Au bon souvenir de l’Irlande

Par Rugbyrama
  • Tom Court - 17.09.2011 - Irlande
    Tom Court - 17.09.2011 - Irlande
Publié le Mis à jour
Partager :

Au lendemain d’une préparation catastrophique sur le plan comptable (4 défaites en 4 matches), l’Irlande a réussi l’exploit de vaincre l’Australie (15-6), grandissime favorite de sa poule. Les Irlandais ont pour cela retrouvé les vertus qui font d’eux une équipe à part.

Beaucoup les disaient à la peine, certains même les enterraient, probablement à tort. La faute à une série de matches préparatoires manqués, avec notamment deux défaites face à la France et une face à l’Angleterre, deux pays qui ne récitent actuellement pas leur meilleur rugby. Mais un animal n’est jamais aussi dangereux que quand il est blessé, les Australiens l’ont appris à leurs dépens. Les hommes de Declan Kidney se sont donc appuyés sur leurs certitudes, dans des conditions qui par ailleurs étaient faites pour eux, pour aller terrasser le numéro 2 du classement IRB.

Car c’est probablement, au moins en partie, là que s’est jouée la rencontre, dans le ciel pluvieux d’Auckland. Les Australiens, dont le jeu est naturellement porté vers le mouvement, se sont vus contrarier dans leurs plans, bien aidés en cela par le travail monstrueux d’un paquet d’avants irlandais retrouvé. Car il serait réducteur de ne voir dans ce succès que le résultat d’un faux pas de la bande de Robbie Deans. Les avants irlandais ont effectué un travail de sape exemplaire, mettant à mal une mêlée australienne déjà défaillante en 2007, et surtout étouffant la charnière Genia-Cooper, rendant ce duo d’habitude magique des plus ordinaires, avec en fer de lance une troisième ligne Ferris-Heaslip-O’Brien omniprésente. Kidney résumait ainsi: "C'est difficile de gagner un match quand votre pack est battu. Notre pack a été à la base de notre victoire. D'abord le 5 de devant mais aussi notre troisième ligne qui a mis une grosse pression sur les Australiens".

Une coupe du monde chamboulée

C’est donc une belle récompense pour une génération que l’on annonce vieillissante depuis maintenant plusieurs années, mais qui n’en finit pas de ressusciter et de se sublimer lors des grands rendez-vous. Voyez un peu la paire de centre D’Arcy-O’Driscoll, alignée pour la 45ème fois (record mondial), ou l’attelage O'Connell-O'Callaghan, labourant ensemble les rucks pour la 42ème fois au niveau international. Sans compter leur expérience commune avec leurs provinces respectives, le Leinster et le Munster ayant remporté 4 des 6 dernières coupes d’Europe. L’exploit est donc à la mesure des hommes.

Ainsi, si la métaphore peut sembler de mauvais goût, il s’agit bien d’un tremblement de terre qui a secoué le tableau des phases finales de cette Coupe du monde. Le quinze du Trèfle, qui paraissait condamné à affronter l’Afrique du sud en quart de finale, se voit propulser dans l'autre moitié de tableau à la faveur de cette victoire. L’Irlande a donc une chance unique de se hisser dans le dernier carré, même si pour le capitaine Brian O'Driscoll, la prudence reste de rigueur: "Certes on a gagné, mais je n'ai pas encore la Coupe William Webb Ellis, à côté de moi. On est dans une phase de poules, et nous devons terminer avec quatre victoires". Que les autres équipes soient prévenues, les Irlandais veulent aller loin.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?