La pépite de Pro D2 - Ikahehegi (Nevers), force de la nature

Par Rugbyrama
  • Pro D2 - Aselo Ikahehegi (Nevers)
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  • Pro D2 - Aselo Ikahehegi est prêté à Nevers par le Racing 92
    Pro D2 - Aselo Ikahehegi est prêté à Nevers par le Racing 92
Publié le Mis à jour
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PRO D2 - Après un exercice 2020-2021 conclu aux portes du top 6, l’USON Nevers repart à l’abordage. Cette saison le club nivernais compte dans ses rangs le jeune Aselo Ikahehegi (21 ans), grand espoir au poste de pilier droit. Wallis, le Nord, les frères Tolofua, ses débuts au centre... Le joueur prêté par le Racing 92 revient sur son parcours.

Véritable force de la nature (1,85 m ; 141 kg), le jeune Aselo Ikahehegi (21 ans) est devenu la cale de la mêlée de Nevers en ce début de saison. Prêté par le Racing, il apporte également au vestiaire nivernais son caractère, sa touche à lui, empreinte de la culture wallisienne transmise par son père. "Je garde toujours un lien avec mes origines, c’est important de savoir d’où l’on vient, assure-t-il. Dans la vie de tous les jours, cette culture me reste. J’ai beaucoup d’habits, de colliers qui viennent de là-bas. Il y a aussi énormément de croyances et de coutumes que je m'attache à respecter. Elles m’apportent force, courage et chance pour la vie."

Plus jeune, influencé par son paternel, il choisit une discipline faisant la part belle à la démonstration de force. "Mon papa avait joué trois ans à Arras. Il m’avait dit que le rugby était l’un des seuls sports où les Wallisiens pouvaient montrer leur caractère et leur puissance", se souvient Ikahehegi.

De trois-quarts à pilier...

C’est donc à l’âge de 11 ans que le jeune Aselo touche ses premiers ballons. "C’était à Leforest, un tout petit club du nord de la France." Une fois les crampons chaussés, c’est d’abord au poste de trois-quarts centre que le Pas-de-Calaisien fait des dégâts.

Mais un an après son arrivée dans un nouveau club, le Lille Métropole Rugby (il a alors 14 ans), il découvre un poste qui est encore le sien aujourd’hui. Lors d’un entraînement du LMR, beaucoup de piliers sont absents. "Moi, je veux bien essayer pilier !", lance alors Ikahehegi. De fil en aiguille, le mariage s’avère gagnant : "J’avais bien aimé le fait qu’à ce poste, on puisse montrer toute sa force à l’adversaire."

Le voilà parti pour gravir les échelons, petit à petit, avec le numéro 3 dans le dos. Lors d’un match disputé face au Racing 92, les recruteurs franciliens le repèrent. En 2015, il débarque ainsi dans les Hauts-de-Seine, alors promis à un avenir professionnel. Il suit alors les pas d’anciens camarades de jeu wallisiens, aujourd'hui internationaux…

Dans les pas des "Tolo"

Quelques années plus tôt, à l’occasion de réunions entre gens originaires de Wallis, l’actuel Nivernais s’amuse dans son jardin, la gonfle entre les mains. "Il y avait une grande communauté wallisienne dans le Nord de la France.", justifie-t-il. À ses côtés, d’autres jeunots font voltiger la balle : les frères Tolofua.

"Nos pères se connaissaient bien. Du coup, lors des baptêmes ou des communions, les fils étaient là. Et nous jouions ensemble !" Alors forcément, lorsqu’en 2012, Christopher Tolofua fait ses grands débuts avec Toulouse à seulement 18 ans, cela donne des idées à Ikahehegi. "Je me rappelle des premiers pas de Christopher. Il y a un match où il met sur le cul Juan Imhoff. Ça m’avait marqué. Juste après, j’ai acheté les mêmes crampons que lui !", se marre le droitier.

À force de regarder son ancien camarade de jeu sous les couleurs rouge et noir, Aselo Ikahehegi se prend d’admiration pour un autre client au physique impressionnant : Census Johnston. Aujourd’hui, le pilier part d’ailleurs sur des standings similaires en matière de mensurations : "J’ai perdu quatre ou cinq kilos depuis mon arrivée à Nevers. Là, je suis autour de 140 ou 141 kg, même si j’aimerais bien atteindre les 135 kg en fin de saison."

Pilier ? Il faut avoir du vice

Cette saison, l’ancien international U20 fait donc valoir ses qualités physiques au niveau professionnel, en Pro D2. Cette volonté de se développer dans l’antichambre du Top 14 vient avant tout de lui. À l’hiver dernier, Ikahehegi avait déjà demandé à être prêté par le Racing. "Mais il manquait du monde au poste de pilier droit en espoirs, donc j’avais dû rester", complète-t-il. C’est finalement sous les conseils de son compère Georges-Henri Colombe que le gamin de 21 ans rejoint l’USON à l’intersaison. Il y retrouve un camarade du centre de formation, Fabien Witz, lui aussi prêté.

Et, comme le deuxième ligne, que nous avions interrogé il y a quelques mois, il espère gagner en maturité : "Je dois engranger de l’expérience à un poste qui en demande beaucoup lorsque l’on souhaite aller loin. Il faut avoir du vice, et développer une palette technique assez large pour être solide en mêlée." Bien aidé par son gabarit hors normes, il commence d’ailleurs à faire son trou en Pro D2. En cinq journées, il a participé à quatre rencontres, dont trois en tant que titulaire, contribuant au début de saison correct des Jaune et Bleu, actuels huitièmes du championnat (2 victoires, 1 nul, 2 défaites).

Pro D2 - Aselo Ikahehegi est prêté à Nevers par le Racing 92
Pro D2 - Aselo Ikahehegi est prêté à Nevers par le Racing 92

Légèrement touché à l’entraînement cette semaine, Ikahehegi manquera néanmoins la rencontre de vendredi, face à Colomiers. À l’issue d’un exercice qu’il espère marqué par la constance sur le plan individuel comme sur le plan collectif, il devrait retourner en Ile-de-France l'été prochain, afin de garnir les rangs ciel et blanc... Et peut être accomplir un objectif symbolique : "Retrouver les frères Tolofua en Top 14 ? C’est un grand objectif. Je veux les défier sur un vrai match, où nous pourrons opposer nos forces."

Par Dorian VIDAL

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