France-Angleterre en questions

Par Rugbyrama
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La mêlée française va-t-elle tenir? Les Bleus ont-ils digéré Cardiff, tant physiquement que émotionnellemen? Voici cinq questions pour mieux aborder la demi-finale entre la France et l'Angleterre, samedi, au Stade de France.

1. Quel est le bilan des France-Angleterre depuis la demi-finale de 2003?

Quatre ans séparent la demi-finale perdue par les Bleus à Sydney face à l'Angleterre de celle de samedi au Stade de France. Au cours de cette période, les deux équipes se sont croisées à six reprises. Le bilan est largement favorable aux Français, vainqueurs à cinq reprises, pour une seule défaite. Le XV tricolore s'est imposé trois fois lors du Tournoi, en 2004 (avec le Grand Chelem à la clé), 2005 et 2006, puis lors des deux récentes rencontres de préparation au Mondial, en mois d'août. Deux de ces cinq succès ont été obtenus à Twickenham, deux autres au Stade de France et le dernier à Marseille. L'unique succès anglais remonte au mois de mars dernier, lors du Tournoi. Toujours en course pour le Grand Chelem, les hommes de Bernard Laporte étaient passés à côté de leur match, s'inclinant 26 à 18.

2. Jonny Wilkinson est-il infaillible?

Bourreau des Bleus en 2003, Jonny Wilkinson est le baromètre de l'Angleterre. Il ne faut pas chercher plus loin que ses 30 matchs manqués depuis la finale 2003 pour expliquer les piètres prestations du XV de la Rose durant cette période. Depuis le début de ce Mondial, c'est encore le cas. Wilkinson a manqué les deux premiers (victoire difficile 25-15 sur les USA, claque devant les Boks 0-36) avant d'être l'artisan de la qualification pour les quarts. Pourtant, le n°10 anglais a commis des erreurs inhabituelles, notamment contre l'Australie (3). Et ses pourcentages de réussites sont loin d'être au niveau qu'on lui connait: 62,5% pour les pénalités (10 réussies sur 16), 62.5% pour les transformations (5/8) et 66,7% pour les drops (4/6). "J'ai eu plusieurs matchs pour m'habituer au ballon, avoue "Wilko" Je comprends mieux aujourd'hui comment il réagit mais c'est vrai que je me suis étonné de quelques ratés. En tout cas, cela n'a pas attaqué ma confiance". Wilkinson ne manque de toute façon jamais les grands rendez-vous: il a marqué à chacun de ses 13 matchs de Coupe du monde.

3. Fallait-il garder les mêmes 22 joueurs compte tenu de la fatigue?

Jean-Baptiste Elissalde qui dit "J'ai mal partout, nous sommes mâchés" la veille du match, ce n'est guère rassurant. Tout comme Yannick Jauzion qui passe encore une échographie à 24h de la rencontre. Le combat face aux All Blacks a marqué les esprits mais surtout les corps. Comme jamais. Les Bleus ont puisé beaucoup d'énergie, d'influx nerveux et passé leur temps à défendre (178 plaquages !). Fallait-il dans ces conditions reconduire les mêmes 22 joueurs face à l'Angleterre et se priver de joueurs frais comme Lionel Nallet ou Aurélien Rougerie? Bernard Laporte rétorquerait sûrement que les joueurs choisis sont dans le rythme et sur une dynamique positive. Chez les joueurs, Sébastien Chabal rassure. "Mais bien sûr que nous sommes capables d'enchaîner les matchs! Nous nous sommes préparés des semaines pour ça. L'Angleterre, ce sera très, très difficile, mais on sera là." Les Bleus s'appuieront également sur leur banc prestigieux (Michalak, Dominici, Poitrenaud) et décisif à Cardiff pour amener du sang frais.

4. La mêlée anglaise est-elle la meilleure de cette Coupe du monde?

Selon les statistiques, oui. Sur ses introductions, le XV de la Rose n'a perdu qu'une seule mêlée (sur 37 !) soit un taux de réussite de 97,3%, le meilleur de la compétition. Sur introduction adverse, il n'est pas mal non plus (9 sur 52 soit 17,3%). Pendant les matchs de poule, ça n'a sauté aux yeux de personne car même face à l'Afrique du Sud (0-36), ce n'est pas dans ce secteur que les Anglais ont péché. En revanche, face à l'Australie, les avants anglais ont impressionné, broyant littéralement leurs homologues. "Il est clair qu'il va falloir être conquérant dès le début si on ne veut pas leur laisser un avantage psychologique, explique Peter De Villiers". Deux notes d'espoir pour les Bleus: ils sont meilleurs que les Anglais sur introduction adverse avec 18,4% de ballons récupérés (7/38). Et face aux Blacks, qui leur rendaient plusieurs dizaines de kilos dans le pack - comme les Anglais samedi, 918 contre 836 soit 82 kg d'écart - les Bleus ont gagné 9 mêlées et n'en ont perdu qu'une seule. De bon augure.

5. Comment gérer l'après-Cardiff émotionnellement?

C'est l'inconnue. Après l'exploit face aux Blacks, comment ne pas envisager une certaine décompression dans l'envie de la part des joueurs? C'était déjà le cas en 1999, après la demi-finale (43-31), quand l'Australie n'a plus eu qu'à ramasser les miettes (35-12). Fabien Pelous a apporté la réponse très rapidement, dans la foulée de la victoire à Cardiff. "C'est très différent de 1999. Cette année-là, nous n'avions pas d'ambition, c'était venu un peu de nulle part". Les joueurs ont martelé toute la semaine que rien n'était fait et que, finalement, ce n'était qu'une victoire en quart de finale de Coupe du monde. "Il faut absolument qu'on arrive à laisser de côté cette victoire, sinon nous n'avancerons pas , prévient Vincent Clerc. Nous devons nous persuader que battre l'Angleterre au Stade de France sera plus dur encore que battre les Blacks à Cardiff." Et ne pas répéter les erreurs de 1987 et 1999 car l'attente est sans doute encore plus grande cette année...

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