Toulouse confirme

Guy Novès a dû souffler dans les bronches de ses joueurs aussi fort que le vent d'Autan, qui avait ramené le ballon de Skrela au milieu des poteaux, le week-end dernier face à Bath. Malmenés pendant trente minutes, étouffés par la pression de Glasgow, et certainement peu emballés de devoir jouer un match de Coupe d'Europe devant une assistance digne du Pro D2 (4820 spectateurs), les champions de France sont passés à côté de leur première période (9-7 en faveur des Warriors). Le discours du manager toulousain au cours de la pause se devait donc de réveiller ses joueurs et de remettre les choses dans leur contexte.

Bien sûr, le Stade toulousain évoluait avec un vent de face et il est certain que les avants, après des débuts timides, avaient réussi à prendre la mesure des Ecossais, notamment en mêlée fermée. C'était d'ailleurs grâce à une poussée ravageuse que les Français avaient inscrit leurs seuls points du premier acte. Un essai de David Skrela qui profitait du bon travail de ses avants et d'un ballon volé par ses avants sur introduction adverse (25e). Une petite lueur dans cette première mi-temps marquée par les nombreuses fautes françaises mais une grosse pincée d'optimisime pour la deuxième période.

Au retour des vestiaires, les champions de France montraient un autre visage. Enfin propriétaires du ballon, ils réalisaient le break grâce à deux essais en moins de dix minutes : le premier par Byron Kelleher à la conclusion d'une belle attaque enclenchée par Maxime Médard et le deuxième par Jauzion après un coup de pied astucieux de Clément Poitrenaud (22-9 à la 52e). Ce n'était pas suffisant pour s'adjuger le point de bonus offensif qui semblait alors tendre les bras aux Toulousains. Et pourtant, ils retombaient dans leurs travers du premier acte en laissant l'initiative à des Ecossais toujours pas découragés.

Les Français, solides en défense et conscients d'avoir pris la mesure de l'attaque adverse, attendaient patiemment l'ouverture pour planter l'ultime banderille. Ne la voyant pas arriver, les coéquipiers de Yannick Jauzion se lançaient enfin à l'abordage dans les dernières minutes. En vain. Pire, un ballon échappé offrait un contre de 80 mètres aux Ecossais que l'ailier Fa'atau ne manquait pas de conclure par un essai (22-16). Les Warriors avaient gagné le droit de jouer la dernière minute avec l'espoir d'un succès sur le fil. Mais sur le fil, les Toulousains sont décidément bien à l'aise.