Wallabies : com' des stars

Ils sont venus tous les trois, et la presse anglo-saxonne, si friande d'anecdotes extra-sportives, s'en pourléchait les babines. Avant la déception... Quade Cooper, Kurtley Beale et James O'Connor, dont la presse australienne avait révélé l'implication dans une bagarre datant du mois de novembre à Paris, ne pouvaient pourtant pas paraître plus complices. Assis sagement autour de leur entraîneur Robbie Deans, les stars des Wallabies ont multiplié clins d'oeil, private jokes et sourires complices. Et parlé du match, uniquement du match, à la grande morgue des média présents. Lesquels tentèrent bien d'insister sur la titularisation de James O'Connor, mis au piquet pendant deux matchs par Deans pour avoir manqué le rassemblement à l'annonce du groupe pour le Mondial. Mais rien n'y fit. "Je suis heureux de me voir offrir une chance de démarrer à nouveau," se satisfaisait simplement O'Connor, dans un modèle de xyloglossie d'avant-match prolongé par Quade Cooper. "Nous sommes tous heureux de son retour. Moi le premier, parce que nous allons pouvoir nous partager la tâche sur les tirs au but. C'est plutôt bien de pouvoir partager ce genre de responsabilités, et il serait idiot de ne pas s'en servir. En plus, sur les contre-attaques, nous nous entendons très bien avec James et Kurtley."

Du rugby, uniquement du rugby. Tragique camouflet pour la presse anglo-saxonne, qui tenta bien d'allumer un contre-feu en pressant Cooper de questions quant à son statut de traître et d'ennemi public (l'ouvreur des Wallabies est né en Nouvelle-Zélande, NDLR). "Désolé, je suis exclusivement tourné vers des choses positives, soufflait "Magic" Cooper. J'ai lu beaucoup de choses à ce sujet... Je préfère dédramatiser l'événement, je suis simplement là pour jouer au rugby. Je suis très heureux pour le pays que la Coupe du monde se déroule en Nouvelle-Zélande. Ma grand-mère, mes oncles, mes tantes assisteront à la rencontre. Et ils sont très fiers que ce soit pour l'Australie".

Du jeu, du jeu, du jeu

Fin définitive de la polémique. Place alors au jeu, sujet sur lequel le troisième ligne Rocky Elsom se trouva le plus questionné en raison de sa saison passée sous les couleurs du Leinster. "J'ai joué au Leinster, et alors ? Cela ne change rien à ma façon d'aborder la rencontre, et ne me donne en aucun cas un avantage. Je connais la plupart des joueurs en face, mais ils me connaissent aussi. Je serai heureux de leur parler après le match, mais ça s'arrête là. J'aurai assez fort à faire sur le terrain... Les Irlandais disposent en troisième ligne de plusieurs joueurs franchisseurs. O'Brien, Heaslip ou Ferris sont tous capables de franchir la ligne d'avantage, chacun dans leur registre. Si nous parvenons à les bloquer, nous aurons fait une grande partie du chemin."

Kurtey Beale, pas irréprochable sous les chandelles contre l'Italie et victime désignée des artificiers Sexton et O'Gara, assurait de son côté que le match précédent "a servi d'avertissement sans frais. Nous avons beaucoup travaillé cette semaine pour nous montrer plus performants et réactifs sous les balles hautes". Son compère Cooper concluait. "Tout le monde parle d'une finale qui nous opposerait aux All Blacks, mais il y a encore beaucoup de matchs très durs à jouer d'ici là, à commencer par celui-ci contre l'Irlande. Les Irlandais ne nous réussissent pas trop ces derniers temps, puisque nous ne les avons battus que deux fois lors de nos quatre dernières confrontations. C'est une formation que l'on ne peut que prendre au sérieux". N'en déplaise aux tabloïds...