Rendez-vous à Mayol

Dans trois semaines, l'évènement sera à Cardiff, bien sûr, pour la finale de la Coupe d'Europe entre Toulouse et le Munster. Mais ce même week-end, Mayol sera également "The place to be", comme disent les Anglais. Le choc de la 28e journée du Pro D2 entre Toulon, leader, et le Racing-Métro, son dauphin, promet de mettre le feu à la Rade. Les deux gros bras s'expliqueront ce jour-là en tête-à-tête, dans ce qui s'apparentera à une véritable finale, à moins qu'un des deux prétendants ne coince méchamment lors des deux journées qui nous séparent de la collision frontale, ce qui parait peu probable.

Aujourd'hui, après la victoire parisienne à La Rochelle (où le RCT avait perdu une semaine plus tôt) l'écart entre Toulon et le Racing n'est plus que de trois points. Il n'avait plus été aussi faible depuis la... troisième journée. Une autre époque. A mi-saison, le RCT a tout de même compté jusqu'à 14 longueurs de marge sur les Parisiens. Il était alors difficile d'imaginer un final au couteau entre les deux formations. Mais après avoir subi une seule défaite en 14 rencontres, les Varois présentent un bilan tout juste équilibré sur les trois derniers mois: 6 victoires pour 5 défaites lors des 11 dernières journées.

Le Racing, dernier tombeur du RCT à Mayol

Avant d'aborder le sprint final, les deux ténors présentent exactement le même bilan: 18 victoires, un nul et six défaites. L'avantage du RCT provient d'un plus grand nombre de bonus. Le résultat du match aller pèse également de tout son poids. Les Toulonnais étaient venus s'imposer à Colombes au mois de janvier, réalisant à cette occasion un de leurs meilleurs matchs de la saison. Pour espérer monter directement, le Racing devra sans doute rendre la pareille aux Varois à Mayol. Pas simple. Même si la forme du moment leur semble favorable, Toulon est tout de même invaincu à domicile depuis 14 matchs. Quelle est la dernière équipe à s'être imposée en terre varoise? Le Racing, évidemment… C'était le 31 mars 2007. Preuve que tout nous ramène à ce choc.

Philippe Benetton, lui, refuse pourtant de se pencher sur cette échéance. "Parler de Toulon ne nous intéresse pas. Nous y penserons à partir du 19 mai, assure l'entraîneur parisien dans Midi Olympique, lundi. Nous sommes tous à 25 matchs, il y a la fiction et la réalité du week-end prochain contre Limoges." Il ne servira effectivement à rien de gagner ce match pour perdre les quatre autres. Question calendrier, difficile de départager Toulon et Paris en dehors de leur confrontation directe. Le RCT doit se déplacer à Narbonne et à Lyon, et recevoir Aurillac et Mont-de-Marsan. Un programme peut-être un peu plus corsé que celui du Racing-Métro: voyages à Limoges et Blagnac, réceptions de Béziers et Agen.

Beaucoup de choses rassemblent le Racing et Toulon. L'ambition, les moyens de leur président respectif, leur effectif pléthorique. Leurs stars, aussi, qui pourraient briguer une place de titulaire dans l'importe quel club du Top 14. Les critiques qui se sont abattues sur l'un ont souvent touché l'autre. "Tout le monde nous a traités d'équipe de mercenaires et c'est vrai que nous avons eu du mal à construire un collectif", souligne ainsi Philippe Benetton. "Mais aujourd'hui, ajoute-t-il, nous gagnons sur la solidarité, l'usure et le combat, qui sont des valeurs de base". Entre ces deux-là, tout se jouera peut-être dans la tête. Et dans la volonté.