Biarritz sans bruit

Et pendant ce temps-là sur la côte basque, Biarritz avançait tranquillement vers sa finale de H Cup. Alors que Toulouse était lancé à corps perdu dans la préparation de sa demie de Top 14 contre Perpignan, les Biarrots se concentraient exclusivement sur la Coupe d'Europe. Après quelques jours de repos, ils se sont remis au travail la semaine dernière. Et sont entrés dans le dur avec un travail physique intense. Car les Toulousains, bien qu'émoussés par l'enchaînement des matchs de haut niveau, seront dans le rythme. C'est ce qui a été fatal aux Castrais en barrages de Top 14 et qui a rendu la première mi-temps très difficile à Perpignan vendredi en demie. "Nous allons peut-être pécher dans l'entame du match, concède l'entraîneur des arrières biarrots Jack Isaac sur le site du club. Mais nous, nous allons arriver avec notre fraîcheur. Je ne sais pas trop si ce sera un avantage ou un désavantage." La victoire de l'Usap samedi lui donne sûrement un élément de réponse...

Après un week-end de repos, le BOPB se lance dans la dernière ligne droite ce lundi. Sans vraiment de pression. Contrairement aux Toulousains, qui annoncent depuis plusieurs semaines que la HCup constitue leur objectif prioritaire cette saison. Les Basques ne partiront pas favoris de toute façon. Et cela ne les gêne pas le moins du monde : "Nous ne l'étions pas contre les Ospreys, ni contre le Munster, note le manager Laurent Rodriguez. C'est un statut que nous aimons bien. Il sera logique contre Toulouse vu notre saison en championnat. Mais la logique et le sport sont diamétralement opposés parfois..."

Peyrelongue : "La fin d'une saison de galères"

Auteurs d'une saison moyenne en Top 14 (septième place finale), les joueurs du BOPB ont surpris en Coupe d'Europe. Et en ont fait leur bouée de sauvetage, les joueurs y puisant la dose d'adrénaline qui fait vivre tout compétiteur et les supporters se reprenant à rêver après quatre saisons sans phases finales. "Nous aimerions vraiment gagner parce que ça terminerait parfaitement une saison de galères, explique l'ouvreur Julien Peyrelongue. Ça nous ferait tellement de bien de finir en apothéose au Stade de France... Nous avons créé quelque chose depuis la fin de la saison dernière. Cela n'a pas trop fonctionné en championnat mais nous avons été beaucoup plus réalistes en H Cup. Nous méritons cette place en finale." "Cette année, j'y crois vraiment, enchaîne le troisième ligne Imanol Harinordoquy. Nous ne sommes pas favoris mais je pense vraiment que nous avons toutes nos chances. Ce sont des matchs qui se gagnent grâce à l'envie, la solidarité. Nous avons suffisamment de mental pour ramener cette Coupe d'Europe à Biarritz."

Dimitri Yachvili le disait dès la fin de la demi-finale contre le Munster, Biarritz est maintenant "à 80 minutes de quelque chose d'exceptionnel." Pour préparer le match le plus important de leur saison dans la sérénité, les Basques travailleront à huis clos toute la semaine et partiront pour la région parisienne dès mercredi.