La deuxième vie de Chabal

Caveman, Sea-Bas, Attila, Jésus, l'Animal... Tout simplement Chabal. Mais pour le dire, il faut insister et bien ouvrir le deuxième "a". Au passage de la douane à Roissy-Charles de Gaule, un douanier interpelle un de ses collègues : "Oh, tu as loupé quelque chose ! Toute l"équipe de France était là... Et il y avait Chabal ! "

Parti en tournée en Nouvelle-Zélande, il y a gagné sa place. Après avoir joué en troisième ligne sur les deux tests, il a obtenu son ticket pour le Mondial au poste de deuxième ligne. Il pourra faire parler sa polyvalence au besoin. Après l'amertume du Mondial 2003, ne craint-il pas d'essuyer à nouveau les bancs ? "Décidément, le XV de France dispose de très bons remplaçants parce qu'il y a beaucoup de polyvalents, si j'ai bien regardé la liste...", déclare-t-il avec humour.

Il aurait peut-être pu faire partie du wagon des Castaignède et Papé, mais il a été embarqué dans le bon. Grâce à son plaquage sur Masoe ? Grâce à l'ovation reçue à sa sortie à Wellington ? Grâce, pour le dire tout court, à son image ? Seul joueur du XV de France à posséder sa marionnette aux Guignols de l'Info, Chabal doit, et ce même s'il ne souhaite pas en parler, gros à son image d'übersexuel. Et oui, après le métrosexuel, Frédéric Michalak, les Bleus ont leur übersexuel. Mais que l'on ne s'y trompe pas. S'il a l'apparence et la voix d'un homme des cavernes, sa gentillesse et son intelligence sont sans comparaison possible...

Travail des appuis

Chabal entend passer à autre chose, alors veillons à ne pas l'énerver. Sébastien Chabal, 29 ans et 29 sélections, est deuxième ligne. "J'espère que Bernard Laporte ne se trompe pas quand il dit que je suis fait pour ce poste au niveau international et que je ferai une grande carrière chez les Bleus", déclare le premier intéressé. Cette première semaine de travail à Marcoussis lui a permis de prendre quelques repères. Il sera en 4, donc au même poste que Fabien Pelous. "Nous avons fait deux séances en mêlée. Pour l'instant, c'est facile. Nous n'avons ni poussé, ni mis l'impact. On m'a juste dit comment je devais mettre mes pieds. Après cela devrait aller, j'ai déjà poussé en huit... Et puis beaucoup de huit ont fait la bascule en deuxième ligne." Oui, beaucoup, Fabien Pelous en premier lieu.

Celui qui est venu tard au rugby, d'où peut-être les nombreuses discussions concernant sa technique individuelle est un homme de combat. Ce coup-ci, il passe dans le cinq de devant. "On dit souvent d'eux qu'ils ne font pas le même métier. Que moins on les voit, meilleurs ils sont, détaille Chabal. Le combat est déjà dans mon registre. Je ne devrais pas avoir de mal à m'y mettre."

Encore une fois, il dit avoir tourné la page : "Je ne veux plus regarder en arrière. J'ai la chance de faire partie des trente. Les choses peuvent tout de même changer au cours de la compétition. Rien n'est acquis. Jouer en huit n'est pas un espoir pour moi. Je serai content quel que soit le poste." Chabal a entamé sa deuxième vie de joueur en deuxième ligne.