Le retour de l'ange blond

Par Rugbyrama
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Malgré ses trois échecs, Jonny Wilkinson a marqué l'intégralité des points anglais lors du quart de finale gagné contre l'Australie. L'Angleterre, avec ou sans lui, n'a définitivement pas le même visage.

A leur manière, les Anglais ne peuvent nier l'importance de Jonny Wilkinson. Mais pour avoir une réponse loin de la langue de bois, il convient de s'adresser au Catalan du groupe. Perry Freshwater n'était pas sur la feuille de match : "Oui c'est un leader, sa présence est importante pour le groupe". Pour le reste, que ce soit au sujet de Wilkinson ou de Shaw ou encore de Sheridan, Brian Ashton refuse toute critique individuelle, se contentant de répéter encore et encore que c'est à trente qu'ils ont gagné.

Mais au lendemain de la qualification acquise sur l'Australie, il est logique de se demander si la partie face aux Sud-Africains aurait été la même si Wilkinson, blessé lors des deux premiers matchs de poule, avait joué. Sa prestation ne fut pas parfaite au Vélodrome, loin de là. Trois pénalités ratées, une passe mal assurée sur Mike Catt alors qu'il était à cinq mètres de l'en-but autour de l'heure de jeu et de l'ultra-domination de ses avants... Les points noirs ne doivent pas être occultés.

Pourtant, avec son retour au plus haut-niveau, Wilkinson a redonné confiance à l'Angleterre qui se cherche depuis quatre ans et son titre de champion du monde acquis en Australie sur les Wallabies. "Juste avant de tenter la dernière que j'ai loupée, j'avais reçu un coup... pour les deux autres, il y avait beaucoup de vent. Je suis soulagé et très content d'avoir pu convertir le bon travail des avants et que ces deux points aient suffi pour la victoire. "

Un Wilkinson plus mûr

L'ange blond est de retour et avance: "Pour être honnête, nous n'avons pas toujours été compris. Nos intentions de jeu n'ont pas toujours été bien perçues, mais nous avons persévéré et nous allons poursuivre dans cette voie". S'il arbore un sourire angélique face aux journalistes qui se battent pour poser leurs questions, il ne cherche plus à cacher ses émotions et confie : "A la fin du match, je regardais constamment l'heure. A chaque pause, je jetais un oeil, mais ça n'avançait pas. Je pense qu'on faisait tous ça. Mais c'était vraiment tendu... "

L'ange blond de 2003 a grandi, il a mûri. Les épreuves et les très nombreuses blessures sont passées par là pour aguerrir l'un des joueurs les plus talentueux de sa génération. Entré dans l'histoire en étant le joueur ayant marqué le plus de points dans une carrière internationale, "Wilko" est revenu à temps pour remettre l'Angleterre sur les rails vers un deuxième sacre. Les Français qui joueront un remake de la demi-finale de 2003 face aux Anglais sont donc prévenus.

Les deux défaites lors des matchs de préparation sont bien ancrées dans les mémoires. Brian Ashton l'a rappelé dimanche matin: "Nous aurions dû gagner le test de Twickenham..." Le match est commencé. Jonny Wilkinson a bien l'intention d'être une nouvelle fois décisif et chef d'orchestre : "Dans le rugby professionnel, il faut toujours aborder ces matchs avec énormément de conviction." Face aux Australiens, ce qui est sûr, c'est que ça a fonctionné.

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