Michalak: "Soyons humbles"

Par Rugbyrama
  • Eurosport
    Eurosport
Publié le
Partager :

Frédéric Michalak persiste et signe. Oui, le XV de France s'est vu plus beau qu'il ne l'était. L'ouvreur toulousain, titularisé pour le match de la relance face à la Namibie dimanche soir, veut croire que la leçon a été retenue.

FREDERIC MICHALAK, en 2003, vous étiez un peu la star du XV de France, le plus médiatisé du groupe. Aujourd'hui, vous êtes plus discret. Que vous inspire ce changement de contexte?

F.M. : Je m'en fous. Ce n'est pas moi qui choisis. C'est le terrain qui fait les choses. Etre une star, ça ne sert à rien si tu n'es pas bon quand tu joues. C'est ça le plus important pour moi. En 2003, il fallait une star, c'était tombé sur moi ! J'avais joué, j'avais été plutôt performant.

Vous essayez de le redevenir?

F.M. : Oui, mais pour cela il faut de la confiance, il faut enchaîner les matchs. La rencontre face à la Namibie est importante à ce niveau. Mais je veux surtout prendre du plaisir sur le terrain. Je n'ai pas beaucoup joué cette saison. Après ma blessure, je ne savais même pas si je pourrais revenir au plus haut niveau. J'étais très loin de cette Coupe du monde. Dimanche, l'occasion est belle, avec beaucoup de Toulousains, devant le public toulousain.

C'était dur pour vous de ne pas jouer d'entrée contre l'Argentine?

F.M. : Ce n'est jamais évident d'être remplaçant. Mais j'étais dans le groupe des 22. Je n'avais pas le droit de me plaindre par rapport aux huit qui n'étaient pas retenus.

Vendredi soir, vous étiez de ceux qui estimaient que le XV de France avait commis un excès de confiance. Certains de vos équipiers réfutent cette idée. Avec du recul, vous maintenez cette analyse?

F.M. : Oui, il me semble vraiment qu'on s'est vus trop beaux. L'équipe s'est un peu trop voilé la face. L'Argentine est une meilleure équipe que l'équipe de France. C'était le cas ces dernières années, ça l'était encore vendredi dernier. Tout le monde nous encensait, tout le monde nous voyait déjà champions du monde. Certains se sont vus au sommet avant de l'être, inconsciemment au moins. On a beau avoir de très bons joueurs, il faut mettre l'engagement nécessaire sur le terrain. Il m'a semblé qu'ils avaient plus envie que nous de gagner ce match.

Que vous manque-t-il aujourd'hui pour entrer dans cette compétition?

F.M. : Avant toute chose, il faut se libérer. Si on joue en ayant peur de mal faire comme contre les Argentins, on n'ira nulle part. Tentons des choses, essayons de positiver. Je crois que nous sommes prêts à le faire.

Il y aura beaucoup de Toulousains dimanche, mais, paradoxalement, Yannick Jauzion sera absent. Vous allez donc composer l'axe central avec Damien Traille. Vous auriez préféré Jauzion?

F.M. : Non, avec Damien, ça ira très bien. Il n'y aura aucun souci. On s'entend très bien dans le jeu. Sa présence nous offre une variété de jeu au pied. C'est agréable pour un ouvreur d'avoir derrière lui un centre avec un énorme coup de pied. C'est rassurant.

Face à la Namibie, il ne faudra pas confondre vitesse et précipitation...

F.M. : Il faudra avant tout être patient. Sinon, on va commencer à jouer à l'envers. On va se retrouver face à une défense très bien en place, il faudra être capable d'alterner le jeu. Surtout, ne tentons pas des coups impossibles. Ca ne nous ferait pas avancer, et ce serait même le meilleur moyen de semer encore plus le doute dans l'équipe. S'il y a des points au pied à prendre, on les prendra, dans un premier temps. Ne cherchons pas le bonus dès la première action du match. Soyons humbles.

Sur ce que vous avez vu à la vidéo, que vous inspire cette équipe?

F.M. : Ils ont de très bons joueurs, et des points faibles. Mais j'imagine que s'ils ont vu notre match contre l'Argentine, ils doivent se dire la même chose de nous (rires). On aura du respect pour eux en tout cas. Il faut leur imposer un gros rythme pour les faire céder autour de l'heure de jeu.

Avec la blessure de David Skrela, vous semblez presque assuré d'être titulaire à l'ouverture désormais, non?

F.M. : Je ne vois pas les choses comme ça. Il y a aussi Lionel Beauxis, qui peut parfaitement être titularisé. Tout dépend des choix tactiques opérés, car nous avons des styles de jeu différents.

Dans l'optique du match face à l'Irlande, vous partez tout de même avec une longueur d'avance sur lui tout de même vu votre expérience...

F.M. : C'est vous qui le dites. On verra. Avant l'Irlande, il y a un match important dimanche.

Vous êtes devenu philosophe?

F.M. : A quoi bon se projeter si loin? Avant le match d'ouverture, on nous parlait déjà de la finale contre les Blacks. On se voyait même avec la Coupe entre les mains. Maintenant, les Blacks, on espère les jouer en quarts, et si on perd un des trois prochains matchs, les Blacks, ce sera devant la télé ! Comme quoi, les choses tournent très rapidement...

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?