Les plaquages dangereux coûtent cher

Par Rugbyrama
  • Coupe du monde 2019 - Rey Lee-Lo (Samoa) contre la Russie
    Coupe du monde 2019 - Rey Lee-Lo (Samoa) contre la Russie
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COUPE DU MONDE 2019 - Après avoir tancé les arbitres, World Rugby s'appuie sur les décisions sévères de ses commissions de discipline pour faire la chasse aux placages dangereux à la Coupe du monde. Verdict : trois matches de suspension pour quatre joueurs.

Accusés levez-vous... Dans l'ordre, l'Australien Reece Hodge, le Samoan Rey Lee-Lo, l'Américain John Quill et un autre Samoan Motu Matu'u ont écopé entre mercredi et vendredi de la même sanction, trois matches de suspension, pour la même faute: un placage dangereux, réalisé avec l'épaule ou sans enserrer l'adversaire. Les trois premiers sont donc privés de la fin de la première phase de la Coupe du monde, et ne réapparaîtront sur les terrains du Japon qu'en cas de qualification de leur équipe pour les quarts de finale.

Le talonneur Samoan, Motu Matu'u, sorti commotionné à la suite de son plaquage dangereux, n'aurait, quoi qu'il en soit, pas pu jouer avec les Samoa face à l'Ecosse le 30 septembre. Sa sanction court donc jusqu'à une éventuelle (et peu probable) demi-finale de son équipe. Ou débordera sur des matchs avec son club des London Irish.

@SamoaRugby Motu Matu'u's yellow card tackle. Great work from the physio to assume a neck injury until proven otherwise. Unsurprisingly, just got the update he failed his subsequent #HIA #RWC2019 #RUSvSAM pic.twitter.com/GYZVQh8ShG

— The Rugby Union Physio (@RugbyWCPhysio) September 24, 2019

Ces sanctions n'ont pas toutes été précédées d'une expulsion temporaire : Hodge, qui avait stoppé irrégulièrement le Fidjien Peceli Yato, n'avait même pas été pénalisé malgré la sortie directe de son adversaire sur commotion. Rey Lee-Lo et Motu Matu'u avaient eux été exclus temporairement, alors que John Quill avait récolté du premier carton rouge de la compétition pour son placage à l'épaule, qui avait même atteint la tête de l'Anglais Owen Farrell jeudi soir.

? The incident which saw Rey Lee-Lo sent to the sin bin.#RUSvSAMpic.twitter.com/QwqsSZkjPL

— The Rugby Paper (@TheRugbyPaper) September 24, 2019

Stratégie en trois temps

Ces sanctions entrent dans le cadre d'une stratégie en trois temps menée par World Rugby, engagé dans un combat pour préserver l'intégrité physique des joueurs et faire disparaître certaines images alarmantes susceptibles de rebuter les jeunes pratiquants et leurs parents. La Fédération international a d'abord affirmé vouloir s'attaquer au jeu déloyal (foul play) et posé un cadre (gestes permis et interdits, sanctions encourues) avant le début du Mondial. Surtout, World Rugby a tapé du poing sur la table mardi, soulignant dans un communiqué à la tonalité assez rare, que, lors des matches disputés le week-end dernier, "le niveau de l'arbitrage (...) ne correspondait pas toujours aux standards établis par World Rugby et l'équipe des arbitres".

"En tant que groupe - et ils sont un groupe de personnes très exigeantes -, ils attendent que leur performance soit la meilleure possible. Et je pense qu'il y avait un certain degré de déception parmi eux", explique à l'AFP Alan Gilpin, le directeur de la Coupe du monde. Fustigés par World Rugby, notamment pour la non-sanction contre l'Australien Reece Hodge, les arbitres ont adopté dès mardi soir, lors du match Russie - Samoa, une attitude très claire pour s'attaquer aux placages dangereux.

Nous n'avons pas besoin du cadre

En cas de suspicion de plaquage dangereux, les arbitres interrompent le match et, avec l'appui de leur assistant vidéo, visionnent la séquence pour prendre une sanction après avoir répondu à haute voix, en anglais, à trois questions. 1. Y-a-t-il eu contact avec la tête ? 2. Est-ce que cela revêtait un certain degré de danger ? 3. Y-a-t-il des facteurs susceptibles d'atténuer la sanction ? Ce cadre précis a notamment entraîné les exclusions temporaires de Lee-Lo et Matu'u, ainsi que du Russe Gotovtev. Et surtout le carton rouge infligé à Quill.

Les sanctions sévères et systématiques prises par les Commission de disciplines constituent le troisième étage de la fusée. Les organisateurs soulignent que le cadre réglementaire était connu des équipes; il leur avait été exposé avant le Mondial. Pourtant, l'ailier australien Reece Hodge a indiqué devant la commission de discipline qu'il n'avait "pas la connaissance effective du cadre décisionnel de World Rugby pour les placages hauts".

Vendredi matin, son sélectionneur Michael Cheika s'est agacé: "Je ne sais pas d'où vient cette discussion mais je veux en finir avec cela: nous n'avons pas besoin du cadre (de sanctions) pour nous dire où plaquer, nous n'apprenons à personne à plaquer autre part qu'au milieu" du corps. "Le cadre est pour les arbitres, pas pour les joueurs", a encore dit Cheika, précisant que les Australiens se réservaient le droit de faire appel de la suspension de Hodge. Pas sûr que son cas soit examiné avec clémence...

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