Une génération exceptionnelle

Par Rugbyrama
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Les Argentins étaient sans doute les seuls à croire qu'ils pouvaient remporter la Coupe du monde. Leur déception était à la hauteur de leurs espérances. Surtout que maintenant, les Pumas vont devoir tourner la page la plus fabuleuse de leur histoire. Cell

Agustin Pichot n'a pas pu se retenir bien longtemps. Il est tombé en larmes dès ses premiers mots. Lui, le général, le Napoléon argentin, le Che Guevara de l'ovale, qui a emmené avec lui vingt-neuf compagnons en demi-finale de la Coupe du monde, n'a pas pu cacher sa déception. Il avait un rêve à la hauteur du personnage : ramener le trophée Webb-Ellis à Buenos Aires pour en finir avec toutes ses batailles qu'il a livré sur tous les terrains de la planète ovale.

Depuis trois mois, Agustin Pichot et Marcelo Loffreda avaient donc préparé les Pumas en conséquence et, s'ils étaient les seuls à penser qu'ils pouvaient éliminer toutes les grandes nations de ce sport, les deux têtes pensantes de la sélection argentine croyaient forts en une victoire finale. "A la fin du match, sanglotait le capitaine, j'ai remercié l'équipe pour les compromis faits pendant trois mois, il y a eu beaucoup de sacrifices juste pour l'amour d'un sport. Nous avions les clés pour aller au bout... Pour moi, c'est un honneur et un privilège énorme d'être capitaine de cette équipe et d'avoir fini ma carrière avec elle. Cette équipe a rêvé de choses impossibles, on a tout essayé. Nous n'y sommes pas arrivés, il a manqué un petit quelque chose".

Trouver la relève

Puis, le "commandante" s'est levé et le parterre de journalistes n'a pu qu'applaudir cet homme qui n'était pas le plus talentueux des demi de mêlée mais qui, en douze ans, aura hissé l'Argentine au quatrième rang mondial (jusqu'à ce lundi où la défaite l'a fait descendre à la 6e place, ndlr). Les Pumas n'arrivaient pas à accepter cette défaite en demi-finale malgré leur somptueux parcours dans cette compétition. Cette élimination marque en effet la fin d'une génération exceptionnelle. Même si certains vieux briscards pourraient encore continuer d'aider les Pumas pendant une ou deux saisons, la plupart ne participeront pas à la Coupe du monde 2011.

Omar Hasan, 36 ans, résume la déception des siens : "Je ne crois pas qu'une aussi belle occasion d'arriver en finale d'un mondial se représentera pour l'Argentine." Il va falloir en effet trouver des remplaçants à des joueurs comme Mario Ledesma, Gonzalo Longo, Lucas Ostiglia, Carlos Ignacio Fernandez Lobbe et bien entendu Agustin Pichot. Le futur sélectionneur des Pumas devra aussi tenter de persuader plusieurs cadres de continuer l'aventure malgré leur âge.

Ce sera le cas des frères Contepomi, des piliers Martin Scelzo et Rodrigo Roncero. L'Argentine s'apprête à tourner la page la plus incroyable de son histoire. Cela ne va pas être facile après être passé aussi près d'une finale de Coupe du monde. En attendant, cette génération exceptionnelle voudra quitter la France sur une victoire, lors du match pour la troisième place contre les Bleus vendredi. La dernière de cette aventure humaine et sportive qui a marqué à jamais l'histoire du rugby international.

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