La Rose piétinée

Par Rugbyrama
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L'Angleterre a chaviré vendredi contre l'Afrique du Sud en encaissant sa plus lourde défaite en Coupe du monde 36-0. On voit mal comment les champions du monde pourraient garder leur titre.

Jamais dans l'histoire du rugby un champion du monde en titre n'a réussi à conserver son trophée. La règle semble bien partie pour s'appliquer une nouvelle fois cette année. C'est évident, les Anglais ne sont pas à leur niveau. Pas au niveau tout court, pour prétendre à un doublé. Déjà frileux contre les Etats-Unis, ils ont carrément été inexistants face aux Boks. Déficients dans le jeu au pied, battus sur les impacts, incapables de trouver des solutions tant offensives que défensives, les hommes de Brian Ashton n'ont pas inquiété une seule seconde leurs adversaires.

Bien sûr, les absences du capitaine Phil Vickery, leader charismatique, et des ouvreurs Jonny Wilkinson et Olly Barkley expliquent pas mal de choses. Le manque de vision du jeu, le déficit dans le jeu au pied et le manque de dynamisme de la ligne d'arrières notamment. Mais pas tout. Privée de vitesse, d'explosivité, de créativité, à l'image d'un Andy Farrell largement dépassé par les événements et bien trop lent, les Anglais ont sombré.

Et quand, en plus, on joue de malchance... Aux blessures déjà nombreuses du XV de la Rose, est venue s'ajouter celle de Jason Robinson, victime d'une déchirure de la cuisse droite pendant la rencontre. C'était pourtant le seul champion du monde à tirer son épingle du jeu sur la pelouse du Stade de France.

Ashton ferme les yeux

Dans ses pires cauchemars, Brian Ashton ne devait pas imaginer un scénario aussi catastrophique. A la fin de la rencontre, il tentait pourtant de dédramatiser la situation : "La défaite est largement due à la façon de jouer de l'Afrique du Sud, pas à celle de l'Angleterre. Je crois que l'Afrique du Sud a été incroyablement efficace dans tout ce qu'elle a entrepris. Ils ont un ou deux joueurs exceptionnels." Il faut se pincer pour y croire... Si le sélectionneur refuse de voir la réalité en face, comment l'équipe pourrait-elle le faire ? Il y a fort à parier que les dirigeants de la RFU sont déjà à la recherche d'un successeur.

Mais les Anglais continuent de faire bonne figure avant le match contre les Samoa samedi prochain : "On ne va pas presser le bouton auto-destruction parce qu'on sait qu'on a un grand défi à relever la semaine prochaine, expliquait un Martin Corry "sous le choc" vendredi soir. Nous savons que nous jouons en dessous de notre potentiel, mais on doit optimiser nos chances de produire du beau jeu, ce dont nous sommes capables" . Cette défaite en tous les cas illustre bien un phénomène de plus en plus patent au fur et à mesure que la compétition avance : le Sud est bien plus en forme que le Nord pendant cette Coupe du monde.

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