Laporte: "Bravo aux joueurs"

Bernard, on vous imagine satisfaits après cette victoire...

Bernard Laporte.- Bien sûr que nous sommes satisfaits. Il y avait énormément de pression avant cette rencontre, car elle était éliminatoire. Pas pour eux, mais pour nous. Nous avions donc une énorme pression. Les joueurs ont répondu présents et ce n'était pas évident. Les 15 jours après la défaite contre l'Argentine ont été difficiles à gérer. Je dis donc bravo aux joueurs. Ce n'est jamais simple face à ces Irlandais, qu'on connaît bien. L'équipe de France a construit son match, nous les avons éloignés petit à petit au score et nous ne nous sommes jamais fragilisés sur leurs périodes fortes. C'était la clé.

Nourrissez-vous un regret quant au bonus offensif?

B.L.- Le bonus offensif aurait été la cerise sur le gâteau. On n'a pas pu le faire. Mais la priorité, c'était de gagner ce match. Il nous a probablement manqué un essai en première période. Là, dans les 10 dernières minutes, nous aurions peut-être pu gérer le match en fonction de la quête du bonus.

Qu'est-ce qui vous a particulièrement plu dans cette victoire?

B. L.- Encore une fois, ce qui m'a plu, c'est vraiment la manière dont nous avons construit notre match et notre succès. Nous savions pertinemment que nous n'allions pas marquer quatre essais en première période ! Nous avons su être patients, même s'il y a eu quelques ballons relancés en première mi-temps qui n'avaient pas lieu d'être. Tout n'a pas été parfait, mais tactiquement, les joueurs ont imposé leur patte.

Une équipe-type s'est-elle dégagée ce soir?

B. L.- Non, toujours pas. Notre groupe, c'est toujours 30 joueurs. Il y a des questions de complémentarité, de tactique en fonction des matchs, de l'adversaire. Ce n'est pas un joueur qui fait gagner l'équipe. Personne n'est installé. A l'arrière, Clément Poitrenaud a ses qualités, Cédric Heymans aussi. Idem pour la charnière, il faut un buteur, il faut de la complémentarité. Il faut aussi gérer des blessés, ceux qui sont absents longtemps, ceux qui ne s'entraînent pas pendant 10 jours. Alors, non, il n'y a pas d'équipe type. Certains leaders se dégagent bien sûr, mais nous sommes vraiment 30.

Un mot sur Sébastien Chabal, qui est sorti très tôt. Etes-vous satisfait de son match?

B. L.- Il a contribué à la victoire de notre équipe, mais il a laissé beaucoup de jus au niveau du combat, de la mêlée, de la touche. Il a laissé de l'énergie, mais c'est parce qu'il en a dépensé beaucoup. Il a énormément donné. C'est lui qui a demandé à sortir à la pause. Peut-être qu'il se sent plus à l'aise pour entrer dans la dernière demi-heure, quand l'adversaire est moins frais. C'est peut-être là qu'il s'exprime le mieux. En tout cas, nous sommes satisfaits de lui ce soir.

Comment allez-vous aborder l'ultime match du premier tour face à la Géorgie?

B.L.- On va le préparer exactement comme les trois matchs précédents. Rien de plus, avec le sérieux qu'il faut pour un match de cette importance. Les joueurs vont bénéficier de trois jours de repos, puis on se remettra au travail dès mardi matin.

La semaine a été agitée autour de vous. Pour des raisons sportives, mais pas seulement. Comment l'avez-vous vécue?

B. L.- Moi, je me sens très bien. Beaucoup de conneries sont écrites. Heureusement, je ne les lis pas toutes ! Puisque vous évoquez le sujet, je sais que j'ai la confiance d'un homme qui, lui, a des convictions et des valeurs, et qui ne connaît ni haine ni jalousie. Là, je vis à fond mon métier puis je passerai à mes nouvelles fonctions auprès du président, qui a encore montré, auprès de nous, ce soir qui il était. Si tout le monde était comme lui, notre pays irait mieux.