Trinh-Duc : "Nous sommes à 60% de ce que l'on peut réaliser"

Par Rugbyrama
  • François Trinh-Duc (Toulon)
    François Trinh-Duc (Toulon)
  • Anthony Belleau
    Anthony Belleau
Publié le Mis à jour
Partager :

Auteur d'une performance intéressante contre Bath, François Trinh-Duc a accepté de revenir sur la victoire étriquée de son équipe (24-20), sur l'essai d'Anthony Belleau au bout du suspens (77e) et sur le match retour, qui attend le RCT le week-end prochain à Bath.

Rugbyrama : François, on imagine que c'est le soulagement qui prédominait après cette victoire au bout du suspens (24-20).

François Trinh-Duc : C'était une victoire difficile. En première mi-temps on était face au vent et on rentre à -6 (7-13), ce qui, je pense, est un bon résultat, au regard de la physionomie de la mi-temps. En deuxième mi-temps on a essayé de reprendre l'avantage. On a finalement réussi à passer devant au score. Alors oui, on a pris cet essai casquette (ndlr Jonathan Joseph, 61e), qui nous met dans le dur, mais on a su relever la tête et retrouver des forces pour marquer, occuper, rester chez eux et les affaiblir pour finalement gagner.

D'autant que le vent était tombé en seconde période, et ne soufflait pas dans votre dos...

FTD : Oui c'était assez étonnant. Ici le vent est tourbillonnant et, en sortant à la mi-temps, j'avais l'impression de l'avoir à nouveau contre moi. Ce sont les aléas de Mayol (rires).

Honnêtement, que se passe-t-il dans la tête des joueurs quand Josua Tuisova joue rapidement une touche dans ses 5 mètres (61e), qui offre un essai à Jonathan Joseph et permet provisoirement à Bath de prendre la tête au score ?

FTD : On a été un peu surpris. Mais on essaye souvent de jouer les pénalités, les renvois aux 22 et les touches rapidement. C'est une option. Aujourd'hui ça nous coûte un essai casquette, car c'est un essai donné. La passe n'arrive pas dans les mains, le jeu au pied ne trouve pas la touche. Mais sur le coup on n'a pas eu besoin de commenter. Personne n'en a voulu à Josua. On est tous des compétiteurs. Ça arrive de faire des erreurs. Mais la force de cette équipe, et ce n'était pas forcément le cas par le passé, nous a permis de nous remobiliser. On a pensé à l'action d'après, au coup d'envoi et à aller marquer de suite. Ça ne sert à rien de s'accabler. Les sept points étaient inscrits, on ne pouvait pas revenir dessus. Au contraire, on l'a encouragé et on lui a conseillé de penser à l'action suivante. C'est un compétiteur. Je pense qu'il est touché dans son orgueil. Il va faire un gros match la semaine prochaine.

Comment avez-vous vécu, du banc, ces dix dernières minutes ?

FTD : Ça a été très dur. On sentait qu'on pouvait à tout moment finir derrière la ligne. On était à deux mètres, un mètre, deux mètres... On sentait qu'on imposait notre puissance, mais on n'arrivait pas à aller derrière leur ligne et finalement Anthony (ndlr Belleau) a trouvé la solution par un petit jeu au pied. On avait remarqué qu'ils étaient à quinze sur le premier rideau, donc c'était un choix osé, mais ça a marché. Ça nous a fait passer devant et ensuite on a serré les dents pour gagner ce match.

Vous lui aviez glissé un conseil particulier au sujet de leur défense et de cette absence de deuxième rideau au moment de votre remplacement ?

FTD : Pas vraiment, mais on l'avait observé à la mi-temps. On avait vu qu'ils étaient nombreux dans le premier rideau. Et, comme on était denses physiquement, ils montaient forts. En revanche ils étaient fébriles sur le second rideau et Anthony a eu le bon coup d'oeil. Sur le coup on était tous très contents. Cette victoire était très importante pour nous et pour la suite de la compétition. On sait que ça va très vite en Champions Cup. Maintenant ils nous ont donné rendez-vous la semaine prochaine, pour le match retour...

Anthony Belleau
Anthony Belleau

Justement, quelles vont être les clés de ce match ?

FTD : On savait déjà que c'était une équipe qui attaque très bien. On avait bien étudié leur jeu et on n'a pas été surpris. Ils ont beaucoup de profondeur, utilisent beaucoup le jeu dans le dos, avec des joueurs rapides sur le fond du terrain, comme le second centre (ndlr Jonathan Joseph) ou leur arrière (Anthony Watson). Donc la semaine prochaine on va essayer de plus mettre notre jeu en place, de faire plus de passes. Aujourd'hui ils nous ont fermés les extérieurs, pour ne pas qu'on aille jouer avec notre second centre (Mathieu Bastareaud) ou nos ailiers qui sont redoutables (Semi Radradra et Josua Tuisova). On va également tenter de plus gagner la ligne d'avantage. On a essayé de le faire avec du jeu dans l'axe. On ne pouvait pas passer par les extérieurs, on se faisait fermer, donc on a trouvé d'autres solutions, et ce sera certainement une clé la semaine prochaine.

Personnellement on vous a vu faire plusieurs courses et vous montrer à votre avantage. Comment vous sentez-vous ?

FTD : En ce moment j'ai de bonnes sensations. L'équipe tourne bien. On a eu un peu de manque de confiance par moment car il y a eu pas mal de départs, de retours ou d'allers-retours, mais là ça marche bien. On peut travailler dans la victoire et ça nous permet de travailler avec la confiance. Tout n'est pas parfait. Je pense que nous sommes à 60% de ce que l'on peut réaliser.

Propos recueillis par Pierrick Ilic-Ruffinatti

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?