L'air du large

Loin de la furia toulonnaise ou des ambitions parisiennes, La Rochelle avance sa tranquillité. Sans faire de bruit, les Maritimes ont trouvé leur rythme de croisière depuis deux mois. Sur leurs neuf derniers matchs, ils ont engrangé pas moins de 34 points, soit 3,8 points en moyenne par rencontre. Personne n'a fait mieux sur cette même période. Désormais installé à la 4e place, avec un match en retard à disputer à Paris, le Stade n'a jamais été en position aussi favorable depuis le début de la saison. Agen étant aujourd'hui relégué à sept points, les demi-finales semblent envisageables.

Du coup, La Rochelle voit plus haut et aimerait terminer dans les trois premiers pour disputer une demie à domicile, comme l'an dernier. "Si au bout du chemin il y a une demi-finale à la maison, notre objectif sera atteint", souligne le président Vincent Merling dans les colonnes de notre confrère Sud Ouest. Le coup ne parait pas impossible à jouer, à condition que les hommes de Serge Milhas survivent à un terrible mois d'avril, ils devront jouer deux fois le Racing et recevoir Toulon. Les deux journées reportées au coeur de l'automne ont à l'évidence compliqué la gestion des organismes. "Physiquement, on est très bien", assure toutefois Milhas.

Deflandre, terre imprenable

Heureusement, la grande force des Charentais réside dans la sûreté de leur collectif. L'effectif n'a quasiment pas bougé par rapport à la saison passée. Sans stars, mais avec des jeunes très prometteurs, bien encadrés par quelques vétérans comme Gérald Merceron, l'équipe a trouvé son équilibre. Tout doucement, elle avance. Ses armes restent les mêmes que la saison passée: une défense de fer (la meilleure du Pro D2), une conquête solide et un buteur efficace (Boboul, voire Merceron en relais). En s'appuyant sur ce triptyque, La Rochelle peut voyager.

D'autant que le jeu rochelais a incontestablement gagné en maitrise ces dernières semaines, surtout à l'extérieur, où il était souvent friable voilà encore quelques mois. L'éclatante victoire bonifiée à Blagnac, le week-end dernier, en atteste. Certes, le club de la banlieue toulousaine est relégable, mais il restait sur trois victoires de rang à domicile et son niveau de jeu récent était davantage celui d'une équipe de milieu de tableau. La Rochelle est venue lui infliger sa plus lourde défaite de la saison au Ramier. Un signe.

"C'était un match très important pour les deux clubs, estime Serge Milhas. Avec ce succès, on frappe un grand coup. On fait une grosse deuxième mi-temps. Le comportement des joueurs a été exemplaire chez nous. Au-delà du résultat et du score, on est en train de grandir. On manquait de peu des matches à l'extérieur. On ne s'investissait peut-être pas assez." Si les Rochelais commencent à aligner les points en déplacement, la concurrence peut s'inquiéter, car chez eux, ils sont tout simplement intraitables. Après la défaite d'Oyonnax à Charles-Mathon contre le Racing dimanche dernier, les Jaune et Noir possèdent la plus longue série d'invincibilité à domicile puisqu'ils restent sur 20 victoires de rang à Marcel-Deflandre. Ils tenteront d'ajouter un succès de plus samedi, face à Lyon. De quoi voir encore un peu plus haut, un peu plus loin.