Baky écrit : "La mansuétude des adorateurs"

Par Rugbyrama
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BAKY ECRIT - Ni juge ni bourreau, toute ressemblance avec des personnes existantes serait purement fortuite. Une fois ces précautions déclamatoires prises, je peux discourir sur le sujet qui nous intéresse ici : l’indulgence qui entoure les débordements de nos athlètes préférés, les rugbymen.

La fête fait partie de l’apanage du sportif de haut niveau. Le niveau de stress, de concentration et d’engagement est tel que la soupape de décompression est nécessaire voire indispensable. Inscrit dans le planning mental, ce relâchement permet de se remettre d’aplomb pour les prochaines échéances.

J’ai souvent célébré des victoires (et des défaites aussi) dans des établissements de nuit ou la bouteille de whisky que l’on trouvait à 30 euros à la superette était vendu 5 fois plus cher sans que cela n’émeuve qui que ce soit. Ne buvant pas d’alcool, je me suis mêlé de mes oignons.

Entre nous soit dit, j’ai participé à des soirées mémorables qui font sans aucun doute partie des moments les plus drôles de ma vie. J’ai découvert des coéquipiers et réalisé que je ne les connaissais pour ainsi dire, pas. La bienséance et le droit à l’oubli m’interdisent d’en dire davantage.

Ces agapes, se déroulent parmi le commun des mortels. Le rugbyman descend de sa tour d’ivoire qu’est le terrain pour venir festoyer avec le peuple. C’est d’ailleurs ce qui plait au supporter. Partager une mousse et un brin de causette avec son champion. Mais les mousses s’enchainant, les esprits peuvent devenir taquins et s’échauffer.

J’ai pour ma part dû composer avec certains fanfarons qui tentaient de me déposséder de mon couvre-chef pendant ces soirées. Comme si je dépensais une fortune en casquette pour pouvoir les prêter en boite de nuit au premier venu.

L’agacement était réel. Pour ne pas dire autre chose. Mais les choses restaient sous contrôle. Cela s’expliquant par le fait que l’une des deux parties était sobre (moi).

Seulement, certains de mes coéquipiers, se retrouvent parfois face à des belliqueux. Pis, c’était souvent eux les belliqueux, se comportant de façon déplacée, quand ce n’était pas de façon odieuse avec les plébéiens. Fort de leur statut. Solide comme des statues grecques. `

"Oh boy, that s**t escalated quickly " comme dirait le meme. Pif paf pouf, place aux directs et aux crochets du droit. Pas d’arbitre vidéo qui viendrait sanctionner un excès d’engagement.

Pas d’arbitre mais un juge. La loi. Que nul n’est censé ignorer. Et qu’on ne peut regarder de haut. Quand bien même on serait un deuxième ligne qui culminerait à plus de deux mètres.

Ce qui nous concerne ici, c’est la complaisance qui accompagne les défraiements de chronique des joueurs. Avec cette petite musique du "c’est pas si grave ". Comme si nos héros que l’on voit chaque weekend sur Canal + ne serait pas si diffèrent du joueur de 4éme série qui aurait eu le même comportement.

L’ébriété érigée en exemple et glorifiée à souhait.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le reproche s’adresse à ceux qui relatent l’information. Les journalistes se retrouvent parfois tancés pour avoir évoqué qu’untel ou untel se retrouve aux prises avec la justice pour avoir fait le coup de poing ou pour bien pire. Comme à l’époque de la Festina de Richard Virenque, où les correspondant de l’Équipe qui sortaient les affaires de dopage semblaient plus coupables que les cyclistes contrôlés positifs.

On trouve aisément des excuses à ceux qu’on aime. Il suffit de lire les commentaires qui accompagnent les publications sur les réseaux sociaux de ce genre de faits divers.

Rassurons-nous comme on le peut en se disant que le football a une voire deux longueurs d’avance sur nous en matière d’affaires. Il n’en reste pas moins que nous sommes dans l’attente du verdict d’un procès qui pourrait bien ébranler le rugby français à quelques mois de la Coupe du monde qui se déroulera sur notre sol.

Un proverbe ivoirien dit : le point de mire d’un caneton est la nuque de celui qui le précède. En d’autres termes, ou la tête va, le reste suivra…

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