Montpellier: Un déclic, et en vitesse

Comme d'habitude, vous (les journalistes, ndlr) avez été devins. On en avait parlé, on est dedans, depuis plusieurs années c'est une période qui ne nous réussit pas du tout, résume Benoit Paillaugue dans un sourire. Effectivement, la transition automne-hiver n'est pas la plus prolifique pour le MHR. Pourtant, exception faite de la saison dernière, le club a toujours su se relever pour revenir dans la dernière ligne droite et accéder aux phases finales depuis cinq ans. On se souvient d'ailleurs, il y a deux ans, d'un déclic survenu sur le pelouse... de Cardiff. Ce match nous avait fait beaucoup de bien, il nous avait permis de repartir de l'avant et même de nous qualifier, ce qui nous avait surpris nous-mêmes, se souvient le numéro neuf.

Dans des conditions similaires, c'est à l'époque la jeunesse héraultaise, des De Marco et Bérard, qui avait sonné la révolte face aux Blues. Les hommes ont désormais changé, mais le contexte reste propice à un redressement, qui se fait attendre. On sait que deux défaites en Coupe d'Europe sont synonymes d'élimination, donc on se prépare en conséquence. On sort d'un match difficile mais cela a permis au groupe de se dire pas mal de choses. On s'est donné des explication sur tous les sujets, mais j'ai l'impression que l'équipe est plus libérée. C'est une prise de conscience de tout le monde, livre Paillaugue dont le poids dans le vestiaire prend de plus en plus d'importance au fil des matches et des saisons.

Ebersohn: "Retrouver du rythme et de la fluidité"

On l'aura compris, la frustration qui règne sur le complexe Yves-du-Manoir a moins à voir avec les résultats qu'avec le fond de jeu constaté sur le dernier mois de compétitions, notamment au regard de la qualité de l'effectif montpelliérain. Beaucoup d'équipes auraient signé pour vingt-six points en dix rencontres, estime ainsi Jake White. C'est donc la manière qui laisse encore à désirer. Et dans sa quête de fluidité, l'entraineur sud-africain a décidé de faire confiance à un quasi revenant au centre du terrain, puisque Robert Ebersohn sera à nouveau aligné après un début de saison bien discret. Il faut savoir traverser ces périodes pénibles, où tout ne va pas dans votre sens. Cela fait longtemps que je joue au rugby, et dans ce sport je sais que l'équipe est plus importante qu'un seul joueur. C'est dans cet esprit que j'ai été élevé: personne ne passe avant l'équipe. Même si ça veut dire être seulement porteur d'eau, tenir les boucliers à l'entrainement, explique le centre de poche.

Agile de ses mains, travailleur dur au mal malgré un gabarit modeste pour le rugby moderne, l'ancien joueur des Cheetahs pourrait être une des clés du retour en forme du MHR. On attend ainsi beaucoup de son entente avec son camarade Anthony Tuitavake. Lui en premier: J'espère que mon association avec Anthony au centre permettra à l'équipe de retrouver son rythme. J'ai joué la plupart de mes matches au le MHR à ses côtés, donc je le connais bien, je connais son jeu, et je pense qu'il me comprend bien également. Avec un peu de chances, nous pourrons faire la différence à l'avenir, en réinjectant de la fluidité dans le jeu. Exactement ce dont ont besoin les Cistes. Sur une pelouse synthétique qui "lui convient bien car elle permet de mettre beaucoup de vitesse, Robert Ebersohn et les siens chercheront donc à se remettre dans le bon sens. Vers l'avant, et éventuellement la qualification.