Ibanez: "En pleine gueule"

Par Rugbyrama
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Raphaël Ibanez avoue qu'il n'avait pas vu venir le couac face aux Pumas. Pour le capitaine des Bleus, le choc n'en a été que plus brutal. Il souhaite maintenant remobiliser les énergies, quitte à muscler son discours auprès de ses coéquipiers.

Comment avez-vous vécu ces quelques jours après la défaite contre les Pumas?

Raphael IBANEZ : Vous n'aurez pas de détail particulier sur le déroulement du week-end. L'important, dans ce genre de circonstances, c'est que personne ne reste à ruminer dans sa chambre. Nous avons multiplié les rendez-vous ensemble. Il fallait que toute l'équipe se retrouve. Nous avons eu très rapidement une première réflexion collective, la nuit après le match. Il fallait mesurer que la motivation au sein de l'équipe était intacte.

Vous en avez douté?

R.I. : Quand vous perdez un match comme ça, il y a des interrogations. On a eu trois jours pour tout remettre à plat. Je suis rassuré sur ce point.

Comme capitaine, votre comportement va-t-il changer par rapport au groupe?

R.I. : La remise en question personnelle, c'est la première chose à faire pour un joueur. Moi, je dois aussi le faire en tant que capitaine. Je râle après moi, parce que cet échec, très franchement, je ne l'ai pas vu venir. J'aime anticiper sur les événements. Là, on l'a pris en pleine gueule. Peut-être ai-je un peu trop laissé faire. Peut-être ai-je été trop observateur. Je vais être un peu plus incisif dans mes interventions maintenant.

Qu'auriez-vous pu faire différemment contre l'Argentine?

R.I. : Sur le match, nous avons eu beaucoup de boulot devant. Ils devaient soit disant nous éclater sur les phases de conquête... Donc, j'avais de quoi faire. Mais peut-être qu'il aurait fallu que je rassemble davantage tout le monde pour parler sur le terrain. Mais je ne voulais pas non plus qu'on me reproche de ne pas avoir été efficace à mon poste. Il y a toujours cet équilibre à trouver entre le rôle du joueur et celui du capitaine.

A chaud, plusieurs de vos équipiers ont dit que l'équipe avait commis un excès de confiance. Partagez-vous cette opinion?

R.I. : Non, pas vraiment. Quand on regarde nos précédents résultats contre l'Argentine, nous n'avions pas de raison particulière de flamber. Ce que j'interprète plutôt dans cette réflexion, c'est plutôt le fait que nous n'avions pas de raison particulière de nous inquiéter au vu de notre préparation. Jamais je n'avais senti une équipe aussi solide autour de moi, qui avait autant travaillé que cette équipe de France. Je me suis dit, "on a ce qu'il faut" . Le match a prouvé que non. C'est pour ça que je dis que je ne l'ai pas vu venir. Je me suis laissé bercer par ce contexte d'avant Coupe du monde, par notre préparation, que l'on croyait irréprochable.

Comment pouvez-vous vous en sortir?

R.I. : La donne est simple. Il y a trois gros matchs à jouer pour sortir de la poule. Il n'y a plus à calculer. On a pris conscience après cette grande tarte dans la gueule que la Coupe du monde, cet événement énorme, il aura lieu. Avec ou sans l'équipe de France. Il ne va pas nous attendre. C'est le message que j'essaie de transmettre à mes coéquipiers.

Vous sentez que certains ont besoin de votre présence en tant que leader?

R.I. : On a quand même affaire à des grands garçons. Ce sont tous des professionnels. Alors, je ne peux pas croire que du jour au lendemain, des joueurs qui sont habitués à jouer des grands matchs avec leur club, qui connaissent la pression, aient perdu tous leurs moyens.

C'est pourtant ce qui s'est passé vendredi, non?

R.I. : Oui. C'est pour ça que je n'ai rien vu arriver.

Y a-t-il eu des erreurs commises dans les derniers instants de la préparation? On pense notamment à la lecture de la lettre de Guy Môquet...

R.I. : Nous étions dans une forme de préparation très classique, comme l'équipe de France en a vécues depuis des années. Cette lettre, c'est effectivement la première fois qu'on la lisait et qu'on l'entendait dans ce contexte. Mais je peux vous assurer que depuis que je suis en équipe de France, nous avons l'habitude d'avoir ce genre de choses, qui nous rattache aux valeurs de notre pays. Même plus que vous l'imaginez. Alors bien sûr, après une défaite, on peut trouver des raisons, des explications et interpréter comme on veut. C'est le cas avec cette lettre.

Est-ce désormais aux joueurs de prendre les choses en main?

R.I. : Pas spécialement. Tout le monde doit être concerné. Personne n'a envie de revivre le week-end que l'on vient de passer. Les joueurs comme l'encadrement. On a répété pendant des semaines qu'on gagnerait cette Coupe du monde à 45. Les 30 joueurs plus les 15 membres du staff. Pour les défaites, c'est exactement la même chose. Il faut que tout le monde se remobilise.

Vous pensez à une possible élimination?

R.I. : Encore une fois, c'est très simple. Il y a trois matchs à gagner pour aller plus loin. Nous savons très bien que si nous ne battons pas l'Irlande, ce sera fini. Après s'il faut jouer les Blacks en quarts, on ira jouer les Blacks. Evidemment, on les connait. On sait ce que ça représente. Mais pour aller au bout, il faut bien battre les équipes qu'il y a en face de vous.

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