Galthié: "Nous allons peut-être y laisser des plumes…"

Par Rugbyrama
  • Top 14 Agen Montpellier Galtié
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Publié le Mis à jour
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A deux jours d'un quart de finale européen historique pour le club de Montpellier, le manager Fabien Galthié a évoqué la préparation de ce rendez-vous capital, mais aussi la suite de l'histoire, et le championnat qui reprendra ensuite….

Vous découvrez les phases finales de H Cup, quelles sont vos impressions ?

Fabien GALTHIE: C'est une première donc, c'est un peu particulier. D'habitude, les quarts de finale arrivent en fin de saison. Mais c’est l’Europe, c'est curieux, c'est différent. Hier (lundi, NDLR), on a analysé notre match contre Mont-de-Marsan et on a commencé à se projeter sur Clermont. On a décidé de faire une préparation sur deux jours pour ce match. On ne va donc pas faire de choses trop différentes. On en est arrivé au stade où on enchaîne les matchs importants. On a pas le temps d'apprécier car après on joue Toulouse et Bayonne. On est dans une sorte de spirale, de tambour de machine à laver qui ne cesse de tourner... Mais on a bien voulu s'y mettre !

Comment analysez-vous la progression du club ?

F.G.: Ce quart de finale est le résultat de ce qu'on a produit toute l’année et des années précédentes encore. C'est le passé qui nous a qualifié en H Cup, l’apprentissage de l'an dernier. On a bien voulu s'y mettre mais maintenant ça va vite. Ce qui est bien, c'est que cette équipe a joué, il y a deux ans, son premier quart de finale. L'an dernier elle a disputé sa première H Cup et son deuxième quart de finale de Top 14. Et cette année, on joue notre premier quart de H Cup. On découvre des matchs d'un autre calibre. Les phases finales de H Cup, c'est une préparation différente, une psychologie différente.

Arrivez-vous à gérer votre effectif en jouant sur deux tableaux ?

F.G.: C'est sûr que les compositions d'équipe sont un vrai casse-tête. Comme lorsque j’étais au Stade français. Dès qu'on commençait à faire les composition pour les quarts, la demie et la finale, c’était compliqué. On a beau le prendre en compte, c'est comme ça.

Et le championnat dans tout ça ?

F.G.: On va se battre pour se qualifier en championnat. Ce qui est bien c'est qu'en avril et en mai, beaucoup d'équipes ont terminé leur saison. Mais c'est aussi les mois les plus intéressants, où il y a le plus de tension. C'est bon signe, ça veut dire que tu joues les matchs éliminatoires, ceux d'un niveau supérieur. Pour l'apprentissage, l'équipe et le vécu, c'est ce qu’il y a de mieux. Peut-être qu'on va y laisser des plumes... On a déjà laissé des plumes quand on s'est mis à jouer la qualification.

Avez-vous acquis de la maturité grâce à votre participation aux phases finales du Top 14 ces deux dernières années ?

F.G.: Je ne le crois pas encore. Le vécu est indéniable mais pas la maturité. Seulement cinq joueurs sur quarante-et-un comptent plus de cent matchs à Montpellier. Ce n'est pas énorme... Et on joue contre des équipes qui, justement, ont un vécu énorme. Prenez l'exemple de Clermont : ils font des finales depuis six ans. Le problème, c'est que le niveau monte. Nous aussi, nous montons mais nous bataillons toujours pour la cinquième et la sixième place parce que les autres progressent aussi. On bataille entre 65 et 72 points en championnat. L'ASMCA tourne autour de 80 points. C'est une référence.

Un match chez eux, donc sans pression ?

F.G.: Je n'aime pas dire ça parce que si tu dis que tu es sans pression, tu en prends quarante...

Un mot sur la préparation à Agde ?

F.G.: J'aime bien délocaliser un peu sur la fin de saison. Nous sommes déjà partis quatre jours à Tignes, l'équipe a aussi préparé ses matchs au bord de la mer à deux reprises. Il y a deux ans, nous étions aussi venus à Agde en fin de saison. L'an dernier, il y avait eu un stage à Mende. Le but est de casser la routine, de faire des choses qui changent et de sortir du quotidien. Au bout d'un moment, ça pèse.

Avez-vous préparé quelque chose de particulier avant ce match ?

F.G.: Non, on ne va rien inventer. Le rugby commence toujours sur le combat, l'agressivité, la cohésion, la capacité à se sublimer dans les moments difficiles. Après, notre animation offensive et défensive existe, mais on ne va rien révolutionner. Ce serait prétentieux de le dire. On n'a pas le temps.

Le match en championnat entre les deux équipes peut-il vous servir  ?

F.G.: Il faut être honnête : depuis trois ans, on en prend trente chaque fois qu'on va là-bas. On se bat pourtant. Chez nous, on arrive à les perturber et à les battre. Pas chez eux. Personne n'y arrive d'ailleurs puisqu'ils sont invaincus depuis cinquante-sept matchs au Michelin. C'est énorme. J'avais connu ça avec le Stade français, où nous avions passé quatre ans invaincus sur notre terrain. Quand je vois les matchs qu'ils produisent, je n'ai pas le sentiment qu'ils ont beaucoup de pression. Ou alors, ils la libèrent par le jeu. C'est un festival à chaque fois !

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