Mont-de-Marsan en péril

Par Rugbyrama
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Ancienne place forte du rugby français, Mont-de-Marsan pointe à la mi-saison de Pro D2 à une périlleuse position de relégable en Fédérale 1. Une situation sportive inquiétante, doublée d'un boulet financier, signes du possible crépuscule d'un autre club d

Après sa 3e défaite à domicile cette saison, samedi contre Pau (14-17), le Stade Montois est 15e et avant-dernier avec 3 victoires en 13 matches, avant deux déplacements chez le solide 5e La Rochelle, à Limoges début 2007, puis la réception du redouté Toulon. Sauvés à l'avant-dernière journée la saison passée, les Montois, avec un nouveau duo d'entraîneurs Philippe Berbizier-Philippe Bérot, paient les limites d'un effectif partiellement renouvelé à l'été (8 départs, 15 arrivées) et un budget "sage" (2,4 millions d'euros, l'un des plus petits de Pro D2) dépassé par l'inflation généralisée ailleurs.

"Il est sûr qu'on n'a pas un des gros budgets de Pro D2, mais cela fait trois ans que cela dure", explique le président Benoît Dauga, l'un des glorieux anciens du Stade. "On avait un lourd passif à éponger. Mais le mauvais classement actuel nous pénalise à la fois pour cette saison et pour la recherche de futurs partenaires". L'ancien 2e ligne du XV de France parle de "passe psychologique difficile à gérer. On pensait sans prétention au milieu de tableau, entre la 8e et la 10e place, et on s'est plantés sur trois matches à domicile perdus de justesse. Ce sont les points qui nous manquent. Cela va très vite dans ce rugby o 4 ou 5 points foutent le camp (à chaque fois)".

Landes, morne plaine

La foi reste à l'ordre du jour dans les vestiaires, où l'on invoque, comme le capitaine Pierre Caillet, la "saison encore longue", les 17 journées restant à jouer. "Qui est relégable ou pas, il n'y a plus de questions à se poser, tout ce qu'il faut c'est gagner pour remonter". On peut espérer avec les Montois qui, comme l'an dernier via les Agenais Tandonnet et Parent, misent sur deux recrues d'hiver à même d'amener un second souffle. "On attend la trêve pour remettre tout ça sur rails. Avec un peu de fraîcheur au niveau qualitatif, on pourrait redresser la barre", espère Dauga.

Mais on peut aussi s'inquiéter, au regard des carences en conquête ou dans le jeu -samedi vit leur premier essai à domicile en cinq matches !- ou encore de la situation financière, soudain précarisée par la condamnation récente à verser 200.000 euros -près d'un 10e du budget !- à un ancien joueur (Cédric Mathieu, aujourd'hui à Montpellier), une affaire remontant à 2003. Le club, qui évita de justesse la rétrogradation financière il y a trois ans, a saisi le tribunal de commerce pour une conciliation qui lui donnerait deux ans pour verser la somme, et a écrit à la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion pour pouvoir, malgré tout, recruter.

On peut, enfin, s'inquiéter de voir Mont-de-Marsan aujourd'hui, hier Tyrosse (plus petit budget 2005-2006 de ProD2, relégué), qui sait un jour Dax, lutter à son tour contre l'aspiration peut-être inexorable par le bas des clubs des Landes. Département de rugby fécond et formateur, mais confronté aux implacables limites de son tissu économique dans l'ère professionnelle. "Trois équipes landaises au haut niveau, c'était trop beau", se lamente, "attristé, désolé" l'ancien centre de légende André Boniface, héros du titre national montois 1963 (contre Dax). Qui pourrait aussi bien parler des trois clubs évoluant en ProD2 l'an passé, ou en 1re division dans les années 70...

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