Soyaux Angoulême : une occasion en or de passer Noël dans le TOP 6

Prendre un point de bonus défensif chez le leader peut peser lourd, dans une saison. Qui plus est quand il est décroché en alignant une équipe largement remaniée. Disons même très éloignée du XV type. Une semaine après sa courte défaite 13-12 à Nevers, Soyaux-Angoulême, qui a d'ailleurs eu la pénalité de la gagne dans les derniers instants, s'apprête à négocier un virage important en cette fin d'année. La double réception de deux équipes de bas de tableau, Provence Rugby et Massy, lors des 15e et 16e journées, donne légitimement droit aux Charentais de rêver plus grand. Et de basculer, peut-être définitivement, vers la chasse aux phases finales.

La méfiance à son paroxysme

A la veille d'accueillir Provence Rugby à Chanzy, ce vendredi, les violets peuvent s'appuyer sur un autre classement pour nourrir leurs - éventuelles - futures ambitions. Le classement britannique. Où le club présidé par Didier Pitcho pointe...à la 6e place. Dans le sillage de Brive et Mont-de-Marsan. "Si tout se passe bien, on est champion de France à la fin de l'année, plaisante l'homme aux manettes depuis la création du SA XV, en 2010, en Fédérale 3. Plus sérieusement, on va éviter de compter les œufs dans le cul de la poule. On est invaincu chez nous mais je n'oublie pas que Colomiers aurait pu gagner sur un drop à la dernière seconde. Je n'oublie pas que Biarritz gagne à Oyonnax avant de perdre à la maison contre Béziers. A chaque fois que tu t'enflammes, tu te ramasses."

"Passer Noël dans les six ? Ce serait vraiment super pour le club. Mais..." Mais l'entraîneur des arrières Rémi Ladauge, présent en conférence de presse cette semaine, veut lui aussi raison garder. Parce qu'il a déjà connu cette situation lors de la première saison de l'histoire de Soyaux-Angoulême en PRO D2. Il y a deux ans. 5e à l'issue de la phase aller, le promu de Fédérale 1 avait finalement dû cravacher jusqu'à l'avant-dernière journée pour valider son maintien.

"Si on se retrouve à nouveau dans cette position, j'espère qu'on ne sera pas amené à s'écrouler. On a un groupe plus construit, plus conséquent. On a de l'appétit. Mais on ne se pose pas la question aujourd'hui. Il y a d'abord deux matches à gagner", tempère le technicien charentais, binôme de Julien Laïrle.

Un banc qui gagne en profondeur

"Il n'y a rien de pire qu'une défaite positive." Dans les vestiaires du stade Chanzy, Rémi Ladauge et l'ensemble du staff se méfient beaucoup du risque de décompression consécutif à la performance réalisée contre Nevers. Pas les joueurs, à en croire le pilier argentin Joël Sclavi : "On fait les choses bien à l'entraînement. L'ambiance est bonne. On est très heureux. Le Top 6 ? On en parle tout le temps." Des propos saisis au vol par le Charentais le plus utilisé depuis le début de la saison, le fidjien Sakuisa Bureitakiyaca. "C'est l'objectif d'être qualifié. Le groupe est très bon. Il y a de la confiance", juge celui qui a passé les quatre saisons précédentes à jouer le maintien avec l'US Dax.

À l'approche de Noël, l'occasion paraît idéale, sur le papier, pour engranger un maximum de points. Provence Rugby n'a plus gagné à l'extérieur, en Pro D2, depuis le mois de janvier 2013. Massy est lanterne rouge. Cerise sur la bûche, le SA XV peut compter sur un effectif élargi après la solide prestation sur la pelouse du leader nivernais. Les sept espoirs passés tout près d'un exploit au Pré Fleuri devraient enrichir la profondeur de banc qui fait parfois défaut aux violets.

À l'image, par exemple, de Benjamin Pehau, convoqué dans le groupe chargé de défier le promu aixois. Élu, en interne, meilleur espoir du mois de novembre par ses coéquipiers et entraîneurs, le centre de 21 ans incarne la relève qui espère jouer les "impact player", dès le printemps prochain, au milieu des cadors de PRO D2.