Bastareaud: "Avant on ne gagnait pas les matches. Il y a toujours un problème. Il faudrait savoir"

Mathieu, depuis le début de la compétition, le jeu du XV de France suscite de plus en plus de critiques. Vous semblent-elles justifiées ?

Mathieu BASTAREAUD: (il souffle) Il y a toujours des critiques, des polémiques sur telle ou telle chose. C’est vrai que de l’extérieur, apparemment, ce n’est pas très joli à voir mais on gagne les matches. Avant on ne les gagnait pas. C’était ça le problème. Il y a toujours un problème. Il faudrait savoir. On tente des choses, avec plus ou moins de réussite. On n’est pas forcément en réussite ces derniers temps. Maintenant, il faut continuer à travailler dans ce sens-là, à tenter des choses. Il y aura du déchet mais tout ne peut pas être parfait.

Il vaut mieux être Français qu’Anglais…

M.B: Je pense (sourire). Perdre chez eux contre les Gallois, leurs ennemis jurés, ça ne doit pas être facile. Mais ce n’est franchement pas mon problème. Qu’ils se démerdent avec leurs problèmes. On a d’autres choses à gérer. Mais c’est un peu lassant et agaçant d’entendre toujours ce genre de critiques et de remarques. (silence) On est conscient que tout n’est pas parfait. Tout ce qu’on demande, c’est de la patience. Et des fois, on ne sent pas qu’on est soutenu comme on devrait l’être. Mais je parle d’une minorité de personnes. A la limite celle-là, je m’en fous un peu.

C'est un peu lassant et agaçant d'entendre toujours ce genre de critiques et de remarques

Mais Philippe Saint-André cristallise beaucoup de critiques autour des difficultés du XV de France à proposer un jeu enthousiasmant…

M.B: Ce n’est pas facile pour lui. Il a quand même été sacrément secoué dans la presse. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il soit détaché et détendu avec les médias. Je peux comprendre son attitude. Mais il n’y a pas de raison que tout le monde tire la gueule, au contraire. Après, je ne suis pas mentaliste pour décrypter son attitude envers les médias (rire).

Il n’y a donc aucune raison de s’affoler ?

M.B: On est dans les clous. Tout se passe plutôt bien. On travaille dur à l’entraînement. Mais c’est une Coupe du monde. Tout peut aller très vite. Il n’y a pas de matches faciles. Ça nous demande encore plus de concentration. Tu ne peux plus te dire qu’une équipe est moins forte. On est encore en course pour être premier de la poule. On a gagné deux matches. Que demander de plus ?

Recueilli par notre envoyé spécial à Croydon, Vincent PERE-LAHAILLE