Nier : "Impliquer les joueurs"

Comment avez-vous abordé la préparation cette année ?

Olivier NIER : Nous avons effectué une préparation particulière. En effet, avec Christophe Urios, nous avions décidé de travailler sur les notions de cohésion et de solidarité. Nous avons donc réalisé beaucoup de jeux axés là-dessus. Ensuite, dans une sorte d'échange, nous voulions faire le pari d'inviter des équipes à s'entraîner avec nous. Nous entretenons de bons rapports avec Christian Gajan qui est venu d'abord avec la République Tchèque puis avec Venise. Ces expériences ont ensuite débouché sur des oppositions. Ce fût très enrichissant.

Jusqu'à la rencontre de vendredi contre Grenoble (défaite 26-24) ?

O.N. : C'est le match que nous voulions. Il n'avait d'amical que le nom puisque ce fût difficile de tenir le score. Mais nous sommes satisfaits du comportement de nos joueurs.

Que retenez-vous de ce match ?

O.N. : La rigueur défensive dont nous avons fait preuve et qui reste une de nos forces. Les garçons ne veulent rien lâcher. Après, nous étions sur la fin d'un programme de préparation avec un volume physique important et cela a été dur, c'est normal. De même, nous souhaitions travailler notre adaptation aux nouvelles règles. C'est important même si nous en saurons plus sur ce point après les premiers matchs de championnat.

Quelles seront les principales qualités d'Oyonnax cette année ?

O.N. : Les mêmes que l'an passé. Mais nous avons gagné en vitesse et je pense que nous serons plus dangereux.

Vous êtes donc satisfait du recrutement...

O.N. : Effectivement, nous avons effectué un recrutement ciblé sur le côté sportif mais aussi humain. A Oyonnax, il existe des valeurs et un état d'esprit particulier. Nous avons donc pris notre temps et il n'y pas vraiment de surprises. Nous connaissions les joueurs qui sont arrivés. Nous sommes pleinement satisfaits. Globalement, nous avons un groupe de bons mecs. Ce sont des bosseurs et ils sont appliqués. C'est ce que nous souhaitions.

Quel est l'objectif pour la saison à venir ?

O.N. : L'idée est toujours de faire mieux que l'année précédente. Et chaque saison, le Pro D2 devient plus difficile même si là, il me paraît plus ouvert. Il y a moins de clubs au-dessus du lot. Notre but sera donc de tirer notre épingle du jeu.

Après avoir terminé trois fois d'affilée en milieu de tableau, vous devez tout de même avoir envie d'aller plus haut ?

O.N. : A Oyonnax, nous cultivons l'humilité. Nous ne souhaitons pas mettre trop de pression sur les épaules des joueurs. Mais disons que de terminer dans les six premières places serait un joli challenge. Nous aurions la fierté de faire partie des vingt meilleurs clubs français. Mais nous n'avons pas d'ambitions à atteindre absolument comme d'autres équipes.

Vous n'avez pas d'objectifs précis fixés par vos dirigeants ?

O.N. : Ils souhaitent évidemment que nous fassions la meilleure saison possible. Nous commençons à appartenir à la classe des acteurs réguliers de Pro D2. Nous avons proposé à chaque joueur de donner son avis. Nous les interrogeons sur un objectif final et des ambitions intermédiaires que nous pouvons fixer. Nous allons bientôt valider ces propositions avec eux. Nous souhaitons les impliquer au maximum.

A long terme, existe-t-il un projet pour accéder au Top 14 ?

O.N. : Plusieurs éléments entrent en jeu. D'abord, il faut s'adapter aux évolutions sportives, aux règles qui changent. Ensuite, il y a la dimension économique à prendre en compte. Tout peut s'accélérer, notamment les années de Coupe du monde. Les dirigeants d'Oyonnax travaillent dans la continuité. Il existe l'idée d'être une place forte du rugby hexagonal. Mais notre sport évolue et la question est de savoir si notre club va suivre.

L'arrivée d'un autre club du département de l'Ain, Bourg-en-Bresse, en Pro D2 est-elle positive ou négative pour vous ?

O.N. : A titre personnel, je pense que c'est une super chose. D'abord pour les derbys. Avec tout l'enthousiasme et le contexte qui les entourent, je trouve ces matchs agréables. De plus, avoir un voisin très proche au même niveau incite à faire encore mieux. Au-delà, avec Lyon et Grenoble, cela fait quatre clubs du Sud-est à ce niveau et ceci permet une certaine régularité et une véritable homogénéité. Après, sur le long terme, je n'ai pas assez de recul pour savoir si c'est un handicap ou pas.