Grenoble n'est pas pressé

Par Rugbyrama
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Contre toute attente, le Grenoble de Fabrice Landreau a démarré le championnat tambour battant. En signant deux victoires, dont une face à Mont-de-Marsan, les Isérois ont créé la surprise. Loin d'être une fin en soi, le FCG entend prendre son temps pour s'épanouir avant de voir plus loin.

Personne ne l'attendait. Dixième du classement la saison dernière, plus ou moins transparent dans le championnat, le FCG fait une entrée par la grande porte dans l'édition 2009-2010, avec à la clé, une première place au classement après les deux premières journées. Auteurs d'une victoire bonifiée face à Lannemezan dès l'entame, les Grenoblois ont confirmé leur bonne forme en s'emparant d'un match important face au Stade montois, ange déchu du Top 14, samedi dernier. Une victoire lourde de sens pour Fabrice Landreau, qui fait ses premiers pas en tant qu'entraîneur principal, qui y voit un moment fondateur dans la saison du club : "Cette équipe a été très critiquée la saison passée, et cette victoire va peut-être permettre d'exorciser ces mauvais souvenirs. Donc j'étais naturellement ému, je suis fier de l'état d'esprit de mes joueurs. Ce n'est qu'une étape, mais moralement on gagne un peu de confiance".

Le jeu attendra

Passé le moment d'euphorie légitime, reste l'analyse sèche et sans appel, le match fut tristement pauvre en terme de jeu, et ne permet pas d'évaluer le niveau de jeu de la formation iséroise sans avancer à tâtons. Un sentiment auquel souscrit Landreau, en rappelant l'ordre de ses priorités : "On ne peut pas s'enflammer, on a été médiocre dans le jeu, mais la satisfaction c'est le moral des joueurs qui a été mis à l'épreuve, et dans ce moment de souffrance collective ,on n'a pas lâché. C'est le signe que la mayonnaise a pris dans ce groupe. Une dynamique d'équipe s'est installée, et c'est bien ça mon ambition, construire le groupe avant de construire le jeu."

Le fond de jeu, lui, attendra. Le projet élaboré par le FCG n'entend pas porter ses fruits immédiatement, et ce même si les premiers résultats sont encourageants. Landreau admet lui même, que développer le jeu sera l'étape supérieure, mais qu'il n'y aura pas de réussite sans un ingrédient essentiel, la patience : "On s'inspire du parcours de clubs comme Oyonnax ou La Rochelle qui ont su bâtir leur projet sur plusieurs saisons. On s'est fixé un délai sur trois ans avec les dirigeants, pour acquérir un socle de résultats solides, pour se renforcer, et enfin proposer un vrai projet de jeu. C'est un vaste chantier, il faut être patient."

Viser la régularité

Il reste en effet beaucoup de chemin à parcourir aux hommes de Landreau, malgré des beaux débuts, pour pouvoir s'inviter dans le dernier carré, et se battre à armes égales avec les favoris, Agen et La Rochelle. L'ancien Parisien ne s'en cache pas : "Il n'y a rien d'acquis. Une fois dans le vestiaire après la victoire, on s'est dit qu'on avait fait un joli coup, mais de suite on a plaisanté en se rappelant qu'il reste 28 matchs. On mise sur la régularité et pas sur des coups ponctuels. On veut être le plus constant possible et prendre le maximum de points."

Une constance dans la performance qui va se trouver mise à l'épreuve dès ce week-end avec la réception de Colomiers, vainqueur surprise de Dax. Grenoble aura l'occasion de préserver sa posture de numéro un et de faire un pas de plus vers ses objectifs. Même si en Isère, on ne s'attend pas à un match facile : "C'est un match piège, concède Landreau. On risque d'observer un relâchement moral dans nos troupes. On ne le prend pas à la légère, Colomiers a envoyé un message aux équipes du Pro D2 en battant Dax. On va essayer de continuer ce qu'on a commencé."

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