Des coiffeurs au poil

Par Rugbyrama
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La France ne joue plus à 30 mais à 22 désormais. Pour la demie samedi, le staff a reconduit les vainqueurs des Blacks dans leur intégralité… et les coiffeurs prennent leur mal en patience. Ils jouent très bien le jeu même.

Le manager de l'équipe de France Jo Maso, qui rencontrera individuellement chacun des déçus dans la semaine, l'a assuré mardi lors de l'annonce de la reconduction des 22 vainqueurs de Cardiff : "Ceux qui ne jouent pas sont plus importants que ceux qui jouent." Nallet, Rougerie, Bruno, Skrela, Martin, Nyanga, Mas et Mignoni (bien que blessé) ne doivent pas avoir cette impression. Déjà écartés du quart de finale contre les All Blacks, pas un d'entre eux n'a trouvé grâce aux yeux des sélectionneurs pour la demie de légende qui se prépare samedi au Stade de France.

Comment le vivent-ils ? Comment acceptent-ils de vivre, de si près et de si près loin à la fois, ce qui pourrait devenir la plus belle page du rugby français ? Pas de réponse officielle. Ils ne sont pas présents aux conférences de presse. L'encadrement des Bleus voudrait-il prévenir quelconque dérapage verbal ? Il assure en tous les cas que les huit joueurs prendraient la chose plutôt bien. Aussi bien que possible. Une fois la déception passée, c'est la solidarité qui prime visiblement.

"Ils sont super et ont une réaction exemplaire, je n'en ai pas entendu un se plaindre", affirme Fabien Pelous. "On en avait discuté entre nous, avant l'annonce de l'équipe. Le mercredi, jour d'annonce, c'est toujours difficile", confirme Raphaël Ibanez, dont le rôle de capitaine prend tout son sens dans ces moments-là. Ça avait été très dur à Cardiff, mais après, à l'entraînement, alors qu'ils auraient pu se contenter d'aller taper des drops, ils sont venus avec nous et nous ont offert le meilleur entraînement possible."

De Villiers : "Une motivation supplémentaire"

Les Bleus, s'ils ne jouent plus qu'à 22, restent 30. Pendant la Coupe du monde 2003, le manque de rotation avait posé problème. Cette fois, tout est différent. Le groupe a tourné pendant la phase de poules et tous les joueurs sont entrés en jeu. Que ce soit pour 58 petites minutes (Sébastien Bruno) ou pour deux matchs et demi (205 mn, Lionel Nallet). Mais depuis les phases finales, c'est terminé. Et tout le monde fait front.

Si c'est très dur pour les "coiffeurs", les 22 autres doivent aussi gérer la chose. "Ils ont peut-être l'impression que c'est fini pour eux, même si on essaye de les persuader du contraire, avoue Fabien Pelous. On a l'impression d'en avoir perdu huit en route. De fait, ils ne vivent pas les mêmes choses que nous." C'était prévisible, toutefois, que certains seraient écartés au fur et à mesure que le chemin se rétrécirait. "C'était prévisible, mais ça fait chier quand même!", s'emporte l'ancien capitaine des Bleus. Certains titulaires auraient eu du mal à accepter certains choix...

Mais au final, ça donne une autre bonne raison de gagner samedi, comme l'explique Pieter de Villiers: "C'est une motivation supplémentaire pour nous." En cas de titre, le bonheur des uns pourrait, pour une fois, faire aussi le bonheur des autres. A condition de bien digérer l'après-Mondial toutefois. En 2006, le footballeur Vikash Dhorasoo s'était grillé sur toute la planète football en déballant, dans un film, ses état d'âmes de remplaçant une fois rentré d'Allemagne. Il faudra assumer au-delà du 20 octobre, et ce ne sera pas le plus simple.

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