Debaty: "Si les défenses m’attendent, je rentrerais dedans quand même…"

Vincent, pour vous, c’est le bon wagon, peut-être le dernier avant la Coupe du monde…

Vincent DEBATY: J’espère que je vais réussir à l’accrocher. Je suis très content que le staff m’ait choisi. Les choses ont été claires: il faut travailler ! C’est une chance pour moi d’être là et je ne vais surtout pas la lâcher. Je me sens mieux physiquement et dans ma tête.

Lors de vos précédentes sélections, avez-vous eu le sentiment d’exprimer toutes vos qualités ?

V.D: Oui, mais je suis comme tout le monde. Il y a des jours où on est moins bien. Il y a certainement des moments où j’ai été en moins bonne forme. J’étais sans doute fatigué mentalement et physiquement. Mais à l’heure actuelle, je me sens vraiment bien. Je veux reproduire ce que je fais à Clermont.

Comment vivez-vous le fait d’être étiqueté comme un "impact player" ? Êtes-vous résigné ?

V.D: (silence) Résigné, oui et non. C’est le staff qui décide. Je l’ai toujours dit, j’ai été honnête. Je veux apporter à cette équipe que ce soit comme titulaire ou remplaçant. Si je suis remplaçant et que je n’apporte rien, je serais déçu comme tout le monde. Je connais mes qualités: il faut que je prenne le ballon et que j’avance. On me le répète assez.

Le temps des piliers qui faisaient essentiellement les rucks et les mêlées est fini

Mais votre puissance s’exprime-t-elle mieux sur 30 minutes ?

V.D: Certainement. Quand tu sais que tu joues que 30 minutes, tu ne calcules pas. Tu te donnes à fond. Un titulaire doit répéter les efforts et ne pas se mettre dans le rouge trop tôt pour ne pas lâcher en défense. Il faut toujours être un peu sur la réserve.

Mais le rôle d’impact player n’est-il pas devenu trop prévisible ?

V.D: Si les défenses m’attendent, tant pis. Elles peuvent m’attendre, je rentrerai dedans quand même. Même s’il y a un mur, j’irai.

Aujourd’hui, les avants doivent être irréprochables techniquement pour amener de la continuité dans le jeu. C’est ce qui fait défaut à cette équipe de France ?

V.D: Il faut déjà arriver à affaiblir nos adversaires devant pour offrir des bons ballons à nos trois-quarts. Après il faut insister sur les skills pour maîtriser les passes dans la défense, devant la défense pour utiliser les soutiens et que tout le monde soit réactif et anticipe au mieux le choix du porteur de balle. On en bouffe comme tout le monde. On demande aux piliers de jouer comme des trois-quarts. Le temps des piliers qui faisaient essentiellement les rucks et les mêlées est fini.