Comment l’Usap a construit son leadership en plein coeur de l’hiver

Par Rugbyrama
  • Berend Botha - Perpignan
    Berend Botha - Perpignan
  • Patrick Arlettaz, entraîneur de l'USAP
    Patrick Arlettaz, entraîneur de l'USAP
  • Assistant coach Patrick Arlettaz - Perpignan
    Assistant coach Patrick Arlettaz - Perpignan
  • Enzo Selponi of Perpignan
    Enzo Selponi of Perpignan
  • Jacques Louis Potgieter (Perpignan)
    Jacques Louis Potgieter (Perpignan)
  • Farnoux et Piukala
    Farnoux et Piukala
Publié le Mis à jour
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On leur promettait quelques remous une fois l’été indien achevé, mais en dépit d’un jeu porté sur l’offensive, les Catalans ont évité le creux de la vague au cours de la deuxième partie de saison. Mieux encore, c’est pendant cette période que Perpignan a déboulé vers la première place du championnat. Match à suivre en direct sur Eurosport 2 à 15h.

Passera-pas l’hiver, vraiment ? S’il est d’usage que mercure frileux ne fasse bon ménage avec un rugby ambitieux, l’Usap s’est pourtant sublimée au coeur de l’hiver cette saison. Là où nombre d’observateurs s’interrogeaient sur les capacités d’adaptation du club catalan à des conditions climatiques plus rudes, Perpignan a répondu par une incroyable série de succès en 2018. Sans abandonner leur "total rugby", les Sang et Or ont su se réinventer et ajouter plusieurs cordes à leur arc. Décryptage d’un trimestre salvateur pour le leader de la phase régulière.

9 victoires en 10 matchs entre décembre et février, un coup d’accélérateur décisif

Pas besoin de sortir les calculatrices pour s’en rendre compte : l’Usap doit sa première place à son milieu de parcours cette saison. Après un mois d’octobre passé à toussoter, contrarié par les claques reçues à Aurillac et contre le Stade Montois à Aimé-Giral, la formation usapiste a d’un coup d’un seul déposé le simple costume de candidat aux phases finales pour endosser l’apparat de favori au titre et à la montée en Top 14.

Patrick Arlettaz, entraîneur de l'USAP
Patrick Arlettaz, entraîneur de l'USAP

Au prix d’une incroyable série de neuf victoires en l’espace de dix rencontres, les Catalans ont paru inarrêtables entre décembre et février. Les habituelles orgies de rugby auxquelles assistait Aimé-Giral - bien échauffé par ce diabolique 66-6 contre Bayonne dès la première journée - ont nuancé vers un jeu beaucoup plus pragmatique dès les premiers caprices de la météo. Une retouche nécessaire, rapidement assimilée par les Catalans, et qui a permis aux joueurs du trio Lanta-Arlettaz-Freshwater de monter en puissance. Si l’hégémonie catalane n’a pas rivalisé avec celle de Montauban en début d’exercice (12 victoires en 13 matchs, NDLR), elle a permis aux Sang et Or de surenchérir sur un rythme déjà bien élevé et de chiper la place de leader aux Tarn-et-Garonnais.

Série d’hold-up à l’extérieur

Gâté, Aimé-Giral l’a été cette saison. Difficile pour les Catalans de rester fidèles à des standards surélevés (40 points et de 5 essais inscrits en moyenne par match à domicile). Un accroc contre Béziers (22-23), le seul de l’hiver finalement qui "avait fait beaucoup de mal à la tête" rappelait Patrick Arlettaz la semaine dernière, et quelques minimums syndicaux face à Narbonne (26-3) et Vannes (16-12) ont ponctué le début d’année 2018. Contre les Bretons, la formation de Patrick Arlettaz n’avait d’ailleurs pas récolté le bonus offensif. La seule fois de ses treize succès à domicile cette saison. Qu’importe, Perpignan est parvenu à passer les écueils de l’hiver sur sa pelouse, avant de se transfigurer à l’extérieur.

Assistant coach Patrick Arlettaz - Perpignan
Assistant coach Patrick Arlettaz - Perpignan

Exit le jeu à outrance. Place à une Usap terriblement sereine et à l’esprit de "tueuse au sang-froid". Car là aussi est la plus grande marge de progression des Sang et Or cette saison : savoir gagner à l’extérieur, une recette qui a longtemps échappé à la culture catalane, avant de se révéler comme l’arme fatale des Roussillonnais. Sept succès et un match nul hors de leurs bases lors de cet exercice 2017-2018, dont une série de quatre victoires à l’extérieur réalisée au cours de cette même période hivernale.

Derniers faits d’armes à Montauban et… Grenoble !

Parmi les coups d’éclat de l’Usap, ni la logique implacable à Dax (16-26), ni le hold-up de Romuald Seguy à Vannes (22-23) ne concurrence les solides succès des Catalans sur les pelouses de Montauban (20-22) et de Grenoble (17-24). Deux victoires références pour l’Usap, et qui auront valu leur pesant d’or dans les calculs finaux. Sa première place, Perpignan est allé se la chercher dans l’antre de ses concurrents directs. Deux succès inhibés de confiance et preuves absolues de la force mentale des Catalans cette saison. Les Isérois, que Perpignan retrouvera dimanche à Ernest-Wallon, s’en souviennent encore. Cet énième coup de force, l’Usap le doit à un refrain répété implacablement hors de ses bases.

Enzo Selponi of Perpignan
Enzo Selponi of Perpignan

Enzo Selponi a crucifié Sapiac, Jean-Bernard Pujol le stade des Alpes. Symboles d’une équipe irrésistible au cours de la dernière demi-heure, parvenue très souvent à combler un rebours d’une dizaine de points pour finalement s’imposer sur le fil. "Nous voulons jouer chaque ballon et en faire un maximum d’usage" déclarait Christian Lanta avant le déplacement à Grenoble justement. Pari gagnant quelques jours plus tard, avec une science du jeu mise au profit d’un réalisme à toute épreuve, et non plus d’une outrageuse possession de balle. Adaptation réussie.

Une gestion d’effectif devenue vitale

Également leitmotiv de la deuxième partie de saison de Perpignan, cette continuelle revue d’effectif. Une science du turnover loin d’être innée en début de saison pour les entraîneurs catalans, mais qui s’est imposée à eux à force de blessures et de coups du sort. Mach, Potgieter, Millo-Chluski… Au gré de la perte de ses soldats, les Catalans ont dû s’improviser économes.

Jacques Louis Potgieter (Perpignan)
Jacques Louis Potgieter (Perpignan)

C’est dans ce désir de prévision et cette nécessité de gestion que le staff catalan a parfois décidé à l’avance des compositions d’équipes pour les trois rencontres prévues dans le même bloc. "C’est l’occasion d’aller tester la solidité de notre effectif au sens large ainsi que sa solidarité" confessait le manager de l’Usap avant le déplacement à Grenoble, où les Sang et Or, faute de mieux, avait aligné une équipe mixte. Ce qui ne leur avait pas empêché, même frappés par une épidémie de gastro, de s’imposer en terres iséroises.

Farnoux et Piukala
Farnoux et Piukala

Telle a été l’une des clés de Perpignan cette saison. Comme depuis un mois et demi, où malgré les nouvelles pertes de Piukala au centre et de Vivalda en deuxième ligne, les Sang et Or ont tenu à gérer le temps qui les séparait des phases finales. Ce pari osé, celui de la qualité aux dépens de la quantité, est en passe d’être remporté du côté de l’Usap.

C'est fait @usap_officiel est en finale du championnat de France de ProD2 aux dépens du @SMR_Rugby sur le score de 28-8. Les Catalans affronteront le @FCGrugby dimanche prochain pour une place en #Top14 #USAPSMR pic.twitter.com/C9taOJfNGQ

— francetvsport (@francetvsport) April 29, 2018
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