Petits mais costauds

Par Rugbyrama
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Les équipes dites "petites" ont clairement leur place dans cette Coupe du monde. Elles le prouvent depuis le début de la compétition avec des prestations très loin du ridicule. L'IRB doit désormais faire le nécessaire pour que les écarts avec les grandes

Il y a quelques années, un ancien Premier Ministre avait divisé la France en deux : celle du bas et celle du haut. Le rugby a lui toujours connu cette frontière avec d'un côté les équipes qui ont le potentiel pour devenir championnes du monde comme - entres autres - la Nouvelle-Zélande, l'Australie, l'Afrique du Sud et la France ; et de l'autre, celles pour qui participer à la prestigieuse compétition et se mesurer à ces mastodontes est déjà une source de satisfaction (Géorgie, Roumanie, Namibie, Japon,...). La donne n'a pas été redistribuée depuis le match d'ouverture mais la volonté de l'IRB de réduire à 16 le nombre de participants a pris du plomb dans l'aile.

Ecartons d'emblée la victoire de l'Argentine sur la France - un cas vraiment à part. Qui aurait en revanche misé un kopeck sur une défaite si courte de la Namibie devant l'Irlande (32-17), quatre ans seulement après l'historique 143-0 devant l'Australie ? Personne. Comme sur l'honorable performance des amateurs portugais, à qui l'on prédisait une rouste, devant l'Ecosse (56-10), la belle résistance des Samoa face à l'Afrique du Sud pendant 40 minutes ou encore celles des Géorgiens face aux Pumas (6-3 seulement à la mi-temps) et des Roumains devant les Italiens mercredi (18-26) pour ne pas parler du Japon face aux Fidji...

Kirwan : "Un calendrier injuste"

Ces équipes ne viennent plus jouer les victimes ou regarder les autres jouer. Bernard Laporte le soulignait à Marcoussis, expliquant que ces formations tenaient auparavant pendant 40 minutes avant de céder physiquement, et qu'il fallait désormais batailler jusqu'à l'heure de jeu. "Il n'y a plus de petites équipes. Tout le monde joue avec ses moyens dans cette Coupe du monde. Ces équipes sont bien là dans l'engagement et l'implication". Et au niveau du spectacle également comme ont pu l'apprécier les 37 000 personnes présentes au Stadium de Toulouse pour un Japon-Fidji plein de suspense (31-35).

Le problème, c'est que l'IRB ne fait rien ou presque pour que le fossé ne se creuse pas entre ces deux mondes du rugby. Comment l'Argentine, 4e nation mondiale, peut-elle encore être écartée d'une compétition internationale régulière ? Pourquoi l'Italie joue-t-elle trois matchs en dix jours et que le Japon ne peut pas aligner sa meilleure équipe contre l'Australie car quatre jours plus tard, il défend sa seule chance de victoire contre les Fidji ? Mieux vaut peut-être en rire comme le coach des Nippons, John Kirwan. "Ce calendrier est injuste. Je pense qu'il est mathématiquement possible de rallonger le Tournoi d'une semaine mais il faut demander à l'IRB car je n'ai pas fait maths en option..."

Evidemment, il faut aussi revenir sur certaines décisions arbitrales. Un essai refusé à la Namibie devant l'Irlande, un autre aux Samoa devant l'Afrique du Sud, toujours à des moments cruciaux où le favori était en difficulté. De là à parler de coup de pouce, il n'y a qu'un pas que Michael Jones, l'entraîneur des Samoa, n'a pas hésité à franchir. "Je ne cherche pas d'excuses mais j'aimerais pouvoir dire que les deux équipes ont été arbitrées de la même façon..." C'est bien là que le bât blesse. Le rugby est à deux vitesses. Pour qu'il en sorte vainqueur, les instances internationales ne doivent pas mettre de côté ces nations chez qui les valeurs de ce sport sont (encore) intactes.

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