Perpignan : Walcker, le revenant

Par Rugbyrama
  • Pro D2 - Quentin Walcker (Perpignan) contre Biarritz
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PRO D2 - Sérieusement blessé aux cervicales puis au genou, Quentin Walcker a vécu un début de carrière très difficile. À bientôt 24 ans, le pilier gauche de l’Usap fait, à nouveau, son retour sur les terrains. Lui qui a mangé son pain noir depuis deux ans.

Des premières années de carrière qui s’écrivent en pointillés. Grand espoir français au poste de pilier, Quentin Walcker a joué de malchance depuis ses débuts chez les professionnels, il y a maintenant plus de deux ans. 2 mars 2018 à Nevers. Le gaucher catalan, qui connaît ce jour-là sa deuxième titularisation avec l’Usap s'écroule au sol sur une mêlée. Les cervicales sont touchées, l’inquiétude est grandissante, l’incertitude totale. "J’ai passé six mois sans savoir si je pourrais rejouer au rugby", se remémore l’international français chez les -20 ans. Le couperet tombe finalement, ce dernier est favorable. Et après une première longue rééducation, Quentin Walcker est de retour à la compétition contre le Stade Toulousain en Top 14. Mais en mars dernier, bis repetita. Le Catalan se blesse à l’échauffement avant un déplacement à Castres. Le verdict est sans appel là encore : rupture des ligaments croisés du genou.

Un nouveau coup dur, et une nouvelle longue absence. "J'ai découvert ce qu'était le côté noir du rugby. J'ai pris mon quota pour le reste de ma carrière, je l'espère. Je touche du bois", résume celui qui n’a jamais songé à arrêter. "Ce fut deux années compliquées. J’ai eu le temps, entre mes deux blessures, de goûter au Top 14 la saison dernière. Mais voilà, cela fait partie de la vie d’un sportif. Alors oui, c’est long. Je me suis recentré sur moi-même. Ma famille m’a beaucoup aidé. Ma compagne aussi, qui est toujours avec moi. On s’est tous serrés les coudes, et je suis allé de l’avant. De toute façon, je n’avais pas le choix."

L’ombre de Yann de Fauverge

Combativité, optimisme… En dépit des galères successives, l’état d’esprit de Quentin Walcker est toujours resté irréprochable. "Je m'estime aussi heureux dans le malheur que j'ai eu. Je vois le rugby d'un autre côté. Je suis content d'être sur le terrain aujourd'hui, je veux me donner à 200%". Et s’il relativise autant, c’est que le pilier des Sang et Or a vécu indirectement un autre drame au cours de sa première convalescence : l’arrêt de carrière soudain de son meilleur ami et talonneur de Perpignan Yann de Fauverge, contraint lui de dire "stop" à cause de l’état jugé catastrophique de ses cervicales.

Du jour au lendemain, et à seulement 21 ans. Quentin Walcker raconte : "Yann, entre lui et moi, c’est une relation particulière. J’ai un grand frère de sang, et puis j’ai Yann. J’ai toujours vécu avec lui, on se connaît depuis l’âge de 5 ans. On est toujours ensemble, on a fait toutes les équipes de France jeunes ensemble. J’ai encore passé ces vacances avec lui, et il m’accompagne tout le temps. J’ai toujours des messages énormes avant les matches. J’ai des appels toutes les semaines. Yann je le porte avec moi. Quand je joue, j’ai mon numéro dans le dos, mais j’ai aussi le sien. L’annonce de son arrêt de carrière, c’était le 21 février 2018. Je connais la date, parce que c’est le jour de mon anniversaire. Et moins d’un mois après cette annonce, je me blesse aux cervicales. Pendant ma blessure, je devais gérer le deuil de mon pote, sans savoir si j’allais moi-même rejouer au rugby. On a beaucoup échangé, et c’est ce qui m’a fait le plus grand bien".

Une simple doublure d’Enzo Forletta ?

Convaincant en Top 14 l’an passé, avant sa rupture des ligaments croisés, Quentin Walcker nourrissait depuis des mois l’objectif de retrouver le niveau qu’était le sien. Un défi en passe d’être réalisé, alors que le gaucher de l’Usap connaîtra, jeudi à Angoulême, sa quatrième feuille de match successive depuis son retour à la compétition. "Je me sens bien. C’est une bonne reprise pour moi, même s’il reste encore beaucoup à faire, notamment en conquête". Un secteur où le joueur de 23 ans retrouve la concurrence d’Enzo Forletta, numéro un au poste depuis plusieurs saisons désormais.

"Je suis un compétiteur et sur le terrain, il n’y a qu’une place. On est tous les deux à essayer de se la battre, et c’est de bonne augure. Ça nous fait du bien, et ça fait du bien à l’équipe". Quentin Walcker ne compte pas se cantonner à un rôle de doublure. À moyen terme, le pilier nourrit surtout de grosses ambitions personnelles : "Je suis encore jeune, oui, mais ça passe très vite. J’espère jouer au plus haut niveau. En Top 14, voire au-dessus". Rien que ça.

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