Que du bonheur !

Le public lensois, habitué aux joutes footballistiques, a apprécié ce match de rugby. Debout, il a applaudi à tout rompre les joueurs à la fin de la rencontre. Il faut dire que les Sud-Africains et les Tonguiens ont fourni du très beau spectacle dans un match fou, engagé, enlevé et surtout moins déséquilibré qu'escompté.

Car les Sud-Africains ont été surpris par l'engagement de leurs adversaires. Par leur densité physique. S'ils se méfiaient de ces Tonguiens, beaux vainqueurs des USA et des Samoa, ils ne pensaient pas être si bousculés sur les duels. 30-25, score final. Une énorme performance pour les coéquipiers de Finau Maka, qui restent dans la course aux quarts de finale grâce à leur point de bonus défensif. Contrat rempli pour les Boks qui ont assuré leur qualification.

Un final à suspense

Mais comme ils ont souffert ! On croyait pourtant l'affaire pliée à la 66e, quand ils menaient 27 à 10. Certes, ils avaient peiné en début de rencontre, gênés par les ardeurs et la défense adverse et virant en tête à la pause sur un petit 7-3 grâce à un essai de Pienaar (18e). Mais l'essai du futur Perpignanais Pulu au retour des vestiaires (44e), la sortie sur civière de Rossouw (50e) et surtout l'entrée en jeu de Matfield, Steyn, Habana, Smit puis Montgomery à l'heure de jeu les avaient fait réagir. Les hommes de Jake White avaient inscrit trois nouveaux essais - et obtenu le bonus offensif - en six minutes (Smith 59e, Skinstad 62e, Pienaar 65e) . Tout le monde pensait alors que les Fidjiens allaient exploser.

Il n'en fut rien ! Les joueurs des îles, déterminés à ramener le bonus défensif, n'abdiquaient pas. Le Briviste Hufanga aplatissait le deuxième essai des siens à la 70e sur une passe au pied dans l'en-but du très bon Hola. Trois minutes plus tard, sur une nouvelle passe au pied de l'arrière Lilo cette fois, dans ses 40 mètres, Vaki poursuivait au pied et inscrivait un troisième essai. Chaque buteur ajoutait une pénalité.

30-25. C'est ainsi que se terminait le plus beau match de la Coupe du monde. Si les deux équipes se sont montrées brouillonnes à certains moments, si elles ont souvent manqué de réalisme, elles ont joué. A fond. Comme c'était bon !