Labit: "Tout est possible"

Christian Labit, cette victoire des Saints est pour le moins une surprise... Vous a-t-elle surpris vous aussi ?

Christian Labit.- Des Coupes d'Europe, j'en ai jouées par le passé. Je sais qu'en phases finales, un match n'est jamais gagné d'avance, surtout face à des Britanniques. Alors je ne suis pas surpris. On les croit au plus mal et ils montrent qu'ils sont toujours présents, dans la rigueur, le combat et la compétitivité. La semaine dernière, un journaliste m'a même demandé si je pensais que nous avions une chance... Bien sûr que je le pensais !

Comment s'est construit cette victoire ?

C.L.- Nous avons essayé de les embrouiller sur leurs points forts. Je connaissais le BO pour l'avoir déjà battu avec Narbonne cette saison. J'ai donné quelques indications aux entraîneurs pour les contrer, notamment sur leurs "drives". Nous avons pu nous y tenir jusqu'au bout et collectivement, nous avons fait ce qu'il fallait. Peut-être qu'inconsciemment les Biarrots ont abordé ce match la fleur au fusil, parce que trop favoris. J'ai déjà connu ça, avec les désillusions qui suivent. Ce que ce match confirme encore, c'est que dans le rugby, tout est possible si l'on est fort dans sa tête et que le physique suit. Au final, nous n'avons rien fait d'exceptionnel, mais ça a été 100% efficace.

Mais vous gagnez sur un contre. Sans ce "cadeau" comme le disait Patrice Lagisquet, vous ne vous seriez sûrement pas imposés.

C.L.- Je ne sais pas s'il faut voir ça comme un cadeau. Peut-être que nous avons marqué cet essai grâce à notre défense très haute et à la pression que nous avons exercée. Ça n'a pas été facile, nous étions dans un "milieu hostile", devant 30 000 personnes en rouge et blanc. Nous étions juste venus faire un bon match, nous jouons toujours pour gagner. Nous y sommes parvenus, même si ça n'a pas été une belle partie.

A titre personnel, vous devez savourer encore plus cette victoire...

C.L.- Pour moi, c'est une revanche personnelle, pas envers mon ancien club. J'ai dit que je voulais rebondir en jouant, en essayant de finir cette saison. Il y a encore deux mois, je ne pensais pas pouvoir vivre un tel truc. Mais je n'y pensais pas il y a deux ans non plus. C'est grâce à Northampton en fait. Le club a su réveiller l'étincelle qui est en moi et qui s'était éteinte depuis quelques mois. Il compte sur moi et, de mon côté, j'essaie d'apporter mon expérience. Cette équipe a du potentiel mais il manquait toujours quelque chose pour que la balance penche du bon côté. C'est chose faite désormais.