Montauban – Perpignan : Le match de l'année

Les dynamiques

Perpignan marche sur l'eau depuis le début de l'année. Les Catalans sont la seule équipe du championnat à pouvoir se targuer d'avoir remporté leurs cinq derniers matchs. Les hommes de Christian Lanta sont sûr de leur fait et marchent sur ce début d'année 2018. Les Catalans impressionnent avec des statistiques bluffantes : ils ont battu Grenoble à Grenoble (24-17, le 25 janvier), mis 40 points à Colomiers (40-13, le 4 février) et quasiment 60 à Aurillac (56-12, le 19 janvier). Ils sortent d'un succès poussif mais précieux contre Vannes (16-12) et ont ravi à leur adversaire du jour la place de leader du championnat. Ils comptent deux points d'avance sur Montauban qui, lui, marque un peu le pas. Après un début de saison exceptionnel, qui les a sacrés champions d'automne, les Tarn-et-Garonnais fatiguent : ils viennent d'enchaîner, pour la première fois de la saison, une série de deux défaites consécutives. Si celle subie le week-end dernier (24-21) à Grenoble n'eut rien d’infamant face à un ex pensionnaire du Top 14 prêt à tout pour remonter, c'est bien le revers à domicile contre le mal classé carcassonnais (16-13, le 2 février) qui a fait aux têtes montalbanaise.

Les enjeux

Ils sont clairs : dans ce championnat nouvelle formule, les équipes ambitieuses ont tout intérêt à terminer dans les deux premières places, seules à garantir une réception lors de demi-finales et donc un tableau vers le Top 14 relativement ouvert. Mont-de-Marsan, vainqueur avec le bonus offensif en match avancé de cette 24e journée jeudi soir, revient à un rythme d'enfer sur les deux équipes de tête. Le Stade montois ne compte plus qu'un point de retard sur Montauban et trois sur l'Usap au matin de ce choc entre les deux leaders de la poule. Sachant que jeudi prochain, avec seulement cinq jours de repos dans les jambes, les Tarn-et-Garonnais devront se rendre à Mont-de-Marsan, ils ne peuvent vraiment pas faire l'économie d'un succès à domicile face à l'Usap. Au sein du groupe montalbanais, garder Sapiac invaincu faisait partie des objectifs principaux de la saison. C'est raté depuis la défaite contre Carcassonne mais les hommes de PP Lafond et Chris Whitaker auront à cœur de relancer la machine et de prouver que ce faux pas n'était qu'une triste erreur de parcours.

Les Perpignanais, eux, n'ont pas grand chose à perdre. Un succès sur la pelouse d'un des plus menaçants de leurs concurrents directs leur offrirait la quasi-certitude de terminer parmi les deux premiers à la fin de la phase régulière.

Les hommes forts

Pour la première fois depuis un bon moment -disons depuis début décembre- les Tarn-et-Garonnais pourront évoluer en ne pensant qu'au rugby. Le feuilleton inhérent au transfert de Jérôme Bosviel, l'ouvreur-arrière phénomène et meilleur réalisateur de la division, s'est terminé, en début de semaine, sur un épisode heureux. Le joueur, sollicité au plus haut niveau, a choisi de prolonger son bail avec l'USM et a ainsi ôté une épine du pied de ses présidents et de tout son entourage. L'homme, on le sait, est le facteur X de l'équipe montalbanaise, capable de créer le danger à tout instant. Il n'a pas son pareil pour débloquer une situation tendue sur un coup de génie ou tout simplement grâce à son pied, assurance tous risques dans les 50 mètres adverses.

Côté Perpignanais, il faudra se méfier de la puissance des Mailau, Carbou, Lemalu et consorts du 8 de devant, tous capables d'avancer et de répondre au défi physique. Les trois-quarts ne sont pas en reste avec un Andrea Cocagi au sommet de son art cette saison.

La clé

Autant l'écrire tout net : ça va piquer ! Les deux équipes sont massives, denses et aiment pratiquer un rugby de combat. Christian Lanta a préparé son équipe en sachant où il va : Montauban est une équipe qui tape fort et qui fait mal à chaque impact, avec notamment une troisième ligne très dense et polyvalente (on pense aux Engelbrecht, Vaotoa, Domenech et compagnie …) Ce match promet d'être avant tout une véritable guerre de tranchées entre deux des équipes les mieux armées pour jouer ce genre de match au couteau.

Et après

Montauban devra vite panser ses plaies après cette rencontre. Pas le temps de fêter la victoire ou de pleurer la défaite : il faudra aller, dès jeudi, à Mont-de-Marsan, chez un autre concurrent direct. Pour l'Usap, c'est à Nevers, une équipe qui joue le maintien, qu'il faudra se déplacer. Quand on vous dit que ce Pro D2 sera passionnant jusqu'au bout !