O'Connell: "On a pu voir que la France avait toujours des cracks"

La France a peu convaincu contre l'Ecosse samedi dernier (15-8). Est-elle toujours cette équipe joueuse capable de créer du jeu à partir de rien ?

Paul O'CONNELL: Ces clichés demeurent vrais. En termes de talent naturel et de technique, ils ont tout. La France est une somme de talents toujours aussi imprévisibles, comme Yoann Huget. Joe (Schmidt, le sélectionneur) en est particulièrement fan. Ils ont une sorte de "permis de jouer" quand ils le veulent. On a pu voir avec Teddy Thomas, qui a marqué un superbe essai contre l'Australie (en novembre) qu'ils ont toujours des cracks. Et leur pack est toujours aussi fort, surtout sur les ballons portés, qui ont très bien marché contre l'Ecosse samedi dernier. Leur conquête est aussi toujours aussi bonne, j'ai pu jouer contre Damien Chouly cette saison (avec le Munster contre Clermont en Coupe d'Europe, ndlr), c'est un excellent sauteur.

C'est toujours un immense défi de jouer la France

Vous êtes tenants du titre, jouez à domicile et vos tests de novembre ont été très convaincants. Êtes-vous largement favoris ?

P.O'C: Non. Les Français restent sur une excellente série à Dublin (aucune défaite depuis 2009 NDLR). Nous sommes conscients que les battre représente un énorme défi pour nous. Et nous savons qu'il nous faudra être bien meilleurs que la semaine dernière (victoire 26-3 en Italie), dans tous les domaines, et notamment en conquête. Il faudra se montrer précis du début à la fin et corriger nos lacunes. Il faudra surtout répondre à un énorme défi physique, élever notre niveau d'un cran dans ce domaine pour avoir une chance de battre la France, potentiellement aussi bonne que toutes les équipes de France rencontrées par le passé. Ils ont du talent, des qualités techniques, de la vitesse et de la puissance partout sur le terrain. C'est toujours un immense défi de jouer la France. Et ils ont peu renouvelé leur équipe par rapport au dernier match, ce qui va leur apporter de la continuité.

Les Français ont prévu de "tester" Jonathan Sexton, qui n'a pas joué depuis trois mois. Êtes-vous surpris par cette tactique ?

P.O'C: Non. J'ai toujours joué dans des équipes qui attaquaient la zone de l'ouvreur. Toutes les équipes se concentrent sur cette zone. Il n'y a rien de nouveau. C'est là que se situe le maître à jouer de l'équipe adverse. Mais l'équipe de France est capable d'attaquer de n'importe où, encore une fois on a pu le voir avec les essais cette saison de Huget et Thomas.