Saint-Étienne ne pense qu'au maintien

"Saint-Étienne est une ville historique de football mais nous allons essayer de populariser le rugby ici." Le coentraîneur Jean-Sébastien Bignat n'a rien perdu de sa motivation. A douze jours du coup d'envoi du championnat, le coach stéphanois va découvrir le Pro D2 avec son équipe du Club Athlétique de Saint Étienne Rugby. Et pour essayer de prolonger l'aventure plus longtemps qu'une seule année, Bignat a concocté une préparation dantesque avec un programme axé sur le physique. "Nous travaillons physiquement car il y a un gouffre entre la Fédérale 1 et la Pro D2. Nous souffrons tous ensemble. Les premières rencontres vont être dures en terme d'intensité." Les nouveaux arrivants se sont de suite bien intégrés. Logique car le staff stéphanois a ciblé son recrutement. "Nous avons voulu recruté des mecs avec un bon état d'esprit plus quelques joueurs d'expérience. Notre réussite sera notre différence. Nous devons être innocents et innovants pour espérer nous maintenir."

Après les premiers entraînements, vient le temps des rencontres amicales. Deux victoires en autant de matchs : le bilan provisoire est plutôt flatteur. "Plus que la victoire contre Aix-en-Provence, nous préférons retenir le résultat (23-21), explique Jean-Sébastien Bignat. Notre défense a pris le pas sur leurs attaques, ne craquant qu'une seule fois. Puis contre Dijon (victoire 32-12), notre match fut plus brouillon avec des joueurs fatigués qui ont accusé le coup de la préparation." Cédric Chaubeau, chargé des avants, se montre plus pointilleux. "Nous devons impérativement progresser dans le secteur offensif et asseoir un peu plus nos bases sur la conquête, explique-t-il au Midi Olympique. Nous sommes dans les clous même si nous avons encore beaucoup de pain sur la planche." Saint-Étienne a encore deux rencontres de préparation à jouer. Une contre le LOU le 13 août et une autre face à Bourg-en-Bresse le 21 août. Ensuite, ce sera la première journée de championnat et un déplacement chez le relégué de Top 14, Albi. "Albi, Oyonnax, Narbonne pour les trois premières journées. C'est du lourd. On va rentrer directement dans le vif du sujet et pouvoir se jauger face aux cadors de la Pro D2."

Quatre matchs à Geoffroy-Guichard

Pour espérer rivaliser avec les gros, Saint-Étienne s'est structuré comme un grand. Une augmentation de capital, le lancement d'un centre de formation, la recherche de nouveaux partenaires. Un travail de titan mis en place en seulement quelques mois car la montée en Pro D2 n'avait pas été pensée pour cette année. Et le club ne doit pas perdre de temps pour s'acclimater. "Le problème de cette division, c'est que tout est fait pour que le promu descende. Nous avons été les derniers à connaître notre sort, nous avons été les derniers à pouvoir recruter et nous avons eu moins de coupure que les autres, indique Jean-Sébastien Bignat. Mais nous allons nous accrocher." Preuve de la volonté des dirigeants de s'implanter au plus haut niveau, quatre matchs de Saint-Étienne vont être délocalisés au stade Geoffroy-Guichard, d'habitude terre des Verts. "Notre première rencontre à domicile se jouera dans le Chaudron. Et notre objectif sera de battre le nombre de spectateurs pour un match de Pro D2."

Saint-Étienne pourra compter sur la botte d'Alexandre Péclier ou encore sur le renfort de Mohamed Dridi. L'effectif est composé de trente-six joueurs tous unis par le même objectif de rester en seconde division. Mais les pronostics montrent qu'un promu de Fédérale 1 possède une chance sur dix de se maintenir en PRO D2. "A nous de faire taire ces statistiques, lance l'entraîneur du club. Et puis entre Lyon et Clermont, il y a la place pour un autre grand club de rugby. La région Rhône-Alpes est une grande terre d'ovalie." Ça nous promet de beaux derbys en perspective.