Maestri: "On revient de trop loin pour fanfaronner…"

  • Yoann Maestri (XV de France) - 13 mars 2016
    Yoann Maestri (XV de France) - 13 mars 2016
  • Yoann Maestri (XV de France) - 16 mars 2016
    Yoann Maestri (XV de France) - 16 mars 2016
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6 NATIONS - Vice-capitaine, Yoann Maestri (28 ans, 46 sélections) le rappelle: les Bleus reviennent de loin et n’ont pas encore les moyens de bomber le torse. Pour le deuxième ligne toulousain, le défi qui se présente au XV de France sera long…

Yoann, ces deux défaites face au pays de Galles et à l’Ecosse n’ont-elles pas instauré de doutes dans les esprits?

Yoann MAESTRI: Non, même si on a, tous ensemble, été affecté par ces défaites. Il faut le rappeler, on vient de loin. Avant ce Tournoi, il y a eu la Coupe du monde qui a fait couler beaucoup d’encre. Mais ce ne sont pas deux défaites dans un Tournoi qui devait être le Tournoi des bases de Guy Novès et son staff qui vont tout faire exploser. Il faut y aller calmement même si on est pris dans l’enjeu de la compétition. Mais c’est normal qu’on attende mieux de l’équipe.

Comment battre cette équipe d’Angleterre qui joue pour remporter le Grand Chelem?

Y.M: Si vous avez la réponse, je veux bien la prendre. Plus sérieusement, il faudra être beaucoup plus fort qu’en Ecosse et régulier. On connaît cette équipe. On l’avait joué l’an dernier dans le 6 Nations et lors des deux matches préparatoires à la Coupe du monde. Mais on a des choses à faire valoir. On a montré qu’on pouvait mettre à mal des équipes qui ont progressé ces dernières années. Il faut y croire. On doit aller chercher cette victoire. Il faut mettre notre adversaire en difficulté avec un jeu de mouvement, nos ballons portés et la mêlée qui rappelons-le nous fait gagner contre l’Irlande.

On le sait, tout le monde le sait: ça va être long

Comment expliquez-vous le succès actuel des Anglais après leur contre-performance en Coupe du monde?

Y.M: Il y a un changement d’entraîneur (Eddie Jones, ndlr) qui a l’air de leur faire du bien. Et puis le staff a continué à faire confiance à de vieux mecs qui avaient été énormément critiqués. Nous, notre échec en Coupe du monde nous a marqué. Peut-être que leur échec les a encore plus marqué mais certaines choses ont été changées en amont et dans les entrailles de la sélection. Mais ce n’est pas notre débat.

Yoann Maestri (XV de France) - 16 mars 2016
Yoann Maestri (XV de France) - 16 mars 2016

La crainte d’une lourde défaite samedi soir existe-t-elle?

Y.M: Tu ne peux pas rentrer sur un terrain avec cette crainte-là. Il y a un affrontement, du combat. Tout le monde sera revanchard mais la revanche n’amène pas forcément loin. Après, selon le scénario, tu peux être surpris par l’ampleur du score. Mais on revient de trop loin au niveau des résultats pour fanfaronner. On le sait, ça va être long. Il y a énormément de choses qui doivent être prises en compte dans le rugby français. C’est un long processus qui fait que la France n’est pas encore en position de bomber le torse. On bombera le torse le jour où on aura des résultats probants sur la régularité. Mais là, avec la Coupe du monde et les dernières années, honnêtement on est outsiders et tant mieux.

L’important est de croire en cette philosophie de jeu. Il faut qu’on s’y accroche

Guy Novès déclarait avant le Tournoi qu’il n’allait pas transformer une citrouille en carrosse… Les supporters se sont-ils remis à rêver trop tôt?

Y.M: Les supporters nous soutiennent énormément. Mais nous comme eux, l’important est de croire en cette équipe, en cette philosophie de jeu et de groupe. Il faut qu’on s’y accroche. Ça passera par ça. Il ne faut pas se restreindre dans un rugby trop fermé et mineur. Quand on voit certaines actions, certainement de nos mouvements, la victoire contre l’Irlande qu’il fallait aussi aller chercher, je comprends qu’il y ait de l’engouement. Mais il faut savoir être tempéré et mesuré parce qu’on revient de loin. On le sait et tout le monde le sait.

Mais comment vivez-vous le fait que l’équipe de France soit en retrait des meilleures nations mondiales?

Y.M: On le vit comme un défi et on essaye à chaque fois de donner le maximum pour gommer cet écart. Il y a eu des grands moments de bonheur comme cette victoire en 2012 et 2015 contre l’Australie. Il y en a trop peu, c’est difficile. Si on veut vivre des moments plus faciles, il faut rendre les crampons et s’asseoir en tribunes. Mais on aura refusé le défi.

De notre envoyé spécial à Linas-Marcousis, Vincent PERE-LAHAILLE

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