Sochat : "Jouer la Coupe du monde est un rêve de petite fille"

Par Rugbyrama
  • Agathe Sochat (France)
    Agathe Sochat (France)
  • Agathe Sochat avant un lancer en touche.
    Agathe Sochat avant un lancer en touche.
Publié le Mis à jour
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XV DE FRANCE FÉMININ - La talonneuse de l'équipe de France (35 sélections) pourrait disputer le premier Mondial de sa carrière en Nouvelle-Zélande cette année. S'il lui faudra attendre le mois de septembre pour connaître la liste définitive des 32 joueuses retenues, Agathe Sochat espère bien être du voyage. La Bordelaise revient sur ce rêve de gosse et sur la préparation du XV de France.

Vous venez de finir votre stage au CNR de Marcoussis. Comment se passe la préparation jusqu’à présent ?

Elle se passe bien. C’était notre premier stage collectif. Depuis le mois de juin, on a enchaîné les mini-stages de trois jours et on a fait de la préparation individuelle. Ça fait du bien de se retrouver collectivement. On retrouve le jeu, le rugby, on retouche du ballon et on met en place notre projet.

Quelles sont vos impressions à l’idée de vivre la première Coupe du monde de votre carrière ?

Je garde ce rêve dans ma tête. Je ferai tout pour y arriver et vivre la meilleure des choses en Nouvelle-Zélande. Je n’ose pas y croire. J'essaie de travailler fort et de me donner les moyens de la vivre mais aussi de la gagner.

Selon vous, quels sont les points que votre groupe doit encore améliorer ?

C'est assez vaste. Il y a beaucoup de choses à travailler mais ce qui est beau dans notre sport, c'est que rien n’est jamais parfait. Il va falloir s’adapter aux adversaires. On revoit vraiment tous les éléments de notre projet de jeu pour maîtriser notre rugby contre n’importe qui.

Votre équipe a obtenu deux victoires prestigieuses face à la Nouvelle-Zélande en novembre 2021 mais elle rencontre des difficultés récurrentes à battre l’Angleterre dans le Tournoi des 6 Nations. Où vous situez-vous sur l’échiquier mondial aujourd’hui ?

Depuis quelques années, les résultats parlent d’eux-mêmes. La Coupe du monde va être le meilleur niveau du rugby féminin jamais atteint. On ne sait pas ce qu'il va se passer là-bas. Les dernières confrontations face à l'Angleterre nous placent derrière elle. Si on prend les derniers résultats, cette équipe est vraiment favorite. Mais une compétition peut changer les choses et on a vraiment à cœur de changer l’ordre mondial et passer devant. On se place dans le rôle du challenger avec de grosses ambitions sportives. On sait qu’on a un gros coup à faire. Ce n’est pas dénué de sens de se dire qu’on peut gagner la Coupe du monde. On se fixe un objectif haut. On va tout faire pour y arriver.

Le gain de la compétition n'est donc pas un sujet tabou entre vous ?

C’est un objectif assumé. Notre groupe est ambitieux, humble et affamé. Mais on ne veut pas brûler les étapes.

Avez-vous une façon spécifique de vous préparer aux conditions climatiques que vous pourriez rencontrer dans l'hémisphère sud ?

En Nouvelle-Zélande, on ne jouera que sur l'île du nord où le climat ressemble à celui de la France. Ce sera le printemps là-bas et c'est assez similaire à ce qu’on connaît d’habitude. La semaine prochaine, on va aller s'entraîner à la montagne en Andorre où on sait qu’on peut avoir beaucoup de pluie. Donc là, on se prépare au soleil, dans quelques jours sous la pluie et on aura tout vu.

Le fait que la Coupe du monde soit prévue en Nouvelle-Zélande donne-t-il une saveur particulière ?

Évidemment mais je n'en prends pas conscience. Ça fait longtemps qu’on prépare cet objectif. A titre personnel, ça fait longtemps aussi. J’espère que je réaliserai le 12 novembre (jour de la finale, N.D.L.R) avec la plus belle des coupes entre les mains. Je rêve de jouer une Coupe du monde. C'est un rêve de petite fille qui a commencé le rugby très tôt. En Nouvelle-Zélande, ça peut être quelque chose de vraiment incroyable.

Agathe Sochat avant un lancer en touche.
Agathe Sochat avant un lancer en touche.

À 27 ans, vous comptez 35 sélections en équipe de France et vous avez l’expérience des grands matchs. Mais comment les joueuses inexpérimentées s'intègrent-elles au projet ?

Ces joueuses nous poussent à tirer le meilleur de nous-mêmes. On ne peut pas parler de concurrence car à tous les postes, il y a une vraie bienveillance dans le groupe pour se guider et aider celles qui connaissent un peu moins le projet de jeu. Toutes les filles du groupe ont les qualités requises pour jouer une Coupe du monde et obtenir des résultats. On a le même objectif donc ça facilite les choses. On essaie de les accompagner au mieux, mais elles se débrouillent très bien.

La présence de joueuses qui ont déjà disputé une Coupe du monde, comme Safi N'Diaye (85 sélections) est-elle importante ?

Oui, c'est un vrai apport car une Coupe du monde, ce n’est quand même pas fréquent. C’est tous les quatre ans et en l'occurrence, tous les cinq ans là (la compétition a été reportée d’un an à cause du Covid-19, N.D.L.R). Leur présence aide à ne pas passer à côté de l’événement. Depuis qu’on se prépare, elles ont toujours le mot juste. C’est une vraie plue-value.

Le report de la compétition a-t-il décuplé votre motivation ?

Nous étions prêtes à la jouer il y a un an et elle a été reportée plus de six mois avant. Il a fallu s’adapter mais ça n’a rien changé aux objectifs. Ça a laissé encore plus de temps pour la préparer donc c'est positif.

Quel effet cela vous fait-il de retrouver votre ancienne coéquipière Gaëlle Mignot dans le staff du XV de France ?

J’ai eu la chance de commencer en équipe de France au même poste qu’elle. En club, j’ai aussi joué au même poste qu’elle. On parlait des joueuses qui sont une vraie plue-value avec l'expérience de la Coupe du monde et on a la chance d’en avoir dans le staff. A plusieurs reprises, elle a prouvé ses qualités de coach. Elle comprend l'événement mieux que personne.

A l’issue de votre préparation, la liste définitive des 32 joueuses retenues sera donnée le 12 septembre. Est-ce une source de pression ?

Forcément. On fait tout ça pour être sélectionnée. L'équipe passe avant tout mais on fait tout pour être en mesure de jouer la Coupe du monde. Alors c’est à la fois très proche et très loin d’une source de stress. Les prochains stages vont pimenter les choses. On est concentré sur le fait de s'entraîner fort. Les choix en découleront.

Si on avait dit à la petite fille que vous étiez qu’elle allait disputer une Coupe du monde, comment aurait-elle réagi ?

Je pense qu’elle aurait sauté partout ! (rires) Le soir, je m’entrainais à chanter la Marseillaise dans mon jardin quand je faisais des chandelles. Maintenant, je ne fais plus de chandelles mais je sais chanter la Marseillaise. (rires) Avec du recul et de l'humilité, j’ai envie de me dire que si j’ai la chance d’y participer, ce sera exceptionnel et il faudra tout faire pour rendre la chose encore plus mémorable.

Propos recueillis par Rayane BEYLY

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