Saint-André: "On a juste à agir, à s'envoyer comme des malades"

Par Rugbyrama
  • Philippe Saint-André, le sélectionneur du XV de France
    Philippe Saint-André, le sélectionneur du XV de France
  • Philippe Saint-André durant le stage à Canet-en-Roussillon - 27 janvier 2015
    Philippe Saint-André durant le stage à Canet-en-Roussillon - 27 janvier 2015
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Le manager du XV de France Philippe Saint-André appelle ses joueurs à ne "plus calculer" et à "s'envoyer comme des malades", six jours avant le début du Tournoi des six nations face à l'Ecosse.

Quel cap vous fixez-vous pour ce dernier Tournoi avant le Mondial ?

Philippe SAINT-ANDRE: L'objectif doit être bien sûr de l'emporter. Après, on a trois matches à l'extérieur pour deux seulement à domicile. Sur ceux à l'extérieur, on se déplace chez deux équipes dans notre poule en Coupe du monde (Irlande et Italie) donc on a envie de montrer qu'on existe. Les Irlandais sont classés troisième équipe mondiale, on peut dire qu'ils sont un peu favoris. Mais sincèrement, je pense que ce Tournoi est vraiment ouvert, que quatre équipes peuvent prétendre le gagner et on en fait partie.

Ne partez-vous pas de plus loin que l'Irlande, l'Angleterre et le pays de Galles ?

P.S-A.: Avec les résultats que l'on a eus dans le Tournoi ces deux-trois dernières années, on ne peut qu'être outsiders. Ça nous va bien mais on a envie de le jouer, pas de le subir ce Tournoi. On veut continuer sur l'état d'esprit, le jeu, l'investissement montrés au mois de novembre. Il y a un élan à préserver. On est dans une année hyper-importante alors il n'y a plus à calculer. On a juste à agir, à s'envoyer comme des malades.

La concurrence que vous souhaitiez insuffler dans le groupe en novembre produit-elle ses effets ?

P.S-A.: Il y a des joueurs qui font des efforts. Et un mec comme (le talonneur) Dimitri Szarzewski, on sait qu'il est en train de revenir et qu'on peut compter sur lui à tout moment. C'est bien de voir que l'on a étoffé l'équipe sur pas mal de postes. Il faut que tous ces efforts individuels rentrent dans un bien collectif qui est d'obtenir des résultats. On a beau se comporter comme un bon étudiant qui révise bien, on est noté le jour de l'examen. Ça commence samedi contre des Ecossais qui ont eux aussi énormément progressé et fait une super tournée au mois de novembre. Il ne faut pas croire que ce sera un match facile.

Dans quelle mesure la perspective du Mondial occupe vos esprits ?

P.S-A.: Déjà, rentrons dans ce Tournoi. J'ai dit aux 31 qui étaient là (en stage à Marcoussis) qu'il valait mieux être à leur place qu'en-dehors du groupe à huit mois d'une Coupe du monde. On mesurera ensuite les résultats, les performances individuelles et collectives, l'investissement. Ceux qui sont en-dehors vont devoir attendre des méformes, des blessures. Ceux qui sont là doivent être acteurs de leur projet.

Philippe Saint-André durant le stage à Canet-en-Roussillon - 27 janvier 2015
Philippe Saint-André durant le stage à Canet-en-Roussillon - 27 janvier 2015
Des séances qui duraient une heure et demie avant sont bouclées en 60 minutes maintenant. Ça commence à prendre tournure

Vous êtes revenus à un style de jeu plus programmé en novembre. Quel retour vous ont fait les joueurs ?

P.S-A.: Ça a été beaucoup plus facile pour eux de retrouver des repères collectifs. Ce qui est bien, c'est qu'on avait annoncé que l'on voulait aller dans des zones au large et on a réussi à beaucoup plus le faire. Ça nous a donné davantage d'alternance. Donc on va continuer à mettre cela en place, avec des adaptations en fonction de l'adversaire. Il y a des choses qui sont cohérentes depuis trois ans, dans notre organisation sur les ballons lents, notre circulation défensive. Il y a plus de fluidité, de communication, de connivence. Des séances qui duraient une heure et demie avant sont bouclées en 60 minutes maintenant. Ça commence à prendre tournure. Mais heureusement !

Votre contrat arrivera à échéance après la Coupe du monde. La question de votre succession vous perturbe-t-elle ?

P.S-A.: Ce n'est pas moi qui m'en occupe mais les dirigeants de la Fédération. Je vais m'attacher aux paramètres que je peux maîtriser. Prendre le maximum de plaisir avec mon staff qui fait un boulot exceptionnel et avec les joueurs qui sont en train de changer de dimension dans leur maturité et leur approche du très haut niveau. Pour l'instant, je ne sais pas du tout si je voudrai continuer, j'ai envie de voir comment ce Tournoi et cette Coupe du monde vont se passer. Et si on choisit quelqu'un à ma place, on choisit à ma place. Je le vis avec une sérénité et un détachement énormes. J'ai huit mois à venir hyper-intenses, hyper-excitants rugbystiquement et émotionnellement.

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