Labit : "Machenaud est un exemple pour les autres joueurs"

Pour Laurent Labit et Laurent Travers, les dernières lueurs d’automne apportent leur lot de petits plaisirs. Après avoir récupéré fin novembre leur capitaine et talonneur Dimitri Szarzewski et l’arrière Brice Dulin, les voilà sur le point de retrouver un autre membre actif de l’amicale des grands blessés du Plessis-Robinson en la personne de Maxime Machenaud. Sept mois et demi après sa rupture ligamentaire au genou sur le terrain de l’UBB, qui l’avait privé de la finale de Champions Cup contre le Leinster (15-12) et des phases finales du Top 14, le vice-capitaine des Ciel et Blanc revient à la compétition ce dimanche à Leicester, en tant que remplaçant de Teddy Iribaren. "Ce sera plus facile pour lui d’entrer en cours de match, précise son entraîneur Laurent Labit. Et puis par rapport à ce qu’a fait et bien fait Teddy en son absence, c’est aussi préférable que ce soit encore lui qui démarre dimanche".

Et le patron des arrières franciliens de se réjouir comme rarement du retour de son poulain : "C’est évidemment très important en ce qui concerne le terrain. On sait ce qu’il pourra nous amener dans quelques semaines, quand il aura retrouvé son meilleur niveau. Mais c’est aussi tout ce qu’il y a autour du terrain. Son professionnalisme, c’est-à-dire le comportement, l’exigence et la rigueur qui le caractérisent. On peut voir tout le sérieux qu’il met dans son travail, que ce soit sur le terrain ou en salle de musculation mais aussi en dehors avec une hygiène de vie irréprochable. Il est un exemple pour les autres joueurs, à qui il montre tous les jours ce qu’il faut faire pour être un grand joueur". Le genre de phrase qui en dit long sur l’estime que lui porte le technicien aux deux Boucliers de Brennus.

Je ne sais pas combien de temps je resterai au Racing 92 mais ce temps-là, j’espère que Max sera là aussi

Une considération qui tourne presque à l’admiration après cinq ans de vie commune : "Tout entraîneur voudrait travailler avec Max Machenaud, poursuit Labit. Je ne sais pas combien de temps je resterai au Racing 92 mais ce temps-là, j’espère que Max sera là aussi. Il fait partie de ces joueurs qu’on prend plaisir à entraîner, à échanger avec lui, à le voir travailler et se remettre en question sans jamais remettre en cause ses partenaires".

Des coéquipiers qui, eux aussi, louent le retour d’un joueur qui les inspire et les pousse à se dépasser, à l’image de l’ailier argentin Juan Imhoff : "C’est le plus gros bosseur que je connaisse. À l’entraînement, à la musculation, je me mets toujours à côté de lui ! On est toujours en compétition lui et moi. S’il soulève un poids, je mets un kilo de plus et lui met un kilo de plus à son tour. Et il ne va pas se fixer de limite. C’est excellent de côtoyer ce type de joueur car il vous tire vers le haut. Ça motive et on essaie de se mettre au diapason même s’il faut ne pas manger de gras pendant des années comme lui !".

À défaut de matière grasse, Machenaud a mangé du pain noir en abondance ces derniers mois, où il a pris du retard sur Baptiste Serin et Antoine Dupont en sélection. Le voilà donc lancé dans un contre-la-montre pour rattraper le train bleu, lancé à toute allure vers le Mondial japonais. Une course contre le temps qui démarre dimanche à Welford Road.