabien Gengenbacher : On est au démarrage d’un nouveau projet, avec l’arrivée d’un nouveau staff, pas mal de nouveaux joueurs à l’intersaison aussi, donc on est dans une phase de construction où l’on a mis en place pas mal de changements dans les méthodes de travail, dans le projet de jeu avec la redistribution offensive et le système défensif. Sur ce premier bloc, on s’est essentiellement focalisé sur notre état d’esprit, d’aller valider tout ce que l’on avait travaillé sur la pré-saison en mode accéléré. On avait fait en sorte de livrer 95% du plan de jeu dans les trois premières semaines aux joueurs pour affiner ensuite sur les premiers matchs amicaux et le début du championnat. Honnêtement, on ne s’était pas fixé d’objectif sur ce premier bloc, en termes de points au classement. En plus de cela, on a eu la chance d’avoir un bon tirage (il ironise) en jouant les deux demi-finalistes de l’an dernier et les deux relégués de TOP 14. On a eu un bloc costaud. Les joueurs se sont eux-mêmes fixés des objectifs en termes d’état d’esprit. Pour le coup, finir ce premier bloc avec deux victoires et deux bonus, c’est surtout preuve de l’engagement et de l’intensité des garçons. Aujourd’hui, on sait que l’on doit franchir des caps dans la gestion de nos matchs, dans la consistance, ce que l’on a bien fait à Rouen (victoire 16-21, ndlr) avec un match plein dans la maitrise et la gestion. Il faut le reproduire pour aller chercher ce match référence à domicile (face à Béziers ce vendredi, ndlr).

Ce premier bloc a déjà été riche en émotions, entre la frustration d’une défaite d’entrée au Stade des Alpes (face à Oyonnax) et la joie d’un succès à la dernière minute à l’extérieur (à Vannes). C’est une bonne entrée en matière !

Oui… Il y a eu malgré tout une évolution. En termes d’émotion, sur le premier match, on a été un peu inhibé par l’évènement, en ne sortant pas des vestiaires en première période. On a su réagir à Vannes. Contre Agen, on le gagne alors qu’au regard du scénario, on aurait pu sombrer mais on a su aller chercher les ressources pour garder le score. Il y a eu cette déception à Aurillac où l’on n’a pas su concrétiser toutes les opportunités que l’on a eues. Ensuite, il y a eu la réception de Bayonne avec ce scénario qui fait que l’on ne le gagne pas mais on finit le match frustré au regard de l’engagement et de l’intensité. Ce qui est surtout positif, c’est que 39 joueurs ont été concernés sur ces six premiers matchs. Si on part du principe que l’on a eu six blessés de moyenne, la quasi-totalité des joueurs a donc joué.

Outre la malchance des blessures, vous aviez probablement l’envie et le besoin de voir tout le monde sur ce début de saison ?

Oui. C’est aussi parce que l’on a mis l’accent sur les efforts de chacun sur le terrain et en dehors. Depuis le 5 juillet, l’ensemble des garçons a joué le jeu. Ils ont aussi tout mérité d’avoir leur chance sur ce premier bloc.

Faut-il mêler à la fois "patience" du fait des changements de l’intersaison, et "impatience" du fait du statut du FCG ?

Quand vous redémarrez un projet, ce serait présomptueux d’attendre des résultats immédiats. C’est comme tout changement dans le monde de l’entreprise, dans la vie ou le rugby. Il faut un temps pour le digérer et que la mise en application soit de plus en plus précise. C’est pour ça que l’on s’est construit, dans un premier temps, un état d’esprit. On s’est dit que tout ne serait pas parfait mais que l’on avait déjà cette première obligation dans l’énergie, l’intensité et le fait de ne rien lâcher. Les réglages viendront au fil des matchs avec les automatismes entre les joueurs, et la prise de conscience dans ce qu’on leur propose.

Très sincèrement, sur quoi reposent les nouveautés que vous avez mis en place avec votre staff depuis votre prise de fonction ?

Il y a des évolutions dans le système offensif et défensif, mais par rapport à l’effectif que l’on a, pour que les joueurs puissent s’épanouir. Après, au quotidien dans le travail, on est très focalisé sur la notion d’effort et d’engagement. On responsabilise les joueurs un maximum en les amenant vers l’autonomie. On a construit un groupe de leaders pour avoir une courroie de transmission entre nous et les joueurs. Ce n’est pas un statut mais une responsabilité envers les copains. Cela se construit au quotidien. J’ai souhaité que les entraineurs U21 soient au sein du staff aussi, pour une meilleure cohérence sur le contenu global, la planification et la gestion des joueurs. Surtout pour permettre de continuer à progresser individuellement, en même temps que le collectif.

"Ce n’est pas seulement un manager qui peut faire progresser une équipe de 49 joueurs mais un staff au quotidien, ensemble"

Et dans ce rôle nouveau de manager, comment vous sentez-vous ?

Il y a beaucoup de positif et de plaisir. Après, c’est un métier où il faut se remettre en question chaque jour. J’ai fait en sorte de construire un staff compétent et complémentaire. Ce n’est pas seulement un manager qui peut faire progresser une équipe de 49 joueurs mais un staff au quotidien, ensemble. Je me sers de mes expériences passées, en tant que joueur et dans le monde de l’entreprise, pour organiser au mieux le staff, faire en sorte que chacun puisse s’exprimer. Ce qui m’anime aujourd’hui, c’est d’accompagner les joueurs pour qu’ils performent. Et si on peut leur donner quelques clés pour l’après, dans leur vie future, c’est bien.

D’autant que vous restez, à 37 ans, un jeune manager, sans que cela soit péjoratif. Vous avez une belle marque de confiance de la part du club qui n’a pas hésité à vous confier ce poste.

J’ai fait en sorte de construire un staff pour allier de la compétence et de l’expérience. C’est ce qu’apportent Nicolas (Nadau), les entraineurs U21 qui coachent depuis des années et Arnaud (Heguy) qui a coaché également. Ce mélange fait que chacun apporte sa vision, sa connaissance du jeu et son expérience. Encore une fois, c’est vraiment la notion de la complémentarité qui prime pour que cela soit fluide pour les joueurs. Que l’on parle d’une seule et même voix. Et que le message soit clair pour eux.

Le mot "objectif" reste central, surtout dans un début de saison. Du coup, quand faut-il se donner rendez-vous pour se dire, voilà ce que peut être le véritable potentiel du FCG ? Mais peut-être ne résonnez-vous pas ainsi ?

En toute transparence, on résonne par bloc(s). On travaille avec nos joueurs pour qu’ensemble ils déterminent leurs objectifs par bloc, en termes d’état d’esprit, et après en termes de points et de victoires. Aujourd’hui, on est en train de construire un nouvel état d’esprit. On sait que l’on a un groupe qui est jeune. Si l’on prend nos quinze titulaires sur les premiers matchs, on a entre 24 et 25 ans de moyenne d’âge. On sait aussi que l’on doit grandir en maturité. Cela passe par du vécu commun, des expériences, des déceptions, des joies, des victoires et continuer à avancer.

Ce vendredi (20h45) face à Béziers, le focus sera d’être le plus complet possible au Stade des Alpes ?

Oui, et puis face à une équipe qui connait bien la PRO D2, très forte sur les bases et qui a beaucoup d’énergie. À nous de conserver ce niveau d’énergie et d’engagement en y ajoutant la maitrise que l’on a pu avoir à Rouen, pour livrer un gros match face à nos supporters.

En tout cas, à Grenoble, vous avez la chance de pouvoir compter sur un vivier assez incroyable de jeunes talents !

Il y a un vrai travail fait au niveau de la formation, chapoté par Franck Corrihons. On travaille vraiment en binôme sur la vision des besoins au niveau de l’équipe professionnelle. Cela fait partie de l’ADN du club. On va continuer à le faire, à essayer de sortir un maximum de joueurs parce que c’est une fierté. On a des exemples récents de questions posées sur la manière de consolider l’effectif après certaines blessures, et nos jeunes ont montré qu’ils étaient là, qu’ils faisaient le job et que cela n’avait pas lieu d’être.

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