100 jours pour rêver

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Dans exactement 100 jours, le 7 septembre, s'ouvrira la Coupe du monde, organisée en France. Une chance unique pour le rugby tricolore. Un double défi également. Au niveau de l'organisation d'abord, mais surtout au plan sportif, où l'on n'attend rien d'au

COUPE DU MONDE: DONNEZ VOTRE AVIS DANS LE FORUMCliquez ici

Le rugby français entre à compter de ce mercredi dans la phase la plus excitante de Sa Coupe du monde. La dernière ligne droite. Au bout, il y a la fête. Et peut-être la gloire. C'est tout le bien que l'on souhaite à Bernard Laporte, Raphaël Ibanez et tous les autres. Au rugby français, tout simplement. Ce rugby qui a le vent en poupe depuis quelques années et dont la transition vers le professionnalisme a aujourd'hui, pour beaucoup, valeur d'exemple. La réussite du Mondial permettrait de confirmer cette dynamique.

Ce succès pourra se mesurer à plusieurs échelles du point de vue français. Organisationnel, et sportif. Sur le premier plan, la partie est déjà presque gagnée. On sait ainsi que le record de spectateurs sera pulvérisé. "A 100 jours du premier match, 1,9 million de billets ont déjà été vendus. Le record absolu, établi en Australie en 2003, est déjà battu ", souligne Bernard Lapasset dans un entretien accordé lundi à Midi Olympique. Un aspect primordial pour le président de la FFR, désireux "de donner au monde entier l'image d'une compétition faisant le plein ." Selon lui, au niveau de l'organisation, "le Mondial est déjà un succès."

"L'émotion viendra de l'équipe de France"

Mais il ne laissera une trace indélébile que si, et seulement si les Bleus en sont dignes. "Il ne sert à rien de bâtir la Coupe du monde si les Bleus ne nous donnent pas ce bonheur immense. L'émotion viendra de l'équipe de France", rappelle Bernard Lapasset. Le XV de France aura donc une obligation de résultat. Autant le dire clairement, de victoire. Pourquoi obligation? Parce qu'il évolue à domicile. Parce que l'ennemi juré, l'Angleterre, a inscrit son nom au palmarès de l'épreuve voilà quatre ans, rejoignant la Nouvelle-Zélande, l'Australie et l'Afrique du Sud au rang des lauréats. La France est donc désormais la seule (très) grande nation du rugby moderne sans titre mondial. Si elle n'y parvient pas chez elle, devant son public, où et quand atteindra-t-elle son Graal?

Les Bleus de Bernard Laporte ont aussi pour mission d'égaler leurs cousins footeux, dont l'aventure collective de 1998 a marqué les esprits et les mémoires. Si le rugby ne sera jamais le foot en terme de sport de masse, et c'est sans doute à souhaiter car ce jeu y perdrait une partie de son identité, la comparaison sera inévitable. Aux yeux des médias, et à ceux du grand public. Bernard Lapasset ne manque d'ailleurs jamais une occasion de puiser dans cette référence une source d'espoir, autant que de motivation. Aujourd'hui médiatiquement viable, le rugby peut et doit franchir un nouveau pas à ce niveau à l'automne.

Interrogations

Pour succéder aux Anglais, les hommes de Laporte doivent encore répondre à plusieurs interrogations, que les tests de novembre dernier et le Tournoi 2007 n'ont pas permis de trancher. Concernant les hommes, d'abord. Les Bleus manquent encore de certitudes à certains postes clés, notamment les piliers, le numéro 8 ou encore à l'ouverture, soit une bonne partie de la colonne vertébrale de l'équipe. Qui en 10? Skrela ou Michalak? Qui en 8? Chabal, Harinordoquy ou un autre? Et quels piliers? Marconnet reste incertain pour le Mondial, De Villiers et Milloud sont sur le flanc pour le moment. On s'inquiétait du manque de réservistes de qualité mais l'angoisse s'est propagée jusqu'aux tauliers du poste. Les questions demeurent donc sensiblement les mêmes qu'il y a un an, et c'est là une source d'inquiétude.

Une fois les hommes choisis, restera la question du jeu. Comment doit-on jouer pour gagner la Coupe du monde? La question agace Bernard Laporte. "Le seul jeu que l'on doit pratiquer, c'est celui qui gagne", rappelait-t-il au mois de mars. Bien sûr, il conviendra d'être fort, et même intraitable, sur les bases: conquête, jeu au pied, défense. Sans ce triptyque majeur, point de salut. Mais on n'arrivera pas à nous convaincre que le XV de France peut triompher sans y ajouter cette touche si personnelle, ce french flair offensif qui a construit sa légende. Ses deux plus grands exploits en Coupe du monde (demi-finales victorieuses contre l'Australie en 1987 et les Blacks en 1999), furent frappés du sceau de ce grain de folie, source de tant de plaisirs, qui n'appartient qu'aux Bleus. Il leur reste aujourd'hui 100 jours pour être prêts. Et autant pour rêver.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?