Un monde d'écart

Séduisante Afrique du Sud. Réputés pour être lourds et primaires dans leur jeu, les Springboks ont donné une leçon de rugby aux Anglais en termes d'engagement, de vitesse d'exécution et de précision. L'Angleterre, vieillissante, sans ressources et championne du monde de l'imprécision, n'a pas pu cacher ses trop nombreuses faiblesses. Seul Jason Robinson surnageait dans ce mauvais pudding de rugby. L'arrière de Sale, impeccable en défense sous les chandelles sud-africaines, était le seul attaquant de son équipe capable de courir le 100 mètres en moins de vingt secondes. Sa sortie prématurée, en raison d'un claquage à la cuisse droite (58e), ne laissait rien présager de bon.

L'équipe d'Angleterre, KO debout dès le premier round, ne pouvait pas éviter d'aller au tapis. Face à un Perry méconnaissable et à un Farrell complètement perdu, les Sud-Africains avaient compris qu'il fallait donner de la vitesse au jeu. Une option facilitée par un pack surpuissant lors des impacts et payante puisque que les Springboks ont inscrits trois essais grâce à leur ailier Pietersen (deux réalisations personnelles) et à une percée le long de la ligne de touche pour le premier essai du troisième ligne Juan Smith).

Voie royale

Matfield et Botha, impeccables dans les airs, Fourie Du Preez, inspiré à la mêlée, les Anglais ne pouvaient rien faire pour empêcher le triomphe des Sud-Africains (36-0, score final). Seul regret à la partition parfaite des sudistes: leur manque d'ambition pour inscrire le quatrième essai, synonyme de point de bonus offensif, préférant tenter les buts jusqu'à la dernière minute.

Ce choc du premier tour a tourné court, tant la suprématie des Springboks était incontestable. L'Afrique du Sud a très vraisemblablement validé son billet pour un quart de finale, où elle devrait maintenant éviter d'affronter l'Australie. Ce n'est pas une surprise, mais la joie des joueurs de Jake White de l'avoir fait avec tant de brio montrait bien toute l'importance de cette rencontre. Les Sud-Africains sont des prétendants au sacre final et ils l'ont crié haut et fort à la planète ovale.