Paterson, bonne patte

Son pied droit vaut de l'or. Chris Paterson a tenté quinze tirs au but depuis le début de la compétition et il n'a jamais connu l'échec. Un 100% de réussite qui n'est pas étranger à la présence de l'Ecosse en quart de finale de la Coupe du monde. L'homme est coutumier du zéro faute. Pendant le dernier Tournoi des 6 Nations, son pied n'avait jamais tremblé face au Pays de Galles, l'Italie et l'Irlande. Son nom est donc obligatoire sur la feuille de match.

Que ce soit à l'aile ou à l'ouverture, il faut lui trouver une place car il est aussi essentiel que le botteur d'une équipe de football américain : "C'est un peu réducteur", soupire Chris Paterson, "Souvent, j'aimerai que l'on s'intéresse plus à mon jeu qu'à mon taux de réussite". Depuis 1999, c'est bien ce dernier que les supporters et sélectionneurs regardent en premier, alors le nouveau joueur de Gloucester préfère en rire : "Non, la fédération n'a pas contracté d'assurance particulière pour mon pied."

Un buteur hors norme

Pourtant avec son physique de demi de mêlée du dimanche, l'ailier écossais est une proie facile pour tous les bodybuildés du rugby professionnel. Affichant à peine 80 kilos sur la balance après des efforts intenses en salle de musculation, Chris Paterson est la preuve qu'il y a encore de la place pour les petits gabarits au plus haut niveau sans pour autant jouer avec sa santé.

Il n'a connu qu'une seule blessure importante dans toute sa carrière alors qu'il dispute en France sa troisième Coupe du monde : "En 2004, j'ai pris un coup face aux Samoa et j'ai du me faire poser deux plaques dans le visage". A part cet épisode douloureux, la carrière de Chris Paterson (29 ans, 80 sélections) s'est déroulée sans accroc. Une longévité en équipe nationale qu'il doit à une hygiène de vie irréprochable et même s'il sait qu'il pourrait être blâmer par tout Ecossais qui se respecte, il avoue "n'avoir jamais consommé d'alcool."

C'est donc en grande forme et avec les idées claires qu'il va disputer le quart de finale face à l'Argentine. Le buteur hors norme (609 points en sélection, deuxième meilleur total de l'histoire du rugby écossais derrière Gavin Hastings, 667 points) sait que sa précison ne peut pas être la solution miracle: "Pour atteindre les demi-finales de la Coupe du monde, il nous faudra plus que des coups de pieds et j'espère avoir plus de transformations que de pénalités à tenter." Ce ne sera pas forcément du goût des Argentins, qui n'ont pas caché leur inquiétude par rapport à la régularité de ce diable d'Ecossais. Les Pumas ont décidé de tout mettre en oeuvre pour que Chris Paterson laisse son tee au fond de son sac.