A peine arrivé à Biarritz, Van der Walt en est déjà le leader

  • Le capitaine biarrot, Philip Van der Walt
    Le capitaine biarrot, Philip Van der Walt
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Arrivé blessé fin juillet, Philip Van der Walt a attendu la huitième journée de championnat pour débuter avec le BOPB. Depuis, il n’a plus quitté le numéro huit, enchaînant les performances de haut niveau et prenant au passage le brassard de capitaine. Il est l’élément clé de ce Biarritz revenu à la deuxième place du classement à dix points de la Section paloise.

La réussite sportive n’est pas une surprise pour ce jeune troisième ligne de 25 ans ancien cadre des Cheetahs, province avec laquelle il tournait à 18 plaquages en moyenne par match dans le Super Rugby. Sa volonté d’adaptation à son nouvel environnement est l’autre élément essentiel de cette réussite ultra rapide. En seulement quatre mois, sujet verbe et complément n’ont déjà presque plus de secret pour Philip Van der Walt. Il est ainsi capable de tenir une conversation en français. J’aime beaucoup parler avec les autres et c’est pour ça que je voudrais vite parler. Ma femme m’aide beaucoup. On fait les cours de Français ensemble. Notre vocabulaire est petit alors on parle une sorte de franglais. On se parle en français et si on ne trouve pas le mot en français on le dit en anglais, mais avec l’accent français. Erik (Lund) ou Ben (Broster) parlent très bien, je veux être comme eux.

Van der Walt accepte son nouveau rôle de capitaine du BOPB mais précise ne pas en avoir besoin pour mener l’équipe. Il est un leader naturel. Par ces performances il s’est imposé, dit l’entraîneur Benoit August. Ce brassard va juste accélérer son envie de parler toujours mieux français car il trouve encore difficile de faire le discours d’avant-match dans cette langue. Et c’est important que la capitaine motive avant le match, poursuit-il.

Je peux très bien rester encore une année en Pro D2 à Biarritz

Avec un physique rude hérité d’une famille de fermier du centre de l’Afrique du Sud, Philip Van der Walt pourrait jouer au dur. Mais son sourire fréquent trahit sa bonhomie naturelle. Son passe-temps préféré est de jouer avec les autres. À n’importe quel jeu mais surtout aux cartes et à la Playstation. On y joue pendant les voyages. Quand ma famille vient me voir, on joue aux cartes. C’est juste une bonne activité quand ils viennent me voir. On joue au bridge. Je voudrais maintenant apprendre les jeux de cartes français.

En Afrique du Sud, le capitaine biarrot pouvait passer son temps libre à fabriquer des meubles lui qui aime le travail du bois. Mais l’activité restera au placard pour un temps car il a soif de découvrir l’Europe avec sa compagne. Avec pour camp de base Biarritz. Car à tous ceux qui l’enverraient un peu rapidement jouer pour d’autres, Philip Van der Walt recadre la situation: Je veux réaliser beaucoup de choses ici. Je ne veux pas rester juste pour rester. Je veux progresser. Je crois que c’est possible à Biarritz. Je suis bien, j’aime le club, j’aime le rugby, la ville, tout. Je suis très content. C’est possible que je reste ici pour longtemps et que j’atteigne mes objectifs ici. Évidemment je préfèrerai jouer le Top 14 et ça, c’est le premier objectif. Mais on verra plus tard, ce n’est pas le problème pour l’instant. Ce ne sera pas avant le mois de mai quand on verra si on monte ou si on reste en Pro D2. J’ai une autre année en option et je peux aussi très bien rester encore une année en Pro D2 à Biarritz.

Si tu es dans le confort, c'est dangereux

En tant que Sud-Africain il concède rêver des Springboks comme d’un objectif ultime de sa carrière. Mais la culture du fermier de Bloemfontain fait de lui un homme avec les pieds bien ancrés dans le présent. Je n’aime pas me projeter dans l’avenir. Je sens juste que si je donne le meilleur de moi-même je serai satisfait, dit-il simplement. Après ce sont des choix d’entraîneurs. Le présent, c’est ce BOPB qui vient d’enchaîner quatre victoires de rang avant un déplacement à Bourgoin ce week-end. Oui, on est en progression mais on doit faire attention, prévient-il. Si tu es dans le confort, c’est dangereux. Regarde, Pau a perdu chez lui ce week-end contre Tarbes. Pour le moment l’enthousiasme et la confiance sont là, mais on doit faire attention de ne pas être trop sûr de nous. C’est la moitié de la saison et on doit se concentrer sur notre travail. Chaque match, chaque entraînement doit être abordé en se concentrant sur ce moment précis.

Le discours est clair, la détermination du joueur est totale et entière. Rien ne semble pouvoir le déstabiliser si ce n’est ces bagarres à répétition qui ont émaillé les dernières rencontres de Biarritz contre Agen, Narbonne et Colomiers: J’avais entendu avant de venir qu’il y avait beaucoup de combat pendant le match, mais là je suis un peu surpris. Ce n’est pas comme dans le Super XV. Peut-être que les équipes veulent nous intimider mais ce n’est pas juste ça. C’est une question de discipline pour nous aussi. C’est facile quand tu es en colère de répondre en te battant. Il ne faut pas non plus rester sans rien faire car sinon ça veut dire que tu es effrayé. Si tu es en colère c’est mieux de montrer cette colère dans un plaquage, le nettoyage d’un ruck, mais c’est plus difficile de se contrôler sur le moment et garder cette énergie en toi. Quand ça arrive, je ne sais pas vraiment quoi faire.

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