Agen, deuxième mais...

"Attention, il y avait une belle équipe de Béziers en face ! Des matchs comme celui-là, on les aurait perdus la saison dernière" Alain Tingaud ne fait pas la fine bouche. Malgré la courte victoire de ses troupes, le président du SUA affichait sa satisfaction dimanche à la sortie des vestiaires. "Nous avons passé deux semaines un peu difficiles et la réaction est bonne. Nous sommes deuxièmes du Pro D2 et avec ça, nous pouvons construire et avancer. Nous allons pouvoir travailler en profondeur maintenant".

Car il reste du travail oui. S'ils occupent une belle place de dauphins, s'ils ont assuré l'essentiel en s'imposant contre Béziers, les Agenais n'ont pas vraiment rassuré. Fébriles dans le jeu au pied, sous les chandelles adverses, manquant d'ambition derrière, d'agressivité devant, ils ont eu toutes les peines du monde à venir à bout de Biterrois sans complexe. Jérôme Miquel, peu en vue dimanche, ne s'en cache pas : "Nous avons battu une équipe meilleure que nous". Mais l'ouvreur suaviste a son explication sur cette prestation : "Le ballon est vite devenu glissant, c'était difficile de jouer. Béziers a mis une grosse pression sur nos centres, alors il valait mieux se recentrer sur le jeu d'avants et le jeu au pied. C'est vrai que je n'ai pas été bon dans ce secteur, j'aurais peut-être dû plus laisser d'occasions à Sylvain (Mirande, NDLR) et son pied gauche".

Une victoire "très importante pour le groupe"

La pluie n'a, il est vrai, pas favorisé le jeu. Mais elle n'explique pas le manque d'agressivité devant, les mauvais choix ou l'incapacité à négocier des surnombres flagrants (56e et 64e notamment). "Nous avons fait cinq bonnes minutes en première mi-temps et dix bonnes minutes en deuxième mi-temps. Tout le reste du match, ce sont les Biterrois qui ont monopolisé le ballon" , affirme, sans détour, Henry Broncan. Les joueurs semblaient en fait terriblement manquer de confiance, ne pas oser. Le jeune arrière Sofiane Guitoune réfute : "Ce n'est pas une question de ne pas oser mais nous jouons en Pro D2 et notre objectif, c'est de remonter, pas de relancer de nos 22 mètres. En Pro D2, c'est très difficile de marquer. Il ne faut pas tout confondre". Le Pro D2, c'est d'abord du combat devant effectivement. Et Agen pêche encore dans ce secteur : "Nous n'avons pas assez dominé à ce niveau, reconnaît le talonneur Jalil Najissi. Nous sommes un peu mieux en mêlée mais il reste beaucoup de travail".

Du haut de ses vingt ans, le capitaine Jean Monribot, préfère mettre l'accent sur la victoire. Une victoire très importante aux dires des joueurs. "Elle fait beaucoup de bien au moral parce que nous sommes allés la chercher avec les tripes. Nous avons fait preuve de beaucoup de solidarité, plus que sur les autres rencontres. Un groupe est en train de se former." Un groupe déjà marqué après seulement cinq journées, par la "libération" de quatre joueurs il y a deux semaines. "Cela nous a renforcés", reprend le troisième ligne. Le déclic n'est peut-être pas loin pour Agen alors. "C'est une petite victoire au tableau d'affichage mais une grande victoire pour nous", confirme Jalil Narjissi.