Les Bleus travaillent-ils assez ?

  • Tournoi des 6 Nations 2019 - Morgan Parra à l'entrainement des Bleus
    Tournoi des 6 Nations 2019 - Morgan Parra à l'entrainement des Bleus
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XV DE FRANCE - Parmi les rares enseignements à tirer de la défaite subie par la France à Twickenham dimanche (44-8), il y a peut-être ceci : un vent de révolte semble se lever au sein des rangs français. Certains joueurs l'ont affirmé sans ambages : ils estiment ne pas travailler correctement.

Dans la désolation qui régnait au sein du camp tricolore après la défaite historique subie quelques minutes plus tôt (ce ne fut pas un record pour un seul petit point, le XV de France s'étant incliné 37-0 il y a.... 108 ans en Angleterre !), les langues ont commencé à se délier. Il y avait d'abord le demi d'ouverture Camille Lopez qui, juste après le match au micro de France 2, refusait que les joueurs assument l'entière responsabilité du désastre : "Il y a sûrement beaucoup de choses à revoir. Les premiers fautifs ce sont les joueurs, puisque c'est nous qui sommes sur le terrain. Mais il n'y a pas que nous et on n'est pas tout seuls dans ce naufrage."

Une grosse heure après le coup de sifflet final, dans les entrailles d'un Twickenham cimetière des dernières miettes de fierté du rugby français, la coquille a commencé à se fendre. Le vice-capitaine Mathieu Bastareaud, d'abord, a fait comprendre du bout des lèvres que quelque chose doit changer, vite : "On va baisser la tête et prendre la grêle pendant une semaine. Mais il faut qu'on arrête de parler. Tout le monde parle trop. Il est temps d'agir."

Des propos relayés plus concrètement par un autre leader du groupe, le demi de mêlée Morgan Parra : "C'est un constat : on ne travaille pas assez à l'entraînement des choses de haut niveau (…) Les Anglais font des choses simples mais énormément travaillées à l'entraînement. Ils les maîtrisent parfaitement. Nous, cet aspect de stratégie, on ne le travaille pas assez à l'entraînement."

À nous de trouver des solutions

Alors l'une des explications serait là : les Bleus ne bosseraient pas assez, pas assez dur, pas assez précisément durant les semaines de préparation. Ne mettant ainsi pas à profit le temps passé ensemble, qui n'a jamais été aussi grand qu'aujourd'hui (ainsi que le prévoit la dernière convention signée entre la FFR et la LNR). C'est ce que disent ouvertement les joueurs aujourd'hui en tout cas. Clairement, une rupture semble se dessiner : "Avant le staff, c'est d'abord pour nous, les joueurs, que la situation est dure à vivre, reprenait le demi de mêlée clermontois. Et c'est à nous de trouver les solutions parce qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas invités."

Allusion à peine voilée au fait que le groupe veut prendre ses responsabilités désormais. On pense évidemment à la Coupe du monde 2011 – à laquelle Morgan Parra participait -, qui avait vu les Nallet, Harinordoquy, Dusautoir, Papé, Servat, Bonnaire, Yachvili et autre Rougerie prendre les rênes à la place du sélectionneur Marc Lièvremont. Un vent de rebellion se lève à nouveau au sein du XV de France. La question est maintenant de savoir s'il sera assez fort pour raviver les braises d'un rugby français à l'agonie.

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