Créer l'exploit

En quatre participations à la Coupe du monde, les Tonga n'avaient totalisé que deux victoires. Ils en sont déjà à trois rien que dans cette sixième édition. Inutile de préciser, ces conditions énoncées, que leur Mondial est d'ores et déjà réussi. Et pourtant, il n'est pas encore fini. Car ils restent en course pour les quarts de finale. Quand, en début de compétition, leur entraîneur Quddus Fielea expliquait que c'était leur objectif premier, tout le monde riait doucement. Aujourd'hui, les Tonga ont acquis le respect de tout le monde.

Mais pour atteindre les premiers quarts de finale de leur histoire, ils devront battre l'Angleterre. La grande Angleterre, l'inventeur du rugby, le champion du monde en titre. Mission impossible donc a priori. Mais à s'y pencher d'un peu plus près, les Tonguiens pourraient bien créer la surprise vendredi au Parc des Princes. Parce que les Anglais ne sont pas au mieux, c'est le moins qu'on puisse dire. Les hommes de Brian Ashton n'ont pas (r)assuré lors de leurs trois premiers matchs, contrairement aux coéquipiers de Finau Maka.

A l'image du troisième ligne toulousain, les Tonguiens impressionnent depuis le début de la compétition. Vainqueurs tour à tour des USA (25-15) et du voisin samoan (19-15), ils sont passés très près de l'exploit contre les Springboks (défaite 25-30). Ce qui signifie que, à l'inverse de leurs futurs adversaires, ils abordent la rencontre pleins de confiance. Et sans la moindre pression sur les épaules.

Seuls trois changements ont été effectués dans le XV de départ. Les Aigles des Mers sont sûrs de leurs forces. A la question "Allez-vous battre les Anglais?", le deuxième ligne Viliani Vaki répond ainsi sans détour : "Bien sûr. Qui croyait que nous allions inquiéter les Sud-Africains ? Personne sauf nous. Autre chose, je sais que beaucoup de gens aimeraient que les Anglais perdent. Cela serait bien que ce soit nous qui les battions."