Laporte : "Beaucoup de sérieux"

Par Rugbyrama
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Bernard Laporte, le sélectionneur des Bleus, s'est exprimé pour la première fois depuis le début de la préparation. L'occasion de faire un tour d'horizon.

Que faites-vous pendant que les joueurs se préparent physiquement ?

Bernard Laporte.- Avec le reste du staff, nous avons fait beaucoup de vidéo à partir des derniers matchs du Tri Nations. Ce sont des matchs très intenses même si les actions sont peut-être plus courtes que par le passé car il y a plus de turn-over. Je remarque surtout qu'il y a beaucoup d'engagement physique et les mecs sont prêts. Ils sont tous très affûtés.

Les Blacks ont perdu face à l'Australie, qu'en pensez-vous ?

B. L.- Les rencontres sont équilibrées. Il ne faut pas oublier que les Blacks perdent une rencontre chaque année. Les Sud-Africains les battent une fois sur deux et cette année, cela ne s'est pas joué à grand-chose.

Comment avez-vous trouvé vos joueurs pendant cette première semaine ?

B. L.- C'était une grosse semaine de préparation athlétique avec deux séances de rugby. J'ai senti beaucoup de sérieux, d'application et de bonne humeur. Les joueurs ne se sont pas beaucoup arrêtés, une dizaine de jours, c'est tout. Même pendant leurs vacances, beaucoup ont continué à trottiner. Ils ne sont pas arrivés ici sans avoir rien fait.

Qu'avez-vous travaillé au niveau rugby ?

B. L.- On a fait des mêlées. Deux séances au joug de vingt-cinq minutes. Le programme physique est déjà très costaud, donc on ne voulait pas que les joueurs laissent du jus avec des mêlées en opposition.

Lors de ces séances, où s'est positionné Sébastien Chabal ?

B. L.- Sébastien Chabal s'est positionné uniquement en deuxième ligne. Avec 117 kg et seulement 9% de masse graisseuse, ça ne devrait pas être un problème pour lui. J'ai quelques regrets de ne pas l'avoir essayé avant en deuxième ligne, mais je suis convaincu que c'est son poste au niveau international. Il a le potentiel pour y jouer et puis un numéro 8 sait ce que c'est une mêlée.

Quels ont été les axes de travail pour les trois-quarts ?

B. L.- Jeudi, ils ont travaillé la défense et le premier jour, avec Bernard Viviès, ils ont travaillé le jeu dans la défense avec infériorité numérique ou surnombre offensif. Notre objectif principal est d'éviter les blessures. Il ne faut pas qu'il y ait des béquilles ou des pépins dans le genre qui gêneraient la préparation physique. En défense, les plaquages sont très light, le but est de travailler l'organisation.

Comment se sont passées les séances d'entraînements purement physique ?

B. L.- Les joueurs sont arrivés plus affûtés. Surtout avec trois préparateurs physiques, c'est beaucoup plus souple. Ils peuvent travailler dans le détail. Avec un préparateur pour dix joueurs, tu peux vraiment regarder tout le monde avec attention. J'ai parlé avec les joueurs qui ont évoqué cette proximité. Ils ont l'impression que l'on s'occupe vraiment d'eux.

Par rapport à 2003, le fait d'avoir deux grandes équipes dans la poule a-t-il changé quelque chose dans la préparation physique ?

B. L.- Il faut entrer de plein pot dans la Coupe du monde. Cela ne dure que sept semaines. Pendant la compétition, il faut entretenir la forme de tous les joueurs en faisant du turn over mais il faut être à son maximum dès le premier jour. Après pendant sept semaines, il faut gérer. J'en ai discuté avec Lawrence Dallaglio qui me disait que les Anglais ne s'étaient pas posés de question en 2003 à cause notamment de la présence de l'Afrique du Sud et des Samoans dans leur poule. Il avait trouvé cela bénéfique pour l'équipe.

Est-ce que la préparation de 2003 vous a servi pour établir le programme de cette année ?

B. L.- Quand on a connu un truc, on a l'impression de mieux le gérer. L'expérience de 2003 est précieuse car nous avons des repères.

A quoi vont servir les matchs amicaux du mois d'août ?

B. L.- Ces matchs nous serviront à mettre en place ce que nous travaillons à l'entraînement et ils seront surtout utiles pour trouver le rythme de la compétition car dans l'entraînement il n'y a pas tous les ingrédients que l'on a besoin en matchs.

Quand avez-vous décidé de confier le capitanat à Raphaël Ibanez ?

B. L.- Nous en avons parlé lors de l'annonce des trente le 14 juin. Il était logique de confier le capitanat au capitaine en place lors du dernier Tournoi. Fabien Pelous n'a plus joué avec nous depuis un an et il nous était difficile de lui confier cette responsabilité. Aux yeux des autres joueurs de la deuxième ligne, cela aurait été cruel. Ils auraient pu se dire : nous ne comptons pas. Fabien l'a très bien compris, il a trouvé cette décision logique et il a l'ambition de retrouver sa place.

Pour revenir aux Blacks, avez-vous vu quelques faiblesses dans leur jeu lors de la défaite face à l'Australie ?

B. L.- Heureusement que les Blacks font quelques fautes, mais nous ne parlons pas des Blacks. On parle seulement de l'Argentine. On ne sait pas si on sera en finale et si les Blacks y seront eux aussi.

Vous parlez déjà du match face à l'Argentine avec les joueurs...

B. L.- Non, nous en parlons avec le staff. Avec les joueurs, nous ne parlons ni de rugby ni de nos adversaires. Nous sommes encore à deux mois de la compétition et il y a trois matchs de préparation avant. Après ces trois rencontres, nous ferons un bilan et nous pourront vraiment entrer dans le premier match du mondial.

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